L’arrivée de la T-Rex 3 a fait moins de bruit que la Fenix 8. Et pourtant, Amazfit propose une montre GPS pour l’outdoor avec 177 profils sportifs et de la cartographie pour… 300 €. Hé ouais.
A l’instar de Garmin, Amazfit a ajouté un micro qui va permettre d’interagir directement avec Zepp Flow. Et pour contenter ceux qui aiment les beaux écrans OLED, la T-Rex 3 embarque le plus grand écran du marché : 38 mm de diamètre et 2000 nits de luminosité. Petit plus, le mode gant optimise le fonctionnement du tactile avec des gants jusqu’à 2 mm d’épaisseur.
Alors quelles sont les nouvelles capacités de cette montre GPS et est-ce qu’elle pourra rivaliser avec la Fenix 8 ou l’Apple Watch Ultra 2 ?
Test T-Rex 3 : le verdict
La T-Rex 3 est sortie après la T-Rex Ultra, est meilleure que la T-Rex Ultra et pourtant elle est moins chère que la T-Rex Ultra.
POUR
Ecran le plus grand du marché
Prix incroyable
Commandes vocales (qui fonctionnent)CONTRE
Design (OK, c’est personnel)
Manque un haut-parleur
Certaines fonctionnalités de l’application sont payantes
Ce qui est nouveau sur la T-Rex 3
- lunette de forme octogonale,
- écran plus grand (38 mm contre 35,5),
- écran plus lumineux (2000 nits contre 1000),
- retour à l’ancien système d’attache du bracelet,
- certification EN13319 pour l’apnée jusqu’à 45 m,
- fond de boitier en plastique (et plus en métal),
- plus légère (70 g contre 89),
- autonomie augmentée,
- nouveau capteur cardio optique,
- ajout d’un micro,
- paiement sans contact Zepp Pay.
Présentation de la T-Rex 3
Elle remplace : T-Rex Ultra
Au-dessus dans la gamme : aucune
En-dessous dans la gamme : Cheetah Pro
Modèle testé : T-Rex 3 Onyx
La première chose qu’on remarque en voyant la T-Rex 3 c’est malheureusement la nouvelle forme de sa lunette. Je dis ‘malheureusement’ parce qu’Amazfit a opté pour une lunette de forme octogonale. Je veux bien convenir que c’est très subjectif mais je n’aime pas. Tout comme je n’aime pas le design de la dernière Samsung Galaxy Watch Ultra. Je préfère les montres rondes, les carrées ne me dérangent pas, mais je ne suis pas fan de ces formes plus inhabituelles.
D’ailleurs, ce n’est pas que la lunette, le boitier est de forme octogonale, évidemment. La lunette ne fait que recouvrir le pourtour du boitier.
Ce que j’aimais sur la T-Rex Ultra, c’est son look agressif de baroudeuse. On retrouve des éléments similaires sur la T-Rex 3 : les vis apparentes, les marquages type boussole sur la lunette, la garde métallique sur le côté droit, les évents sur le bracelet.
Amazfit a ajouté des petites traces en relief sur le bracelet, comme des courbes de niveau sur une carte. Je trouve ça sympa comme idée. Et on retrouve les espèces d’ouïes de requin.
Le système d’attache du bracelet a été changé. Amazfit est revenu au système des T-Rex avant l’Ultra, c’est-à-dire un bracelet attaché de manière fixe sur le boitier. Ce n’est pas top au niveau du confort, surtout si vous avez un petit poignet. Je préférais le système à double articulation de la T-Rex Ultra.
Par ailleurs, il faudra un tournevis spécial (fourni dans la boite) pour démonter et remplacer le bracelet. Ca semble surprenant, parce que toutes les marques de montres GPS sont passées à un système de démontage rapide et sans outils depuis quelques années déjà. Mais bon, on peut penser que la solution fixe et vissé est plus résistante.
La lunette est toujours en acier inoxydable mais la plaque de fond du boitier qui était en acier sur la T-Rex Ultra est désormais en composite de polymère, la même matière que le reste du boitier.
Cela présente l’avantage d’alléger la T-Rex 3, qui pèse juste 70 g alors que la T-Rex Ultra pesait 89 g. C’est le poids d’une Suunto Race Titanium (69 g) et d’une Fenix 8 (73 g).
Niveau résistance, la T-Rex 3 confirme qu’elle a été conçue pour l’outdoor. Elle est étanche à 100 m, avec une nouvelle certification EN13319 pour l’apnée jusqu’à 45 m et répond à la norme MIL-STD-810 de robustesse des matériels de l’armée américaine. En revanche, il lui manque toujours une vitre en saphir pour être complètement au niveau des meilleurs modèles de la concurrence.
Amazfit annonce une largeur de boitier de 48,5 mm. Bon, ça, c’est la plus petite largeur du boitier octogonal. Si on inclut la garde métallique sur le côté, on arrive à 51 mm. Donc on dirait une grosse montre mais pas tant que ça en fait (les Fenix 8 font 43, 47 ou 51 mm).
Là où la T-Rex 3 devient épatante, c’est quand on aborde les caractéristiques de son écran. Il s’agit d’un écran AMOLED de 38 mm de diamètre. C’est tout simplement le plus grand écran de toutes les montres GPS que j’ai testées jusqu’à aujourd’hui. A titre de comparaison, voici les tailles d’écrans des plus grosses montres GPS de la concurrence :
- Race : 36 mm
- Fenix 8 – 51 mm : 35,5 mm
- Grit X2 Pro : 35,5 mm
Notez qu’en plus, la Fenix 8 – 51 mm a un boitier qui est plus grand que celui de la T-Rex 3.
A l’usage, c’est simple, on ne voit pas de bande noire entre le bord de l’écran et la lunette.
Cet écran a une définition de 480 x 480 pixels et une luminosité allant jusqu’à 2000 nits. La lisibilité en extérieur, au soleil, est la principale crainte lorsqu’on envisage d’acheter une montre GPS à écran AMOLED. Je pense que cette unité de luminosité ne vous parle pas beaucoup. Sachez que l’Apple Watch Ultra 2 monte à 2000 nits, les Epix / Fenix 8 à 1000 nits et la PACE Pro à 1500 nits.
On peut activer un mode ‘gants’ pour optimiser le fonctionnement du tactile avec des gants.
L’écran fonctionne bien en mode Always on par défaut. Il commence par s’allumer à pleine puissance pendant 10 secondes puis reste allumé mais en réduisant sa luminosité. Puis il se verrouille automatiquement au bout des 10 secondes et il faut appuyer sur le bouton en haut à gauche pour le déverrouiller.
De nuit, tout devient rouge avec le mode Redshift. L’idée c’est de ne pas éblouir pour conserver l’accoutumance à la nuit.
L’interface tactile est complétée par 4 boutons physiques en métal. J’ai toujours apprécié ce choix de 4 boutons (et pas 3 ou 5) : haut, bas, valider, annuler. Voilà, c’est aussi simple que ça.
L’interface n’a pas changé. Depuis la watchface, on a :
- en haut, un panneau de configuration, avec différents boutons qu’on peut personnaliser (luminosité, batterie, chrono, Wifi, etc),
- en bas, différentes cartes qui affichent des données et donnent accès à des applications (météo, charge d’entrainement, Zeep, Flow, etc),
- à gauche, les notifications,
- à droite, les applications.
Zepp OS 4.0 est parfaitement fluide et réactif. Je n’ai jamais observé de latence quelle que soit la manip’ réalisée.
Amazfit a intégré dans la T-Rex 3 :
- son dernier capteur cardio optique avec capteur d’oxygénation sanguine,
- une puce multi GNSS (6 constellations) double fréquence,
- un altimètre barométrique qui fait aussi profondimètre,
- une boussole,
- un capteur de température.
On peut ensuite coupler les capteurs externes suivants en Bluetooth :
- capteur cardio (ceinture ou brassard cardio optique),
- capteur de puissance de course à pied,
- capteurs vélo : cadence, vitesse, puissance.
On peut activer une diffusion de fréquence cardiaque pour utiliser la T-Rex 3 comme capteur cardio optique pour un autre appareil (un compteur vélo, par exemple).
Le Bluetooth sert aussi à connecter des écouteurs et une connexion Wifi servira à télécharger les cartes.
Aux côtés du baromètre, on trouve un trou pour un micro. Mais là, Amazfit n’a fait que la moitié du travail et n’a pas intégré de haut-parleur. C’est d’autant plus surprenant que la Cheetah Pro et la Balance ont bien le pack complet, micro + haut-parleur. Est-ce qu’Amazfit n’a pas trouvé un haut-parleur qui aurait été compatible avec une étanchéité à 100 m et la pratique de l’apnée ? Garmin et Apple ont trouvé, eux.
Quoi qu’il en soit, on a bien des alertes audio (des bips) mais il faut coupler des écouteurs pour entendre les retours audios, que ce soit pour de la musique, du coaching en direct ou des alertes turn by turn vocales.
Dernier composant interne, les 32 Go de mémoire, dont 26 sont à disposition de l’utilisateur pour y stocker de la musique, des cartes et des applications.
La T-Rex 3 couvre 177 types d’activité. Autant dire que presque tous les sports sont possibles, de la marche au parachute en passant par le triathlon. La T-Rex Ultra en comptait 162. Je n’ai pas cherché le détail des 15 nouveaux.
Voici ceux qui sont en favoris :
- course, tapis de course, trail,
- marche, rando, escalade (en fait alpinisme),
- vélo, vélo en salle,
- musculation,
- natation en piscine, natation en eau libre,
- triathlon, multisports,
- snowboard, ski,
- rameur,
- apnée en mer, apnée en intérieur,
- kayak, voile
Les capacités d’entrainement proposées par Amazfit sont maintenant très complètes :
- programmation d’entrainements complexes depuis l’application,
- objectifs (training effect, distance, durée, calories),
- alertes (FC, zone cardio, distance, allure, cadence, durée, calories, hydratation, alimentation, demi-tour),
- tour auto (distance),
- pause auto,
- partenaire virtuel,
- métronome.
Comme toutes les montres cardio GPS de maintenant, la T-Rex 3 possède quelques algorithmes physiologiques pour calculer :
- VO2max,
- charge d’entrainement,
- temps de récupération,
- score de préparation à l’entrainement (comme chez Garmin).
Zepp coach est un algorithme de coaching adaptatif à l’instar des suggestions quotidiennes d’entrainement de Garmin ou FitSpark de Polar, mais en version simpliste. Cela propose des cibles de zone cardio et de durée pour l’entrainement du jour.
Ce qui est intéressant, c’est que Zepp a intégré dans l’onglet Zepp coach de l’application un module d’agent conversationnel utilisant l’intelligence artificielle (un genre de ChatGPT quoi). On peut s’en servir pour poser des questions sur l’entrainement. J’ai fait quelques essais et ça m’a semblé tout à fait cohérent.
Enfin, on peut télécharger des cartes pour les utiliser pour naviguer. En sortie d’usine, la mémoire de la montre est vide. Il faut passer par l’application et un réseau Wifi pour télécharger une portion de carte qui couvrira la zone qui vous intéresse, avec une taille maximale de 400 x 486 km. C’est facile à utiliser mais il ne faut pas oublier de télécharger la nouvelle zone avant de partir en voyage, car on ne peut stocker qu’une seule zone à la fois dans la mémoire de la montre.
La cartographie n’est pas routable, à la manière de ce qu’offrent Suunto, Polar et COROS sur leurs montres GPS. Amazfit a amélioré sa cartographie depuis 1 an, en ajoutant les courbes de niveau et différents thèmes de couleurs, mais elle reste moins précise et moins qualitative que celles de la concurrence.
Avec ça, on peut faire du suivi d’itinéraire, enregistrer des coordonnées GPS et retourner au point de départ. L’application Zepp ne permet toujours pas de tracer des itinéraires mais on peut importer facilement des fichiers GPX pour ensuite les transférer dans la montre. Et une fois que la navigation est lancée, la T-Rex 3 donne les alertes de navigation turn by turn.
Avec ses capteurs, la T-Rex 3 mesure beaucoup de choses en continu :
- FC,
- SpO2,
- VFC,
- sommeil, dont siestes,
- température cutanée,
- activité physique : nombre de pas, distance, calories brûlées, temps assis / debout, nombre d’étages gravis).
On peut aussi s’en servir pour suivre le cycle menstruel et faire des rappels pour prendre la pilule.
Amazfit est une grande entreprise qui fabrique énormément d’appareils connectés. Ce n’est donc pas une surprise de voir la gamme de fonctionnalités connectée s’étoffer :
- notifications,
- lecteur de musique (mp3),
- assistant virtuel (Zepp Flow),
- météo,
- paiement sans contact (Zepp Pay),
- portefeuille de cartes de membre,
- liste de tâches.
Avec le micro de la T-Rex 3, on peut donner des commandes à Zepp Flow, mais il ne pourra pas lire une réponse à haute voix (pas de haut-parleur).
Il y a aussi une plateforme de téléchargement d’applications qui n’est pour le moment pas très fournie (mais on peut télécharger des jeux comme Space invaders pour jouer directement sur la montre).
Télécharger le manuel utilisateur
Autonomie
L’autonomie de l’Amazfit T-Rex 3 a augmenté d’environ 25% par rapport à la T-Rex Ultra.
GPS seul72 h
Multi GNSS double fréquence42 h
Mode GPS éco114 à 180 h
Usage quotidien13 à 27 jours
Le mode GPS éco n’est disponible que sur les profils Randonnée et Escalade (en fait une mauvaise traduction pour alpinisme). Les 180 h sont obtenus en coupant tout à l’exception du GPS (capteur cardio optique, Bluetooth, extinction automatique de l’écran).
La T-Rex 3 a aussi un mode automatique, qui laisse la montre basculer entre le mode GPS seul et le mode multi GNSS double fréquence en fonction de la qualité du signal reçu des satellites. L’idée est d’optimiser à la fois l’autonomie et la précision GPS.
Voici les autonomies de quelques montres GPS à écran AMOLED concurrentes en mode GPS seul :
- Fenix 8 – 51 mm : 86 h,
- Suunto Race : 70 h,
- Grit X2 Pro : 57 h,
- Fenix 8 – 47 mm : 47 h,
Donc la T-Rex Ultra tombait dans la moyenne, avec 58 h d’autonomie. Mais cette fois, la T-Rex 3 se positionne dans le groupe de tête des autonomies pour les montres GPS à écran AMOLED.
D’après mes tests, avec une utilisation normale et du suivi d’itinéraire, je la donnerais plutôt pour 35 h en mode double fréquence et 55 h en GPS seul.
La recharge se fait avec un connecteur aimanté et est assez longue : 3 h pour une recharge complète.
Champs de donnée
Utilisation sportive de base (essentiellement running)
Sur une séance de sport, l’écran est suffisamment grand pour que l’écran tactile soit facilement utilisable. Les écrans défilent verticalement et sur la droite se trouve l’écran de contrôle du lecteur de musique. Par défaut, la T-Rex 3 verrouille les boutons et le tactile pendant l’enregistrement d’une séance sportive. Pour le déverrouiller, il faut appuyer sur le bouton Up.
En plus des menus de la montre, on peut faire une partie des réglages depuis l’application. On y trouve notamment tout plein de réglages pour ajuster le fonctionnement de l’écran, la luminosité, la temporisation, l’allumage ou l’extinction pendant et en dehors des séances de sport, etc. Même chose pour les alertes (on peut par exemple modifier le volume et l’intensité des vibrations).
Malgré la grande taille de l’écran, on ne peut pas afficher plus de 6 champs de données en même temps. Quelques graphiques sont aussi disponibles (FC, vitesse, allure, altitude, training effect). Pour chaque profil, on peut aussi activer un calcul des données 3D (distance 3D et allure / vitesse 3D) qui prennent en compte la pente.
Zepp coach est tout nouveau et fait des recommandations d’entrainement quotidien. Techniquement, on peut même lui dire quels jours on souhaite / peut s’entrainer. Ca évite d’avoir des recommandations un jour où on est systématiquement overbooké et au contraire une recommandation de repos un jour où on a du temps libre.
Zepp coach a une version payante qui intègre des analyses de semaine d’entrainement et ChatGPT pour répondre à tout type de question (entrainement, alimentation, sommeil, etc).
On peut tout à fait programmer des entrainements complexes depuis l’application. Ca peut être un peu long, car pour faire un 10 x 800 m, il va falloir créer chaque étape les unes après les autres. On ne peut pas créer un bloc et demander à ce qu’il se répète 10 fois.
Dans l’application, on peut choisir d’utiliser des zones cardio basées sur la FCmax ou la FCR.
Les widgets de Zepp coach donnent la progression vers l’objectif du jour et l’objectif de la semaine.
Le widget de statut d’entrainement donne quant à lui la charge d’entrainement, le VO2max et le temps de récupération restant.
A côté de ça, on peut encore utiliser le widget de score de préparation à l’entrainement. L’idée est similaire à ce que Garmin propose sur ses montres GPS haut de gamme récentes. Sauf que là, c’est l’algorithme d’Amazfit. Les différents écrans détaillent les 6 composantes de l’algorithme : récupération physique, récupération mentale, FC repos, VFC pendant le sommeil, respiration, température du corps.
Si on veut faire plus d’analyses soi-même, on peut consulter le widget de variabilité de fréquence cardiaque, qui présente la valeur des 7 dernières nuits en regard de la valeur moyenne.
J’aime bien la présentation qui est faite dans l’application Zepp. En page d’accueil, on a 3 scores affichés en gros : sommeil, préparation et exertion (charge et fatigue). C’est nickel, c’est exactement ce dont j’ai besoin pour savoir comment va se passer ma journée ou comment s’est passée ma journée.
A partir de là, on a plein d’autres métriques en faisant défiler l’écran ou alors on peut décider d’aller plus loin dans l’analyse de ces 3 données de base.
L’onglet préparation à l’entrainement donne le détail des facteurs constitutifs de ce score.
On retrouve dans l’onglet exertion le niveau de fatigue, le niveau de forme et le statut d’entrainement.
Autres sports
Avec la T-Rex 3, Amazfit est passé à 177 profils sportifs répartis en 15 catégories :
- course et marche,
- vélo,
- natation,
- entraînements en plein air,
- entrainements en salle,
- danse,
- sports de combat,
- entrainements avec ballon,
- entrainements aquatiques,
- entrainements de plongée,
- entrainements d’hiver,
- entrainements extrêmes,
- entrainements de loisirs,
- jeux de société et de cartes,
- autres.
Avec cette liste, on trouve l’escalade de bloc dans entrainements en salle mais l’escalade en falaise dans entrainements en plein air. C’est curieux de voir 3 catégories semblables (natation, plongée, aquatique). C’est même encore plus curieux de trouver dans la catégorie des entraînements de plongée : l’apnée en extérieur, l’apnée en salle, la chasse sous-marine mais pas de plongée avec bouteilles (comme sur la Fenix 8 et l’Apple Watch Ultra 2).
Bon, je ne parlerai pas des profils sportifs pour le hula hoop, les échecs ou le gateball (je ne sais même pas ce que c’est). Mais on trouve bien des profils pour le trail, la piste d’athlé, l’ultramarathon, le triathlon, le ski de descente, pas de ski de rando (sauf si c’est ce qui s’appelle course d’orientation à ski), les Hyrox race, un profil multisports, parachute.
Il y a même un profil pour ‘Promener le chien’. Ca parait couillon sur une montre GPS pour l’outdoor, mais je me suis dit ‘pourquoi pas’. Je suis sûr que ça serait plus utilisé si c’était plus proposé. Je suis sûr qu’il y a des gens qui ont envie de savoir combien de kilomètres ils font avec leur chien.
Bref, il y a de quoi faire. Sauf que la majorité de ces profils sportifs n’a pas grand-chose de spécifique. Ce sont des copier – coller d’un profil sportif générique. Ca permet quand même de personnaliser les réglages et de différencier les activités dans l’application Zepp.
Le profil Piste d’athlé est particulier, puisqu’il tourne avec un algorithme qui corrige les données GPS pour les caler sur la longueur connue d’une piste d’athlétisme (400 m ou un peu plus en fonction du couloir). Ca fonctionne de la même manière que chez Garmin et COROS.
Tout comme le profil de Musculation qui peut compter automatiquement les répétitions et les séries et qui alimente une carte de chaleur des muscles le plus sollicités.
Outdoor
La T-Rex 3 ne dispose d’aucune carte en mémoire en sortant d’usine. Il faut la télécharger depuis l’application via Wifi. En fait, on sélectionne la zone et ensuite elle est téléchargée dans la montre depuis le Wifi. Le seul hic, c’est que la plus grande zone qu’on peut sélectionner fait 400 x 485 km. Et on ne peut télécharger qu’une seule zone dans la mémoire de la montre. Ca veut dire qu’il vaut mieux penser à télécharger une nouvelle zone avant de partir en vacances.
Initialement, la cartographie Amazfit n’était pas du tout au niveau de la concurrence. Mais ils avancent vite dans tous les domaines et ont apporté des améliorations :
- les courbes de niveau,
- un mode ‘lumineux’ qui donne une carte au fond blanc au lieu du fond noir des débuts,
- quelques noms de rue.
Il reste quand même un problème de couleurs. Toutes les routes et chemins sont en gris (avec différentes épaisseurs), les courbes de niveau sont en marron. Et ce n’est pas facile de les distinguer. Le mode lumineux a bien amélioré le contraste, parce qu’avant, les chemins en gris apparaissaient sur fond noir. Et puis les courbes de niveau sont un peu trop espacées pour donner un bon rendu visuel de la topographie du terrain.
On ne peut pas tracer d’itinéraire sur l’application Zepp. Il n’y a pas non plus de transfert automatique de Strava. Il faut donc aller sur une autre application ou un autre site web et s’envoyer le fichier GPX par mail pour l’importer dans l’application Zepp.
Le suivi d’itinéraire est efficace. L’itinéraire est tracé en rouge, avec des chevrons pour indiquer le sens. La trace GPS est en bleu clair. Sur l’écran de carte, la distance est affichée en haut de l’écran et les alertes de navigation turn by turn apparaissent en bas.
Il y a une alerte de sortie d’itinéraire mais pas de reroutage dynamique. A vous de vous orienter correctement et de regagner l’itinéraire initial. Si on connecte des écouteurs, on reçoit aussi des alertes de guidage vocal. Mais pour l’instant, les instructions ne peuvent se faire qu’en anglais ou en chinois. C’est très précis et ça fonctionne bien. La petite voix est même très gentille. Lorsqu’on s’éloigne de l’itinéraire, elle nous le signale et nous recommande de faire attention et de bien suivre l’itinéraire. C’est amusant ahahah.
On a accès à différents réglages pour la navigation, dont certains n’existent pas chez la concurrence :
- sens de navigation (si chez COROS),
- orientation de la carte,
- distance des alertes de sortie d’itinéraire (20, 50 ou 100 m),
- couleur de l’itinéraire.
Lorsqu’on fait du suivi d’itinéraire, 2 nouveaux écrans apparaissent :
- ClimbPro, pour le profil de la prochaine montée,
- le profil d’altitude complet de l’ensemble de l’itinéraire.
Dans les réglages de préférences, on peut activer un mode ‘gants’ pour l’écran tactile. Amazfit annonce qu’il permet d’optimiser le fonctionnement de l’écran tactile avec des gants jusqu’à 2 mm d’épaisseur. Hé bien je peux vous dire que j’ai été bluffé. Ca fonctionne super bien, aussi bien en glissant pour faire défiler les écrans qu’en touchant pour accéder à une fonctionnalité particulière.
Depuis le panneau de raccourcis, on peut allumer la lampe torche. Il ne s’agit pas de LED intégrées dans le boitier comme les Fenix 8 mais de se servir de l’écran AMOLED. On peut utiliser 2 niveaux d’intensité. En journée, l’écran est tout blanc et la nuit, il est rouge, pour moins éblouir.
En fait, la nuit, c’est toute l’interface qui bascule en rouge pour moins éblouir. La watchface, les widgets, la liste des profils sportifs, tout.
On a pas mal d’autres outils pour l’outdoor :
- boussole,
- alertes orage,
- météo,
- heures du soleil et de la lune,
- baromètre,
- marée,
- thermomètre.
Précision GPS / cardio
D’une manière générale, je n’ai pas été emballé par la précision GPS de la T-Rex 3. Je dirais que ça n’a pas été une surprise, puisque c’est déjà un point que j’avais critiqué sur les autres montres GPS de la marque que j’avais testées. Même en mode multi GNSS double fréquence.
Elle peut faire des écarts en ville.
Assez souvent, elle arrondit les angles.
Elle peut être en difficulté en forêt.
On le voit ici aussi. La trace GPS aller-retour en bas est bien superposée mais dans la forêt, c’est moins précis.
A cet endroit, c’est même presque systématique que la trace GPS de la T-Rex 3 soit mauvaise. C’est difficile à expliquer parce que c’est vraiment pire ici qu’à d’autres endroits.
Ici, on voit bien que la trace GPS de la T-Rex 3 est décalée sur la berge de droite dans la forêt mais qu’elle est bonne à gauche, quand c’est plus dégagé.
Et effectivement, la trace GPS est bonne ici aussi, avec un passage sur le pont qui est très précis.
Pour le cardio, je suis mitigé aussi. La T-Rex 3 est capable de faire de bons relevés de fréquence cardiaque.
Et même des relevés pas si mal sur des séances avec des intervalles.
Mais la majorité du temps, ça reste approximatif.
Si vous voulez quelque chose de vraiment précis, préférez une ceinture cardio ou un brassard cardio optique.
Et parfois vraiment mauvais.
Suivi quotidien / santé
En suivi quotidien, on peut fixer jusqu’à 4 objectifs : nombre de pas, poids, calories, sommeil.
Pour donner un indicateur global de l’activité physique quotidienne, Amazfit utilise le PAI, le Personal Activity Intelligence. Il s’agit d’un score qui s’incrémente sur la semaine par la durée et l’intensité de l’activité physique quotidienne. J’aime bien cette notion. Dans mon cas, je peux gagner quelques PAI pour un niveau d’activité faible (FC > 100), un peu plus au niveau modéré (FC > 109) et beaucoup plus quand ma FC monte au-dessus de 146.
Ensuite, l’application donne des conseils sur comment arriver à l’objectif de 100 PAI sur la semaine : 120 minutes de marche, 24 min de marche, 120 min de vélo, 12 min de corde à sauter, etc.
Ceux qui s’y intéressent pourront aller plus loin dans l’analyse su sommeil en souscrivant à l’option Aura dans l’application Zepp. Aura va analyser les données de sommeil accessibles gratuitement pour produire des rapports hebdomadaires, comparer vos données avec celles du reste de la population et donner des conseils pour améliorer la qualité de votre sommeil.
Par défaut, le suivi de la fréquence cardiaque se fait toutes les 5 minutes. C’est réglage et je préconise de passer à 1 mesure toutes les minutes. Si vous voulez économiser de la batterie, vous pouvez allonger le délai.
L’enregistrement de l’oxygénation sanguine est désactivé par défaut.
Pour la partie suivi du sommeil, Amazfit est devenue ma marque préférée. L’onglet analyse non seulement la durée et des phases du sommeil, la FC au repos, la fréquence respiratoire (comme les autres), mais présente aussi les habitudes. Est-ce qu’on se couche à une heure régulière ? Est-ce qu’on se lève à une heure régulière ? On peut renseigner ses habitudes (heures cibles, humeur au réveil, dernière activité avant d’aller se coucher).
Amazfit est aussi la première marque à faire une détection des apnées du sommeil (j’ai découvert à cette occasion que ça s’appelait l’hypopnée). Je ne saurais dire si c’est fiable, elle ne m’en a détecté aucune (et c’est probablement une bonne nouvelle).
Au sein de l’application Zepp, on trouve Zepp Aura, qui est la plateforme d’Amazfit pour le sommeil. On y trouve des sons et musiques pour aider à l’endormissement et différents rapports sur le sommeil. Une version Premium va encore plus loin.
Montre connectée
Quand on manipule la T-Rex 3, on sent qu’Amazfit a un historique dans le domaine de la montre connectée. L’interface est belle et intuitive, l’écran tactile est fluide, les watchface sont belles et exploitent les capacités offertes par l’écran AMOLED. Dans ce domaine, Amazfit est bien en avance sur COROS, Polar et Suunto.
J’ai testé les commandes vocales, puisque c’est une des nouveautés par rapport à la T-Rex 3. Hé bien vous savez quoi, non seulement ça fonctionne en français, mais ça fonctionne mieux que sur la Fenix 8.
Alors c’est toujours aussi lent, mais l’assistant Zepp Flow est beaucoup moins rigide que celui de Garmin. Sur la Fenix 8, il faut prononcer exactement les mots de la commande vocale. Ce qui fait que j’ai dû aller consulter la liste des commandes vocales. Je n’ai pas eu besoin de ça avec la T-Rex 3. J’ai dis ‘lance l’application course à pied’, Zepp Flow a ouvert le profil Course à pied. J’ai dit ‘lance l’application zumba’, Zepp Flow a ouvert l’application Zumba. J’ai dit ‘lance un timer de 10 minutes’, Zepp Flow a lancé un compte à rebours de 10 minutes. J’ai dit ‘allume la lampe torche’, Zepp Flow a allumé la lampe torche.
J’ai été voir sur le site Amazfit et effectivement, ils mettent en avant leur modèle de reconnaissance de langage qui fait qu’il n’y a pas une liste définie de commandes. On peut dire ce qu’on veut et il va essayer de comprendre ce qu’on lui demande. Et je dois dire que ça fonctionne bien. Pas à tous les coups, mais bien. On peut même mixer du français et de l’anglais, il s’en sort.
Le seul intérêt des commandes vocales, c’est de lancer des commandes qu’il faudrait plus de 2-3 clics pour atteindre. Avec les 177 profils sportifs de la T-Rex 3, ça permet d’éviter d’aller chercher dans la liste.
Mais on peut aller plus loin que les commandes de la montre. On peut lui poser n’importe quelle question qu’on a envie de poser à un assistant vocal, du genre ‘quelle est la météo à Sydney ?’. Pour qu’elle réponde, il faudra qu’elle soit connectée à un smartphone avec accès à Internet.
Amazfit a intégré des options de confidentialité relatives au stockage des données. On a le choix entre 3 options :
- stockage dans le cloud, le mode de fonctionnement normal de toutes les applications de montres connectées,
- stockage temporaire dans le cloud, envoie les données de l’application dans le cloud, ce qui permet de les synchroniser vers d’autres appli (comme Strava), puis supprime les données,
- pas de stockage dans le cloud, les données restent sur votre smartphone.
Ce qui risque de gêner le plus les non-initiés, ce sont les erreurs de traduction. Il y en a un peu partout, dans les menus de la montre, dans l’application.
La T-Rex 3 embarque un lecteur de musique. Il est accessible comme une application ou en glissant le doigt vers la gauche durant un enregistrement sportif. On peut soit contrôler un lecteur de média du smartphone, soit écouter des mp3 chargés dans la mémoire de la montre. La T-Rex 3 étant dépourvue de haut-parleur il faudra, dans les 2 cas, connecter des écouteurs ou une enceinte Bluetooth.
En soit, le seul lecteur mp3 est déjà un problème. Le second, c’est que les fichiers mp3 doivent être transférés du smartphone à la montre, via l’application Zepp.
Et après, tous les fichiers se retrouve dans un seul dossier, on ne peut pas créer de playlists.
On peut sélectionner ou filtrer individuellement les notifications d’une vingtaine d’applications.
Lorsque la T-Rex 3 est utilisée avec un smartphone Android, alors il est possible d’utiliser le micro pour dicter un message de réponse à un texto. Ce n’est pas possible avec un iPhone.
L’application Zepp héberge un app store depuis lequel on peut télécharger des watchfaces ou des applications. Le choix de watchfaces est tout simplement immense. Le nombre d’applications augmente petit à petit. Mais on est arrivé à un point où les montres GPS de maintenant font déjà énormément de choses nativement et il n’est pas facile pour un développeur de trouver encore des trucs intéressant à créer.
Voilà quelques exemples de ce qu’on y trouve (il y a du gratuit et du payant) :
- des jeux,
- des routines d’étirement,
- un challenge de planche pour les abdos,
- des séances de yoga,
- un suivi de l’hydratation,
- un timer pour se brosser les dents,
- un tableau de score pour le padel,
- des habitudes pour bien dormir,
- un tirage de tarot (astrologie).
Bref, c’est plutôt des applications de l’ordre du détail que des trucs indispensables.
Le paiement sans contact Zepp Pay ne supporte que les cartes Mastercard. Et en France, la seule banque compatible est Treezor SAS. Alors Amazfit suggère de passer par l’application Curve.
La T-Rex 3 peut produire un point de situation matinal, dont on sélectionne les informations intéressante (météo, niveau de batterie, score de préparation, etc).
Conclusion du test de la T-Rex 3
Mon principal reproche lors du test de la T-Rex Ultra était son prix.
Alors c’est sûr, si je faisais une comparaison entre la T-Rex 3 et la Fenix 8, je pourrais trouver facilement une dizaine de détails qui feraient que la Fenix 8 remporterait le match haut la main.
Mais au moment de l’évaluation de la T-Rex 3, l’élément clé, c’est son prix : 300 €. C’est même pas 1/3 du prix d’une Fenix 8. A ce prix-là, vous pouvez trouver une Instint 2, une Forerunner 165 / 255 chez Garmin, une Pacer Pro chez Polar ou une PACE 3 chez COROS. Rien avec une cartographie. Rien avec un aussi bel écran. Rien avec autant d’autonomie.
Donc quelles que soient les critiques qu’on peut faire sur la T-Rex 3, la réponse sera toujours la même : oui mais elle ne coûte que 300 €. Et dans cette gamme de prix, elle n’a pas de concurrente, c’est aussi simple que ça.
Au final, je pense qu’aucun triathlète ne préparera un Ironman avec une T-Rex 3, aucun traileur n’ira courir l’UTMB avec une T-Rex 3. Il manque encore pas mal de capacités à l’écosystème Amazfit pour répondre aux besoins d’un sportif qui cherche à s’entrainer au maximum de ses performances. Mais pour tous les autres, qui veulent avoir une montre GPS pour toutes leurs activités sportives, même une rando l’été et du ski l’hiver, la T-Rex 3 est une option intéressante qui tient la route, si ce n’est la meilleure option quand on étudie le rapport fonctionnalités / prix.
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J’espère que ce test sera utile pour faire votre choix. Un test complet, ça demande du temps. J’essaie toujours, dans la mesure du possible (et de mes moyens), de pousser mes tests au maximum et de chercher les moindres petits détails. Je ne suis pas payé pour le faire.
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