La Canadienne Paula Ringer revient avec un second essai, mêlant son engagement féministe et sa passion de la musique. Cette fois-ci, l’idée centrale repose sur une idée ancienne mais très nouvelle dans la diffusion de la connaissance y étant liée, tout du moins en dehors du prisme masculin ancestral : celui des sorcières.
Dans son prologue, Paula Ringer renvoie l’image de la sorcière à sa plus tendre et naïve enfance, alors qu’elle jouait à se déguiser et à concocter dans une marmite de vraies (fausses) potions magiques. Puis, elle nous ouvre la fenêtre vers ces artistes, forcément des femmes, qui se sont d’une façon ou d’une autre intéressées un peu voire beaucoup aux sorcières et aux images associées ou véhiculées à leur propos.
Avec Sorcières. Féminisme, magie et musique, elle nous parle d’abord de « sorcières en lutte » avec Yoko Ono, Nina Simone et Anne Sylvestre, puis des « sorcières pop » Kate Bush, Stevie Nicks et Lana del Rey, et enfin de Marianne Faithfull, la « sorcière à la vois brisée ».
Dès les premières pages, premiers paragraphes, premières phrases, premiers mots, je sui happé par ce que nous raconte Paula Ringer sur Yoko Ono, très vite étiquetée de façon aussi sexiste que raciste de divers surnoms dont celui de sorcière, auquel elle répondra non sans humour mais surtout avec impact dans sa chanson « Yes, I’m a witch » en 1974…
Sorcières. Féminisme, magie et musique est une forme de documentaire viscéral poignant et qu’on ne lâche pas avant le point final, et à lire par quiconque aime la musique, aime les femmes. Oui, tout le monde devrait le lire. Car ce que nous rapporte Paula Ringer sur ses 60 dernières années est aussi fort que difficile à vouloir croire. Mais vous, croyez-vous vraiment aux sorcières ?!
(in Heepro Music, le 22/04/2024)
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