Si je devais dire quel a été le plus beau concert de ma vie, franchement, je serais bien embêté. Parce qu'en fait, à mon âge, les souvenirs se brouillent, et je ne me rappelle plus vraiment de tous les concerts auxquels j'ai assisté.
Bien sûr, il y en a quelques-uns qui me reviennent à l'esprit, mais souvent, ils plutôt liés à certains moments charnières de mon parcours, des tournants, des phases, je ne sais pas. En tout cas, voilà, il arrive un moment, et ce moment est arrivé, pour moi, un concert, c'est un concert, ni plus ni moins. Un de plus.
Mais là, ça faisait quelques mois que je n’avais plus vraiment ressenti, expérimenté, cette ferveur, cette magie d'un spectacle vivant. Alors j'ai eu envie de retourner à la Kulturfabrik.
Je regarde le programme: ce jeudi 21 novembre, un double concert. D'abord, un groupe espagnol, Melenas, quatre filles, ça a l'air sympa. Puis un duo – enfin, un groupe de deux à la base, un garçon, une fille – au nom intriguant : Bandit Bandit.
Alors voilà, j'y vais. Et je prends mon appareil photo, comme toujours. À la Kulturfabrik, je suis accueilli par l'équipe, chaleureuse, fidèle à elle-même.
C'est un endroit que j'aime bien, une salle que je connais depuis des décennies, un esprit de culture libre et ouverte à tous, sans prétention. Rien que le fait de m'y retrouver, me remplit déjà le coeur d'un baume réconfortant.
Les deux concerts, alors, évidemment, formidables. Surtout le deuxième. Mais commençons par le début : Melenas. Quatre filles de Pampelune, une pop rythmée, bien ficelée, maîtrisée. Synthés, guitares, riffs, des mélodies qui accrochent, une rythmique répétitive qui rappelle – pardonnez mon manque de références plus pointues – un peu Kraftwerk. Une bonne présence sur scène, même si elles restent un peu statiques.
Et puis vient Bandit Bandit. Et là, c'est l'explosion. Explosion de riffs, de rage, de rock. Plein de Rs et de fougue dans tous les sens. Surtout grâce à la chanteuse, une véritable boule de feu.
Bandit Bandit à la base, c’est un duo formé par par Maëva Nicolas (chant) et Hugo Herleman (guitare), accompagnés par Anthony Avril (batterie) et Ari Moitier (basse).
Ensemble, ils envoient un rock sauvage, sombre, brut, mais qui laisse toute sa place à la voix, aux paroles en français.
J’ai pensé aux Rita Mitsouko, j’ai pensé à Janis Joplin, j’ai pensé à Jacques Higelin.
J’étais pris par l’énergie folle de cette fille au charisme incontestable qui chantait, qui criait, qui sautait, qui gesticulait, dans des pose théâtrales, spectaculaires. Hypnotique. Les musiciens, totalement en phase, faisaient vibrer chaque note. Et moi, ça m'a fait du bien. Un bien immense.
Pour les photos, ce fut un véritable feu d’artifice, Les lumières, contrastées à l'extrême, jouaient entre ombre et éclat, créant des atmosphères puissantes, mystérieuses.
C'est étrange, la photo de concert. Elle ne retranscrit jamais vraiment l'essence du moment. Peut-être que la vidéo le ferait mieux ? Mais la photo, elle, sublime. Elle propose une vision parallèle, graphique. On regarde, et on imagine la musique.
Une belle surprise donc, et j’espère revoir Bandit Bandit en concert très vite !!