Je considère le CV comme un élément à 100 % discriminant, non objectif et manipulateur d'évaluation des candidats. Seulement, à en croire, la vague qui domine la profession, je suis vraiment à côté de la plaque. Le CV est considéré comme "objectif" tant par les recruteurs que par les candidats. Et pourtant, dès que l'un ou l'autre parle de leur méthode d'utilisation de l'outil, ils ont des avis divergents.
Pour le recruteur, un nom, un diplôme, une expérience sont des éléments objectifs du CV. Dans le sens où ce sont des "faits". L'objectivité est définie comme ce qui est conforme à la réalité, ce qui décrit avec exactitude (petit Larousse). En comparant plusieurs CV entre eux, le recruteur les évalue et les classes par catégorie. Il doit lui aussi être objectif c'est-à-dire qu'il doit faire abstraction de ses préférences.Qu'en est-il vraiment ?
Les candidats sont éduqués de manière à coller au plus près de l'annonce, avec une touche de personnalité sensée faire la différence. On se retrouve donc avec des CVs très proches les uns des autres. Ainsi, si nous recherchons un informatien avec un bac + 4, nous allons être confronté à une pluralité des formations. Certains auront un titre d'ingénieur et d'autre Master. Qui est le meilleur ? difficile à dire, chaque formation défend la qualité de leur enseignement et chaque diplômé son diplôme, ce qui est tout naturel.
Comment être objectif dans ce cas ? très difficile, voir quasiment impossible. Le fait est en lui-même objectif : j'ai tel diplôme. Au même titre que mon concurrent pour ce poste qui lui aussi à le même niveau de diplôme. Seulement, les recruteurs ont été obligés de pousser plus loin leur comparaison. L'origine du diplôme prend alors une importance. Le recruteur, dès qu'il rentre dans cette comparaison n'est plus objectif. Il utilise un processus de comparaison en fonction de ces propres connaissances sur chaque école. Il les a classé et catégorisé par ordre de préférence. Il n'est donc plus en mesure d'être objectif, même s'il fait tout son possible pour le rester.
En est-il de même avec les expériences ? oui. Il se réfère à ce qu'il connait. Le code ROME n'est que rarement utilisé par les recruteurs. A quoi bon me diriez-vous ? et bien l'avantage du code ROME c'est qu'il permet à chaque candidat de s'identifier à un référentiel. Ce qui est mieux que de "croire" à ce que sait ou ne sait pas faire un candidat. Certains recruteurs ont le courage de dire qu'il ne connaisse pas le métier que nous avons exercé et qu'il est difficile pour eux de nous évaluer. Conséquence, quelque soit les formulations et les efforts du candidat pour mettre en valeur ces compétences, il est systématiquement rejeté.
Le CV est un outil objectif, mais il ne peut être utilisé objectivement. Il implique de la part du recruteur la mise en oeuvre de processus basés sur des préférences. C'est aussi pour cette raison que le CV est discriminant. Il est donc un outil très intéressant pour suivre le parcours d'un candidat, mais il ne peut être utilisé de manière fiable lors de la pré-sélection, comme cela se fait actuellement.
Est-ce vraiment le cas pour un CV ? C'est la question que je me suis posée en voyant les multitudes de solution proposée pour assurer cette "objectivité". Je ne suis pas convaincue de cela, mais comme on me l'a enseigné à ma fac de psycho, une hypothèse reste une hypothèse tant qu'on ne l'a pas vérifié.
Le CV se découpe en 4 grandes parties qui sont les références administratives, les diplômes, les expériences professionnelles et les informations complémentaires. Les références administratives reposent sur une identité propre à un individu. C'est un moyen de nous différencier des autres citoyens. Elle s'appuie sur des valeurs culturelles et les préférences des parents. Elle est aussi le signe d'appartenance à un groupe social. Difficile de considérer le nom comme une valeur objective. La photographie d'identité,