Coup de théâtre dans l'hémicycle ce 20 novembre 2024 : la gauche a marqué un point contre la réforme des retraites, en commission des Affaires sociales. Leur proposition ? Ramener l'âge de départ de 64 à 62 ans, et réduire la durée de cotisation de 43 à 42 annuités. Bravo, applaudissements, c'est mieux que rien... sauf que ce n'est pas suffisant. Désolée de casser l'ambiance, mais on en a marre de ces demi-mesures qui saupoudrent des miettes et oublient le fond du problème : nous ne voulons pas travailler jusqu'à l'épuisement.
62 ans, c'est toujours trop. 64, n'en parlons pas. 60 ? Mouais. Ce qu'on veut, c'est rêver plus grand : la retraite à 50 ans ! Oui, 50. Pourquoi ? Parce que la vie ne devrait pas se résumer à travailler, produire, et consommer jusqu'à ce que nos corps disent stop. Si on invente des machines, de l' intelligence artificielle, et des outils toujours plus performants, c'est pour alléger notre charge, pas pour nous faire trimer encore plus. Sinon, c'est quoi le but ?
Travailler moins pour partager mieux
Quand on parle retraite, on parle aussi de partage du travail. Combien de jeunes galèrent pour trouver un emploi ? Combien de travailleurs usés rêvent d'un peu de répit ? À force de repousser l'âge de départ, on bloque les nouvelles générations et on épuise les anciens. Résultat : un marché du travail déséquilibré, où les uns jonglent avec plusieurs boulots précaires pendant que d'autres tirent la langue en attendant la fin.
Et pourtant, l'idée d'un monde où le travail est mieux réparti n'a rien d'utopique. Si on réduisait drastiquement le temps de travail, chacun pourrait contribuer à la hauteur de ses capacités, sans sacrifier sa santé ni sa vie personnelle. Travailler moins, c'est travailler mieux.
La planète dit stop aux profits
On nous parle d'efforts nécessaires pour "sauver le système", pour "relancer l'économie". Mais la planète, elle, crie qu'elle n'en peut plus. Produire toujours plus pour nourrir des profits toujours plus grands, ça nous mène droit dans le mur. Ce modèle économique, basé sur l'exploitation à outrance - des humains comme des ressources naturelles - est à bout de souffle.
Travailler moins, c'est aussi consommer moins, polluer moins, et imaginer une société qui respecte ses limites. Il est temps de freiner, pas d'accélérer. Mais ça, bien sûr, les députés qui s'accrochent à leurs fauteuils dorés comme des berniques sur un rocher ne veulent pas l'entendre.
Une alliance douteuse
Revenons à ce fameux texte porté par La France Insoumise (LFI), qui a fait un premier pas vers l'abrogation de la réforme Borne. Un détail pique les yeux : le Rassemblement National (RN) a voté pour. Oui, l'extrême droite soutient cette proposition, soulignant la similarité avec son propre projet. Alors là, on dit stop.
Quand un texte obtient le soutien d'un parti dont l'humanité n'est clairement pas le moteur principal, c'est qu'il y a anguille sous roche. Peut-être que l'idée d'un retour à 62 ans est plus conservatrice qu'elle n'y paraît. Peut-être que cette réforme est un os à ronger pour calmer les masses, tout en préservant le système d'exploitation. Bref, on ne veut pas des miettes, on veut tout.
À quoi ça sert, la technologie ?
Depuis la préhistoire, chaque outil inventé avait un but : réduire la peine humaine. De la roue à l'IA, on a cherché à simplifier les tâches et à gagner du temps. Alors pourquoi, en 2024, continue-t-on à courir après la montre, à travailler plus longtemps, et à accumuler des profits inutiles ?
L'absurdité est là. Les avancées technologiques devraient nous offrir une vie plus légère, plus libre, et plus équilibrée. Pas nous transformer en robots au service d'un système qui détruit tout sur son passage.
Arrêtons de plier
Ce qu'on veut, ce n'est pas une pseudo-réforme qui nous vend du rêve avec deux petites années de gagnées. On veut une révolution : retraite à 50 ans, partage du travail, fin du productivisme aveugle. Oui, c'est ambitieux, mais c'est vital.
Alors, à ceux qui se battent pour ramener l'âge à 62 ans, merci pour l'effort, mais ce n'est qu'un début. Parce que l'objectif, c'est pas de gratter des miettes sur un système pourri. L'objectif, c'est de changer la recette. La planète, nos vies, et notre avenir méritent mieux.
Angry Mum, maman active, maman geek et toujours à l'écoute d'Internet... Elle adore les vacances mais pas toujours les vacances scolaires ! Blogueuse depuis 2013. S'abonner à Angry Mum sur Google News