À l'occasion de la présentation de ses résultats du deuxième trimestre, Xavier Niel s'est livré une nouvelle fois à une critique assassine du projet de loi Création et Internet.
Le patron de Free avait déjà dit, cet été, tout le mal qu'il pensait du texte de Chritsine Albanel pour lutter contre le piratage sur Internet, dans une interview au magazine Capital. « Ce qui se dessine, en dépit de l'opposition de la Commission nationale de l'informatique et des libertés, du Conseil d'État et du parlement européen, c'est bel et bien le flicage systématique de nos abonnés », indique-t-il.
Répondant aux questions des journalistes, il en a remis une couche hier : « Hadopi n'est pas aujourd'hui une bonne loi pour les Français. S'il s'agit de préserver les intérêts de quelques artistes qui gagnent beaucoup d'argent, ça n'a peut-être pas grand sens. Redéfinissons un certain nombre de choses, reprenons la licence légale, étudions un certain nombre de solutions alternatives, ne forçons pas le filtrage de milliers de choses pour simplement rendre service à quelques-uns », relate PC Inpact.
« J'ai signé une feuille blanche »
Et le dirigeant de critiquer la méthode de Christine Alabanel et de Denis Olivennes pour parvenir à faire signer les accords Olivennes (à l'origine du projet de loi) aux 46 protagonistes.
« Moi j'ai signé une feuille blanche, dans laquelle tout le monde croit qu'il a signé des choses différentes (…) Nous étions tous vus dans notre coin, on nous faisait une lecture [du texte] sans copie et on disait est-ce que c'est bon ou ce n'est pas bon. Puis tout le monde disait “on veut modifier ça”.»
Xavier Niel affirme avoir découvert le contenu des accords dans le communiqué de presse diffusé à l'issue de leur présentation à l'Elysée le 23 novembre.
Quelle va donc être l'attitude de Free si le projet de loi est adopté ? Est-il prêt, notamment, à appliquer les mesures de filtrage prévus dans le texte ? « Nous n'avons fait aucun test, nous ne souhaitons faire aucun test et nous n'avons jamais pris l'engagement, en tout cas dans nos discussions, de faire des tests de filtrage ».
L'examen du projet de loi à l'Assemblée, probablement dans le deuxième quinzaine d'octobre, risque d'être mouvementé.