J'ai l'immense privilège de pouvoir écouter de la musique en travaillant tous les jours, ce qui m'enchaine à mon travail, mais je suis consentant. Je ne pourrais pas supporter mes jours sans un peu de musique quotidienne. Voici dans l'ordre 20 artistes qui ont composé mon ADN musical depuis disons...1982. Mes 10 ans.
Ça devait être The Reflex. Je vois un video du band, je reste saisi. J'adore tout. La musique comme la présentation. J'ai 10 ans, je verrai les 20 ans que je voudrai avoir en eux. Et aurais à ma manière. Je retiens deux plans (2:43 & 3:29) pour l'éternité du video, deux plans du public, avant qu'une vague ne les enterre, je suis les 2 plans reçevant ce qu'ils ont à offrir. La musique aura cet effet sur moi. Quand je vois ensuite le clip/film pour New Moon on Monday, je découvre un band que j'adulerai et verrai 3 fois en spectacles par la suite. Un de mes albums surécoutés/préférés à vie, encore aujourd'hui, reste le projet Arcadia, So Red The Rose, le meilleur album de DD selon moi. Mais qui n'est pas 100% DD. Je les suis toujours. Ne l'ai ai jamais abandonnés. Jamais.
David Bowie
C'est d'abord le band de mes parents, mais assez vite, ça devient aussi le mien. Je ne sais pas à quel point le côté rebelle par rapport aux Beatles, qui eux, sont un band tout à fait de mes parents (mais que j'aimerai aussi) a joué dans mon intérêt pour les mauvais garçons du rock n' roll, mais comme ça semble toujours avoir été dans l'univers sonore de la maison où j'ai grandi, sur le Chemin St-Louis, à Sillery, je verse facilement dans les Rolling Stones. En rétropédalant car les années 80 ne sont pas généreuses pour Mick, Keith & les boys. Les années 70 des Stones sont magiques pour mes oreilles. Entre 1967 et 1974 je les trouve tout simplement parfaits. J'admire beaucoup ET Mick, ET Keef. Me sentant parfois l'un (leader organisé) parfois l'autre (créateur inspiré).
Led Zeppelin
Tout comme les Stones, la voix de Bob est entendue d'abord par mes parents qui ont les 3 albums qui suiveront son premier et les font jouer chez nous. Je découvres alors Dylan de 1962-1963. Mon père sera grand fan de country. Moi, pas avant cette année. Mais quand je vois la place de Dylan dans We Are The World, je comprends qu'il est probablement plus majeur que je le pensais. Et rétropédale dans son oeuvre avec l'aide du père d'un de mes amis qui me prête ses 33 tours tous les samedis (Il achète tout). Je me fais des cassettes des oeuvres de Dylan entre 1963 et 1975. Trouve peu qui m'intéresse ensuite jusqu'aux années 90. Je l'aimerai immensément et toujours. Le film de Todd Haynes sur lui et son oeuvre est un chef d'oeuvre pour moi, et le 25 décembre prochain, je serai en salle pour le nouveau film de James Mangold.
Prince
Pink Floyd
Tout mon secondaire (1984-1989), l'album The Wall sera dans mes oreilles. Je suis assez emo pour me brancher entièrement sur ce que propose Waters et ses amis, qui ne le seront très bientôt plus. Je rétropédale alors et découvre des années 70 absolument parfaites pour ce band qui m'amène partout mentalement. Ils sont presque sans fautes entre 1970 et 1979. Majeurs. Je suis si intéressé que quand on passe au lecteur CD (vers 1990), j'aurai tous leurs albums entre 1970 et 1979, et que même un de mes derniers CD à vie sera l'album double en hommage à Rick Wright, leur claviériste décédé.
Sunday Bloody Sunday (live), In The Name of Love, étaient deux morceaux qui, lors de partys adolescents, étaient le point culminant d'une soirée entre ami(e)s. Quand With or Whitout You est aussi lancé en 1987, à nos 15 ans, je revois mentalement un moment de grâce absolue de mon adolescence dans un party chez notre ami (Irlandais)Rustin Pearce. Mais l'album que j'écoute obssessivement, en partie enregistré au Québec, c'est leur album de 1984. Encore un bijou auditif pour moi de nos jours. Qui m'a guidé vers les oeuvres solos de Brian Eno, Roxy Music, Bryan Ferry, Daniel Lanois. Que j'adore tous aussi.
Là aussi, je vois un été de grâce où ma famille passait l'été au chalet et que j'étais seul à la grande maison du 902 Chemin St-Louis. À 17 ans. Je travaillais dans un bar (chuuuuuut!) et faisais beaucoup d'argent. Sur le patio de la terrasse dehors, avec un complexe arrangement reliant deux rallonges à un radio-cassette déposé contre une fenêtre/moustiquaire, je faisais jouer le premier album de The Smiths sans arrêt, en cassette, que j'avais volée aux Galeries de la Capitale (chuuuuut!, pendant que je lisais au soleil, de jour. Quand je n'étais pas chez mon amour Claudia qui m'avait fait découvrir ce band. Je serai aussi grand fan de Morrissey en solo. Même si le crapaud est une merde au civil.
Là aussi, l'oeuvre de New Order a été trame sonore de l'adolescence. Toutes les années 80 étaient peuplées de leurs sons dansants. Voilà aussi pourquoi que lorsqu'on découvrait la part sombre Joy Division qui les as fait naitre, ainsi que le parfait premier album transitoire de New Order entre les deux périodes musicales, ce band nous faisait découvrir le noir et le blanc qui passait à la couleur. Dans les années 90, on reviendrait aux guitares. Hooky quitterait. Morris ferait preuve d'humilité car après tout, sa partenaire de vie, Gillian, prenait de plus en plus son pied. J'aime encore beaucoup ce band. Irai peut-être voir Hook en solo en 2025. À Montréal. C'est sur ma liste de cadeau de Noël.
The Cure
Par Bowie, je découvres toute l'oeuvre d'Iggy Pop, mais de Lou Reed aussi. Qui me fait irrévocablement passer par son band avec Cale, Morrison, Tucker, Nico et Warhol. Je serai si fan de Reed que dans les années 90, travaillant dans un magasin de musique, j'achèterai pour une bouchée de pain, le coffret de l'oeuvre entière de VU, que je chéris encore comme le trésor avec lequel je compte être enterré/brûlé, je ne sais trop. J'aimais beaucoup l'imparfait Reed. Qui lui, m'a aussi fait découvrir la fascinante Laurie Anderson.
Grands fans eux-mêmes de Velvet Underground, qu'ils ont repris et de Wire, que j'aime beaucoup, j'ai souvent l'impression que je n'aurais pas de difficulté à être leur ami. Stipe serait peut-être le plus difficile à interagir avec, je le trouves parfois plus immature émotivement que les trois autres. R.E.M. a été trame sonore de mes 14 à 27 ans. Et c'est en achetant un livre sur eux cette semaine, que j'ai aussi craqué pour Prince qui trainait trop à côté. À loucher vers moé.
Quand j'ai voulu explorer mes racines irlandaises, dans les jeunes années 1990. Quand j'ai découvert la chanson The Whole of the Moon, ma chanson préférée ever, quelques 5 ans avant, je suis tombé 100% en amour avec le band de Mike Scott. Même si lui, est Écossais. En CD, j'ai acheté leurs 6 premiers albums que j'adore encore. Plonge souvent dans la liste de lecture que je me suis fait d'eux. J'ai écrit un film entier en écoutant les trois premiers albums. Le film n'a rien d'Irlandais sinon un peu du sang de son auteur. Ça se passe dans les années 30, au Québec. Une histoire d'amour, d'indépendance et d'ambiitons. Mais je pourrais un jour écrire l'histoire de mes ancêtres sur Grosse-Isle. Où l'Irlande reviendrait au coeur du propos.
Quand le grunge devient la norme, je décroche. Et plonge dans le jazz, le trip-hop, Björk, les sons de Bristol et rétropédale avec Tom Waits. Wow! Dylanesque à ses débuts, puis quand il rencontre son adorable Jersey Girl et deviendra plus avant-gardiste, plus intéressant encore pour l'homme que je deviens. Son album de 1987 reste parmi mes plus écoutés à vie. Je sais qu'il a une rancoeur envers Montréal depuis les années 80 où on l'avait floué sur un spectacle enregistré ici, il a alors choisi de ne plus jamais venir chez nous. Mais j'ai encore espoir. Comme pour ce film qui me fera (re)lire sa bio. Après celle d'Alex Van Halen, celle de R.E.M, enfin...
Je ne serai jamais fan de grunge, mais le shoegaze, plus aérien, ça oui. Et Loveless est tout simplement parfait. Je suis très amoureux de Bilinda Butcher qui m'aurait 100% double charmé quand elle a chanté Jolene à la guitare acoustique lors de son audition pour le band. Je garde encore précieusement un "like" en photo de Butcher sur Facebook qu'elle avait fait sur mon commentaire "2 coolest girls in the World!" sous sa photo d'elle aux côtés de Kim Gordon. Je le pense vraiment.
Dans mes explorations jazz, il s'est imposé. Miles aussi. Ils ont d'ailleurs souvent travaillé ensemble, 16 fois. Mais lui, avec son sax ou accompagné de piano, batterie, basse, je navigue dans des corridors mentaux toujours plus fascinants quand j'ai besoin de focus intégral et de rythme de travail. Sa musique est impérissable.
Comme vous pouvez le constater, j'ai glissé vers le plus atmosphérique avec le temps. Ce band, je l'ai aimé dès Creep. Dont j'étais parmi les premiers amoureux en 1993. J'ai ensuite aimé des morceaux choisis, moins grunge, des 2 albums suivants mais au 4e ils me saisissent tous les sens avec un virage à la Bowie pour Low, mon album préféré de Bowie. Plus exploratoire. Magique. Ce sera mon préféré du band même si ma chanson préférée d'eux est sur Hail To The Thief. Jusqu'à In Rainbows, devenu ensuite, mon tout à fait préféré. Encore cette année, écoutant ma liste de lecture du band, je me disais c'est fou ce qu'il me faisait un bien énorme. Comme The Smile cette année, dont je vous reparlerai d'ici janvier.
Bright Eyes
Sophisti-pop. J'ai découvert ce terme dans les deux dernières années. Douces, atmosphériques, souvent pianotées, "adultes" pense-je souvent, les chansons du genre se retrouvent chez Bryan Ferry (que j'adooooooooore) Paul Weller (same), Prince (vous savez maintenant), Janet Jackson (J'aime) et bien d'autres comme Stevie dont les années 70 sont tout simplement extraordinaires. Je m'étais longtemps interdit Wonder parce que mes parents avaient trop aimé I Just Call To Say I Love You et Part Time Lover quand j'étais ado. Mais l'ai redécouvert depuis deux-trois ans et chaque fois que j'ai besoin de me mettre de bonne humeur, je mets ma liste de SW.
Même si la situation des humains à la peau noire est tout simplement rageante encore de nos jours.
Hier pour le Black Friday, je n'ai écouté que de la musique d'artistes à la peau noire.
Dépenser ? des calories, de l'énergie quelque part, pas souvent autrement. Surtout pas si on me le commande.