Depuis la loi a évolué mais on continue d'entendre beaucoup d'âneries sur les viols, ceux qui les commettent et les victimes (elle était habillée en jupe, c'était un appel au sexe, il n'a fait que satisfaire une pulsion naturelle! ou bien que faisait elle, seule, à une heure avancée dans la rue? Ne le recherchait elle pas un peu inconsciemment?)
Le législateur et son système judiciaire ont toujours eu du mal à comprendre le viol pour ce qu'il est réellement, un acte évident de domination, une perversion de notre système sociale qui impose à chaque individu de tenir un rôle de dominant ou de dominé et surtout pas une fatalité.
Julio Fernandez, juge d'une petite bourgade de la pampa en Argentine, a pris le parti de comprendre le viol comme un crime inéluctable et fort de cette conviction, a décidé de ne pas considérer l'utilisation d'une arme dans le cas du viol d'une jeune femme comme une circonstance aggravante.
Son raisonnement est simple, quand le violeur utilise une arme il a moins recours à la violence physique à proprement parlé, la victime se soumet plus facilement et cela lui évite de se prendre des coups et même dans bien des cas de mourir!
La victime présentait néanmoins des ecchymoses autour du cou (ah oui, il faut un minimum de marques, sinon on n'est pas sur du viol!). Le juge estime que même si ces traces sont symptomatiques du viol, elles ne veulent pas dire que la femme ait été battue, elles sont la conséquence logique de la résistance qu'a pu opposer la victime en se débattant!
Pas de maltraitance excessive donc qui va profiter au violeur puisqu'il sera condamné à 13 ans de prison (au lieu des 20 ans prévus).
Cette affaire date de 2005, vous pouvez retrouver les details en cliquant sur le lien (et à condition de parler espagnol) : http://pdf.diariohoy.net/2005/04/19/pdf/u08-tu.pdf
ou sur le blog d'un français en Argentine: http://blog.argentine-news.com/?p=636