Ma « pente » fondatrice

Publié le 25 novembre 2024 par Go11

Cette photo montre le hameau et la maison où j’ai grandi. La maison de mes parents, construite en 1938, était située au bord d’une première pente (un « mollard » comme on appelait cela en Haute-Savoie) qui était suivie d’un faux-plat avant de plonger à nouveau dans une pente encore plus raide qui se terminait près d’un dernier replat où coulait le torrent de la Dranse. 

Comme vous pouvez le voir sur cette photo du milieu des années 1950, cette pente en deux étapes allait avoir un impact significatif sur mon existence. D’abord, à l’âge de cinq ans, je parcourais les 200 pieds de dénivelé de cette pente raide en tant que passager involontaire d’une brouette à trois roues qui allait m’éjecter à la dernière transition de la pente avant de s’arrêter au bord du ruisseau. J’ai eu de la chance de m’en tirer vivant ! 

Ensuite, au fur et à mesure que mes niveau à ski se développait, j’utilisais les deux sections de la pente (mais je me cantonnais le plus souvent à la partie supérieure) pour m’entraîner au slalom, avec des piquets en noisetier que j’avais transformés en piquets de slalom (le bois était le matériau de l’époque). 

Le tracé était beaucoup plus serré que celui d’un slalom moderne, car je devais faire quatre virages dans l’espace d’un seul. Mais rappelez-vous, j’étais encore petit, cela me faisait tourner un maximum et c’était un excellent entraînement. 

Je remontais la pente en « escaliers », ce qui me réchauffait et du même coup tassait davantage la piste à chaque passage, une situation gagnant-gagnant ! J’étais obligé de m’y résoudre car prendre les remontées mécaniques relevait de l’exceptionnel et j’ai continué ce manège pendant mon adolescence. 

Je pensais que c’était un bon substitut et cela allait s’avérer vrai car cela m’a aidé à devenir le skieur résilient et débrouillard que je suis resté aujourd’hui. Comme vous pouvez le voir, cette pente avait été placée par le Créateur au bon endroit au bon moment. Quelle chance !