“Solidarité active”

C’était une volonté tenace de Martin Hirsch, le haut-commissaire aux solidarités ; il voulait après les expériences faites dans plusieurs départements généraliser le RSA dès juillet, ce sera au 1^er septembre que le Revenu de Solidarité Active sera mis en place dans tout le pays.

Le président de la République a rendu les derniers arbitrages et le fait dans le sens préconisé par Hirsch. Il est ainsi démontré que « l’ouverture » n’est pas seulement un gadget, Hirsch simplement un faire-valoir, surtout lorsque l’on connaît, par ailleurs, les réticences de l’UMP.

Il est souvent de bon ton de critiquer la politique gouvernementale à tout propos. Les critiques ne peuvent rester crédibles que lorsque l’on reconnaît par ailleurs les avancée significatives. Ce dossier en est une illustration.

Le financement du RSA qui avait longtemps passionné, à juste titre, l’opposition, vient d’enregistrer sa réponse. Ce sont les revenus de l’épargne et du capital qui paieront. « Il est normal que les revenus du capital puissent aider à faire en sorte d’aider à ce que les exclus retrouvent un travail » déclare le chef de l’Etat, mettant fin au dilemne.

Ainsi l’Etat pour honorer sa promesse, ne recourt pas à la planche à billets en creusant du déficit, mais lève une taxe supplémentaire assise sur l’ensemble des  revenus du capital à l’exception des livrets d’épargne. Ces revenus jusque là taxés à hauteur 11%, le seront désormais à hauteur de 12.1%.

« S’il y a de l’argent pour le haut, il doit aussi y avoir de l’argent pour le bas, pour soutenir le revenu de ceux qui font l’effort de travailler ».

Rappelons que le dispositif imaginé par Martin Hirsch remplacera le RMI en permettant un cumul partiel des revenus du travail « retrouvé » et des solidarités. Il était bien connu que de nombreux allocataires de ce RMI n’avaient aucun intérêt financier à reprendre un travail; ils perdaient alors totalement leurs allocations de solidarité et se retrouvaient souvent avec des revenus amoindris.

Dans les départements ou le RSA a été expérimenté, le taux de retour au travail des allocataires du RMI est de 30% supérieur à celui des départements ou le dispositif n’est pas encore en place. Pourquoi des esprits “chagrins”, à l’image de ceux qui avaient critiqué Rocard lors de la création du RMI, ne veulent-ils pas reconnaître cette avancée sociale? On peut argumenter que c’est trop peu, qu’il faut faire plus … mais déclarer, comme certains, que cette réforme n’est qu’un “rideau de fumée” me semble malhonnête et pour tout dire un peu court.

Interrogé sur la possible prise en compte de la taxe dans le calcul du déclenchement du bouclier fiscal, Martin Hirsch a expliqué que le débat restait ouvert. “Pour l’instant, le projet de loi le met hors bouclier fiscal, c’est la proposition que j’ai mise dans le texte”.

L’engagement le plus important était de prendre une mesure de réduction de la pauvreté, d’encourager le travail, de le faire avec un financement clair sans creuser les déficits de l’Etat. Il a été tenu. Bravo Martin Hirsch ! Quand on a en mémoire les critiques acerbes, parfois injurieuses, qui ont entouré son entrée au gouvernement, on ne peut qu’être satisfait par la récompense de sa calme ténacité.

Ajoutons la détermination du Premier ministre assurant que “le principe d’une participation de l’entreprise aux frais de transport du salarié” ne pouvait être remis en cause et qu’un “dispositif” serait mis en place, pour reconnaître que tout est bien loin d’être négatif comme se plairaient à le faire croire certains. Attendons ! Des solutions alternatives sortiront peut-être de La Rochelle ?