Cat's Eyes continue de surprendre par sa capacité à naviguer entre le divertissement décomplexé et les absurdités scénaristiques. Les épisodes 5 et 6 de la première saison marquent un tournant intéressant : ils se démarquent des précédents, oscillant entre amélioration et maladresses. Voici mon analyse complète de ces deux épisodes.L'épisode 5 ouvre sur une intrigue prometteuse, une rareté dans la série. L'enjeu principal ? Une photo compromettante de Tam capturée par des caméras de surveillance. Ce développement donne enfin l'impression d'un danger concret pour les héroïnes, une tension souvent absente des premiers épisodes. Cependant, le traitement reste fidèle à l'esprit décalé de Cat's Eyes. Le scénario bascule rapidement dans le domaine de l'invraisemblable : piratages informatiques improvisés, costumes de pompiers sortis de nulle part, et un commissariat aussi laxiste qu'un hall d'hôtel.
Les frangines se montrent une fois de plus capables de résoudre tous les problèmes avec des gadgets improbables et un instinct de dernière minute. C'est ridicule, mais diablement divertissant. Ce qui sauve cet épisode, c'est son rythme. Comparé aux épisodes précédents, il réussit à maintenir une certaine dynamique grâce à des rebondissements réguliers. Les personnages secondaires, notamment le lieutenant de police (dont l'autorité vacille entre agacement et caricature), apportent un soupçon d'intérêt. Cela dit, ce personnage, malgré ses compétences supérieures à ses collègues, est desservi par des dialogues excessivement antipathiques. L'épisode se conclut par une pirouette scénaristique prévisible : les héroïnes récupèrent un tableau, qui s'avère être un faux. Cette fausse victoire renforce un sentiment de frustration, mais le spectacle reste efficace.
L'équilibre est fragile, mais cette fois, les maladresses font sourire au lieu d'ennuyer.Si l'épisode 5 relevait légèrement le niveau, l'épisode 6 souffre de problèmes récurrents. Situé dans le cadre prestigieux du Louvre, il avait le potentiel d'offrir une mission mémorable. Malheureusement, cette promesse est minée par une mise en scène qui manque de souffle et des scènes d'action bâclées. Dès le début, on sent que le scénario repose davantage sur des clichés que sur une véritable créativité. Le Louvre, présenté comme "le musée le plus sécurisé au monde", se transforme en terrain de jeu pour des voleuses novices. Les mesures de sécurité, pourtant supposées être infaillibles, se réduisent à des digicodes basiques et des gardiens distraits. La tension, qui aurait dû monter en flèche, reste étonnamment basse.
Les héroïnes s'en sortent une fois de plus grâce à une série d'exploits improbables. Leur maîtrise soudaine des codes de sécurité et leur capacité à neutraliser des systèmes d'alarme sophistiqués frôlent le surnaturel. La scène de l'infiltration au musée est visuellement confuse et manque cruellement d'impact. On est loin d'une chorégraphie à la Mission Impossible. Un autre problème majeur de cet épisode réside dans ses scènes d'action. La confrontation entre Tam et la méchante Elodie Fontan aurait pu être un moment phare, mais elle tombe à plat. Le recours à un boomerang comme arme de prédilection, en plus d'être risible, n'aide pas à crédibiliser le duel. L'exécution manque de tension, et la réalisation n'arrive pas à exploiter pleinement l'ampleur du cadre prestigieux du Louvre.
En arrière-plan, la série tente d'aborder des thématiques importantes comme l'homophobie. Cependant, cette tentative reste superficielle et parfois maladroite. La série se contente de survoler ces sujets, les utilisant davantage comme des ressorts scénaristiques que comme des opportunités pour enrichir ses personnages. Côté personnages, la dynamique entre les sœurs reste la pierre angulaire de la série. Pourtant, les incohérences dans leurs compétences et leurs décisions sabotent souvent leur développement. Alex, par exemple, passe d'une voleuse talentueuse à une cible facile en un clin d'œil, sans explication plausible. De même, l'évolution de Tam et Sylia est éclipsée par des intrigues farfelues qui ne leur laissent pas le temps d'exister pleinement.
Malgré ses défauts, Cat's Eyes conserve un charme indéniable. Il réside principalement dans son absurdité assumée et sa capacité à transformer des situations insensées en moments divertissants. Les épisodes 5 et 6, bien que loin d'être parfaits, témoignent d'un effort pour diversifier les intrigues et maintenir l'intérêt du spectateur. L'épisode 5, en particulier, se démarque par son rythme soutenu et ses enjeux plus palpables. L'épisode 6, malgré son manque de mise en scène et son exécution maladroite, reste divertissant grâce à son cadre unique et ses moments involontairement comiques. Ces deux épisodes confirment que Cat's Eyes est une série à prendre pour ce qu'elle est : un divertissement léger, souvent incohérent, mais étrangement captivant. L'épisode 5 constitue un progrès notable par rapport aux précédents, tandis que l'épisode 6 démontre que la série peut encore trébucher sur des concepts prometteurs.
Pour le spectateur, l'expérience reste mitigée, mais le charme décalé de la série continue d'opérer. Que l'on rie de ses absurdités ou que l'on s'amuse de ses maladresses, Cat's Eyes parvient à garder une place singulière dans le paysage des séries françaises produites pour TF1. Ces épisodes sont loin d'être parfaits, mais ils restent une preuve que même dans le chaos, il y a de quoi trouver son compte.
Note : 5/10. En bref, Cat's Eyes propose un mieux appréciable. Cela reste chaotique par moment mais le divertissement est plus sympa que dans les deux épisodes précédents.
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