Le célèbre contre-ténor français Philippe Jaroussky célèbre un quart de siècle de carrière avec un concert au théâtre des Champs-Élysées et la sortie d’un album consacré à Schubert. Cette double célébration est l’occasion de revenir sur le parcours exceptionnel d’un artiste qui a marqué la musique classique contemporaine.
La redécouverte du baroque
Philippe Jaroussky s’est imposé comme l’un des artisans majeurs de la renaissance du baroque en France. À une époque où les voix de contre-ténors étaient encore rares, il a captivé le public avec des interprétations lumineuses de Vivaldi et Haendel. Ses premiers albums ont non seulement ravi les amateurs, mais aussi ouvert la voie à une nouvelle génération de chanteurs.
Son timbre unique, sa maîtrise des aigus et sa musicalité hors pair ont permis de redonner vie à un répertoire souvent oublié, notamment celui des castrats. « Quand un jeune chanteur me dit qu’il a commencé à chanter grâce à mes enregistrements de Vivaldi, c’est une immense satisfaction », confie-t-il.
Un goût pour la transmission
Depuis huit ans, Jaroussky se consacre également à la transmission avec son Académie, basée à La Seine musicale. Ce projet a pour ambition de rendre la musique classique accessible à tous, en offrant des cours gratuits à des enfants de 7 à 12 ans et une formation de haut niveau à de jeunes artistes prometteurs.
Plus de 250 enfants ont déjà bénéficié de ce programme. Jaroussky, touché par les témoignages de ces élèves, insiste : « J’ai eu la chance d’avoir un professeur qui a révélé ma passion en sixième. Je veux à mon tour offrir cette opportunité. » Une nouvelle école devrait bientôt voir le jour dans Les Grandes-Serres de Pantin, participant ainsi à la démocratisation de la culture.
Un voyage avec Schubert
L’autre actualité marquante de Philippe Jaroussky est la sortie d’un album consacré à Franz Schubert, une œuvre mûrie pendant des années. Il évoque la profondeur des lieder du compositeur autrichien : « Il y a dans ses œuvres une acceptation du destin et de la mort, mais aussi une certaine sérénité face aux tourments humains. »
La célèbre mélodie La Truite a trouvé une place inattendue sur l’album : « Sa légèreté convenait parfaitement à ma voix. » Jaroussky reconnaît que sa voix a évolué avec le temps, gagnant en richesse et en profondeur. Pour lui, chanter Schubert à ce stade de sa carrière, c’est « ouvrir des portes » et atteindre une forme d’épure vocale.
Un artiste en quête de l’essentiel
Avec 25 ans de carrière, Philippe Jaroussky continue de se réinventer. Que ce soit en explorant de nouveaux horizons musicaux ou en formant la prochaine génération, il incarne l’idée que l’art, comme la vie, est un voyage constant. Et pour cet artiste, chaque note est une nouvelle étape vers la perfection.
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