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Nouveau parti anticapitaliste : le mythe de l'ailleurs

Publié le 31 août 2008 par Jb
5428b5611ae896b24ae04e3c838e979e.jpg Alors que le concept de "rentrée" bat son plein (scolaire, politique, télévisuelle, etc.), je pense qu’on risque de pas mal entendre parler, dans les semaines et mois qui viennent, du nouveau "parti anticapitaliste" de Besancenot qui, avant l’été déjà, avait commencé à s’esquisser.
Personnellement, lorsque j’entends parler de ce parti et de ce qu’il représente, je ne peux pas m’empêcher d’avoir en tête ce que disait récemment Clément Rosset, un philosophe dont j’ai déjà eu l’occasion de parler sur ce blog.
Dans un entretien à Philosophie Magazine du mois de mars 2008, Rosset faisait part de ses conceptions existentielles, en revenant sur sa perception du réel et sur toutes les illusions que l’esprit humain se cherche pour, justement, fuir ce réel. Alors qu’in fine, il n’y a que le réel et rien d’autre.
Le journaliste interrogeant le philosophe finit par lui demander à quels prolongements politiques cette affirmation et cette acceptation du réel pouvait bien conduire. Ce à quoi Clément Rosset a répondu :

"Les utopies provoquent en général des désastres plutôt que les améliorations espérées. Le cas actuel le plus remarquable est celui des altermondialistes. Ce terme est d’ailleurs en lui-même révélateur. Il répète, sur un plan politique, l’aberration métaphysique de Platon, qui préfère les idées aux choses, ou de Baudelaire, qui s’écrie ‘N’importe où ! N’importe où ! pourvu que ce soit hors du monde’ (…) ‘Un autre monde est possible’, clament les altermondialistes. Mais qu’ont-ils en tête, sinon une duplication illusoire de ce monde-ci ? Le dessein de remplacer notre mauvais monde par un monde meilleur est absurde. (…) Cependant, notez bien que je ne suis pas hostile au progrès. Etre réaliste, en politique, ne revient pas à être conservateur ou réactionnaire. Je pense seulement qu’il n’y a que le réel et que c’est à partir de lui qu’il faut travailler, et non à partir de la conception illusoire d’un monde parfait, si nous voulons avoir quelque chance de produire des améliorations."

Je suis persuadé que beaucoup ne seront pas d’accord avec cette sentence. Personnellement, j’ai plutôt tendance à la reprendre à mon compte…

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