Magazine Bébé

La surproduction littéraire : un paradoxe écologique et culturel

Publié le 28 novembre 2024 par Angrymum @VeryAngryMum

La surproduction littéraire : un paradoxe écologique et culturel

Chaque année, des millions de livres sont imprimés en France, mais une large partie finit tristement au pilon, alimentant un cycle de gaspillage difficile à ignorer. Ce phénomène soulève des questions cruciales : pourquoi imprimons-nous autant ? Pourquoi si peu de livres sont recyclés ? Et quelles sont les alternatives ?

Un marché saturé : trop de livres, peu de diversité

Le marché littéraire est dominé par quatre grands groupes (Hachette Livre, Editis, Madrigall et Médias-Participations), qui concentrent environ 75 % du secteur. Cette concentration favorise une production standardisée et massive, où les titres à succès prédéterminés envahissent les rayons, au détriment d'une véritable diversité. Les romans " prêts à vendre ", calibrés pour le marché, représentent une part majeure des ouvrages imprimés. Hélène Ling et Inès Sol Salas expliquent dans Le Monde diplomatique que l'édition est devenue une industrie qui privilégie les logiques économiques au détriment de la qualité et de la durabilité culturelle. Résultat : une surabondance de livres avec un fort potentiel de désuétude dès leur mise en rayon.

Le pilon : un symbole de gaspillage

Chaque année, des millions d'exemplaires invendus partent au pilon. En France, ce chiffre atteint près de 142 millions de livres, soit environ 13,5 % des exemplaires imprimés. Ces ouvrages, faute d'acheteurs, sont détruits ou, dans le meilleur des cas, réutilisés pour créer du papier recyclé. Ce gaspillage, tout en étant une conséquence directe de la surproduction, reflète aussi un modèle économique où les invendus sont considérés comme des pertes acceptables, voire intégrées dans le coût global de production.

Le recyclage : une piste encore trop marginale

Malgré la possibilité de recycler le papier, peu de livres y accèdent. Le processus de recyclage est coûteux et parfois limité par les encres ou les couvertures plastifiées. Par ailleurs, le papier recyclé est souvent utilisé pour des produits à faible valeur ajoutée, comme des emballages, plutôt que pour réimprimer des livres. Ce manque d'efficacité dans la chaîne de recyclage aggrave l'empreinte écologique de l'édition.

Des solutions pour un futur durable

  • L'impression à la demande : Certains éditeurs adoptent ce modèle pour réduire les stocks et les invendus. Ce système, bien que plus lent, permet de produire uniquement les exemplaires nécessaires.
  • La promotion des bibliothèques et des livres d'occasion : Encourager les lecteurs à privilégier ces options réduit la demande d'impression.
  • Le livre numérique : Bien qu'il ne soit pas exempt de critiques, il peut limiter les impacts liés à la production physique des livres.
  • Une réforme du marché éditorial : Repenser les objectifs de production pour privilégier la qualité sur la quantité serait une avancée majeure.

La surproduction littéraire est un miroir des défis sociétaux : une quête effrénée de profit face à une conscience écologique émergente. Changer le système nécessitera une collaboration entre éditeurs, lecteurs et institutions pour réconcilier culture et durabilité.

Pour approfondir ces enjeux, vous pouvez consulter l'article de Le Monde diplomatique : https://www.monde-diplomatique.fr/2024/10/LECOEUVRE/67665

Angry Mum, maman active, maman geek et toujours à l'écoute d'Internet... Elle adore les vacances mais pas toujours les vacances scolaires ! Blogueuse depuis 2013. S'abonner à Angry Mum sur Google News


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Angrymum 1432 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte