Et je m'en sors. Je finis toujours par m'en sortir. Je savoures alors les zones qui me permettent de surfer sur des territoires évasifs. Une errance sur Threads. Une liste de lecture ou un balado sur mon téléphone. Un film. L'équilibre se perfectionne.
C'est une semaine de désordre au travail qui s'est terminée hier et ça me parait une totale épopée lointaine du voyageur égaré. Pour faire une longue histoire courte, nous (je) gérons 111 villes au Québec en ce qui concerne un domaine précis de l'hygiène municipale. Auparavant, nous (je) reçevions les requêtes des villes en fichier excel, par courriel. Mais depuis janvier, 97 des 111 villes envoient ceci en utilisant notre site en ligne. Simplifant normalement mes tâches.Et les leurs.
Mais quelques villes, 14, n'ont pas joint notre site en ligne encore. Dont une des plus grosses villes au Québec, un 450 que je ne ferai pas l'honneur d'identifier. Ils viennent tout juste de connecter leur propre système (de marde) à notre site en ligne et nous sommes dans la coordination de synchro des 2 systèmes qui ne se parlent pas toujours la même langue. Bref, je viens de vivre deux semaines d'intenses chaos et les prochaines le promettent un peu aussi. Je suis sursolicité de leur part. Je suis épuisé. Une seule ville me fait travailler 10 fois plus que je le devrais. 40 messages lundi, 27 le lendemain, 51 mercredi et 43 jeudi. De deux personnes du 450. Je devrais me faire payer par cette ville tellement j'y passe du temps. 80% de mon temps. Et le vendredi, je suis seul au monde à travailler fort je pense.Mes charges mentales au travail ont toujours 4 à 5 tiroirs d'ouverts en même temps. Je navigue avec plusieurs départements et sur des temporalités qui sont des cibles qui bougent toujours. Humblement, c'est un art de jonglerie, et je pense que je m'en sors bien. Conscient aussi que j'en donnes nettement plus que je ne reçois.
Cette semaine, je devais, un matin, aller me faire faire des prises de sang tel que recommandé tous les 3 mois, par ma médecin de famille, sur un an. Je fais faire une première prise de sang (des plusieurs que la requête me demande) dans une clinique privée qui me coûte 72$ mais c'est remboursé à 85% par nos assurances. "Nos" assurances, donc celles de ma conjointe, sur lesquelles je suis aussi co-assuré, qui sont meilleures que celles de ma shitty job. Je lui donne donc la facture de cette première prise de sang et elle s'occupe de réclamer par le biais de son travail. Mais voilà...Je lui ai donné cette facture, qu'elle a réclamé, puis elle a envoyé au recyclage le tout, qui comprenait aussi ma feuille avec toutes les autres prises de sang et tests que je dois faire aux 3 mois. Je ne m'en suis pas rendu compte tout de suite, me suis rendu à 7h le matin pour aller me faire faire la suite avec ma feuille de requêtes de l'an dernier, en le réalisant seulement sur place. Ces rendez-vous à 7h00 le matin ne me conviennent jamais. Je travailles de 6h00 à 15h à 20 minutes de chez moi. Depuis la pandémie, je ne peux faire faire mes prises de sang qu'entre 7h et 14h20. Ça ne me convient en rien. Ce mercredi, j'ai perdu pour rien 2 heures et demi de ma job. C'est à refaire le 4 décembre prochain. En soirée, j'ai été porter ma voiture au garage avec ma fille. Avec 8 pneus dans ma voiture. Changement pour me pneus d'hiver prévus jeudi matin. Et 4 de ceux-ci sont finis. Donc 4 neufs d'hiver et 4 d'été sur des rims.
Je ne suis pas bon en voitures. Ne m'y intéresse en rien. Vraiment rien. La marque de ma voiture ? Noire.
Jeudi matin, 7h, appel au bureau du garage. "Wow! ils sont vites" ai-je eu le temps de penser.
Non.
Je suis mentalement lent. J'ai mis dans ma voiture les 4 pneus neufs et les 4 pneus sur des rims...de la voiture de ma fille. Le garage avait mes pneus neufs 15 pouces et les 18 pouces de la voiture de ma fille. Tout en travaillant, j'ai dû coordonner le retour de mon fils à la maison de son travail de nuit (Urgence Santé, Paramédic), le supplier de prendre mes pneus dans le garage et de se rendre les porter au bon endroit, reprenant ceux de sa soeur...
Bref, gong show au travail, gong show en dehors. Tout a finalement été fait correctement. En travaillant comme un damné, jasant avec une amie enseignante qui était entre deux rencontres de parents, et écoutant ma liste de lecture de Sonic Youth qui dosait juste assez le chaos intérieur que je ressentais, les poussières d'étoiles d'une semaine rock'n roll se posaient sur moi.
En train de penser à Anora, un film que la belle (aussi surcoccupée, que je n'avais presque pas vue de la semaine), et moi sommes allés voir hier soir.
Restabilisant nos charges mentales simultanément.