Sue Rynhart enchante le Sunside

Publié le 29 novembre 2024 par Assurbanipal

Jeudi 28 novembre 2024, 19h30

Huw Warren : piano

Dan Bodwell: contrebasse

Lectrices lyriques, lecteurs océaniques, ce blog vous a déjà chanté les louanges de l'album " " de la chanteuse irlandaise Sue Rynhart. Il est temps pour moi de découvrir son talent et celui de ses musiciens dans l'instant de vérité, celui du concert.

Intro en piano solo pour installer l'ambiance. En douceur. Elle commence par le premier titre de l'album, un chant traditionnel irlandais Cf " Cf extrait audio au dessus de cet article. Voix très pure. Ca sent le grand air de la Mer. Le piano coule comme une rivière. La voix évoque le grand vent. La contrebasse ajoute doucement sa vibration à l'archet. La musique évoque le plein air et les grands espaces dans l'intimité du Lowlands ". Sunside, club de Jazz à Paris. Terres basses et ventées. Ce n'est pas du Jazz mais de la belle chanson traditionnelle bien accompagnée par des Jazzmen.

" Elm ". L'Orme. Cf vidéo sous cet article. Une chanson inspirée d'un texte de Sheridan le Fanu, écrivain irlandais aux ancêtres Normands et protestants. Qu'a vu ce vieil arbre dans toutes ses années de vie? Attaque de la contrebasse à mains nues. Du piano dans les cordes. Double vibration pour porter la voix aussi haut que la cime de l' orme. Le pianiste joue du piano et ça balance. Vocalise et scat de la chanteuse irlandaise. Belle amplitude vocale alors que les musiciens accélèrent. Pianiste gallois. Contrebassiste irlandais. Pas d'Anglais dans ce trio, for God's sake!

" Educate ". Une chanson sur la chance de bénéficier d'une éducation. Sue Rynhart est épouse et mère de famille. C'est dire si le sujet de l'éducation l'intéresse. Intro de la contrebasse à l'archet dans l'aigu. Le piano introduit une marche lente. La contrebasse marque le pas, elle aussi. Piano et contrebasse donnent la sensation de marcher tranquillement dans la Nature, au bord d'un lac.

Une chanson inspirée par les Catacombes de Paris. " Catacombs ". Le pianiste fait marcher une machine que je ne vois pas dans les cordes du piano. Cela donne un son étouffé et sombre qui évoque bien les catacombes. Joli trucage. La chanson donne à la fois la sensation d'enfermement, de proximité de la mort, des catacombes et de l'espoir et de la beauté dans la voix. Contrebasse à l'archet.

" A river ". Le pianiste a enlevé le trucage de son piano. La contrebasse marque le pas. La rivière coule sur la terre d'Irlande.

Une chanson en gaélique, langue vernaculaire de l'Irlande. Une chanson funèbre, pour les enterrements, si j'ai bien compris les explications de Sue Rynhart, en anglais. Effectivement, c'est une autre langue. Autant de distance avec l'anglais qu'entre le breton et le français voire plus. Duo voix & piano funèbre à souhait. Chanson traditionnelle de l'Ouest de l'Irlande, sur la côte Atlantique, face à l'Amérique, si j'ai bien compris.

Une deuxième chanson gaélique, pour les enfants cette fois. Un petit air sautillant au piano. La contrebasse ajoute sa pulsation. Après la chanson triste, la chanson joyeuse.

" Cat " chanson inspirée du chat noir d' Edgar Allan Poe. Rien à voir avec le standard de Jimmy Smith. Une chanson douce et sensuelle comme un chat. Contrebasse en pizzicato. Ca avance assez vite mais en douceur. Sue Rynhart miaule très bien mais beaucoup moins que si elle chantait le duo des chats de Rossini. Il est vrai qu'elle chante seule.

Une histoire de fantôme de Charles Dickens. Le pianiste tapote ses cordes pour les faire vibrer. Contrebasse à l'archet pour une vibration supplémentaire. Voix hantée.. La contrebasse lance la marche. Le piano la souligne. La tension monte puis redescend doucement. Solo lyrique et passionné du pianiste. Il envoie. La contrebasse à l'archet ronronne en rythme. La voix, d'une troublante innocence, revient. C'était le morceau final. Standing ovation. Ovation debout.

" Long Years ago " une chanson traditionnelle irlandaise qui clôt l'album " " de Sue Rynhart. Des grandes vagues vertes roulent sur moi. Je traduis littéralement. Originaire de Bretagne, ces paroles me parlent.

Sue Rynhart est petite. Pour se grandir, elle a utilisé une technique éprouvée qui fonctionne toujours. Porter une robe très longue, jusqu'aux pieds, de couleurs flamboyantes et un chignon. L'éclat de sa beauté de corps était rehaussé par sa beauté d'âme manifestée par son regard et sa voix.