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Twitter, Trump et le cinéma des médias : quitte ou buzz ?

Publié le 21 novembre 2024 par Angrymum @VeryAngryMum
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Ça y est, les grands médias jouent les vierges effarouchées et annoncent leur départ de Twitter (pardon, X) après l'élection de Trump. Parce que, vous comprenez, "cette fois, c'est trop" ! Mais soyons sérieux deux minutes. Cela fait des années que ça va trop loin, et ils le savaient. Ils ont joué avec le feu, ou plutôt avec l' algorithme, et aujourd'hui, ils feignent de découvrir que ce n'est pas seulement un terrain de jeu, mais un champ de mines.

L'hypocrisie 2.0 des grands médias

Twitter, devenu X sous l'ère Elon Musk, n'a pas changé sa recette : du buzz, du clash, du sensationnel. Pourtant, les grands médias y sont restés. Même après les vagues de licenciements de masse, même après les dérives évidentes du réseau. Pourquoi ? Parce qu'il fallait être là où ça se passe. Quitte à fermer les yeux sur les dégâts collatéraux : le harcèlement, la désinformation, et ce doux chaos qui nourrissait leurs clics.

Et maintenant, après avoir profité des retweets et des likes, ils décident que c'est trop. "Trump réélu, c'est la goutte d'eau." Sérieusement ? Où étaient vos principes quand Musk a transformé Twitter en cirque ? Où étaient vos indignations quand des milliers de salariés ont été dégagés comme de simples lignes de code ? Ah oui, c'est vrai : ça n'empêchait pas encore d'engranger des vues.

L'élection de Trump : surprise ou négligence ?

Ces mêmes médias qui jouent les surpris aujourd'hui sont les mêmes qui étaient sous le choc en 2016. Ils n'avaient pas vu Trump venir. Pourquoi ? Parce qu'ils pariaient sur Hillary Clinton, puis sur Kamala Harris cette fois-ci. Mais le journalisme, ce n'est pas un match de sport où l'on soutient une équipe en espérant qu'elle gagne. Ce n'est pas un pari.

Leur rôle, c'est d'analyser, de comprendre, de mettre en perspective. Mais analyser, ça ne fait pas de buzz. Ça ne génère pas ces "hot takes" qui tournent en boucle sur X et autres réseaux sociaux. Résultat : ils ont raté l'essentiel. Pendant qu'ils vibraient pour Harris, ils n'ont pas vu que Trump consolidait sa base, qu'il jouait sur les frustrations, les peurs, et le chaos qu'ils alimentaient eux-mêmes sur ces plateformes.

Un divorce qui arrive trop tard

Alors oui, qu'ils quittent X, pourquoi pas. Mais ce départ aurait dû se faire il y a longtemps. Lors du rachat par Musk, quand les premières alarmes ont sonné. Quand les voix dissidentes ont dénoncé la transformation de Twitter en arène toxique. Mais non, ils sont restés, accrochés à leurs tableaux de bord de statistiques, à leurs millions d'abonnés, à ce faux sentiment de contrôle.

Ils se retirent maintenant, non pas par conscience morale, mais parce que cela commence à leur coûter trop cher en crédibilité. Le buzz est devenu une bombe à retardement, et ils cherchent à s'éloigner avant l'explosion finale.

Et les lecteurs dans tout ça ?

Ce cinéma des médias, c'est aussi un coup de poignard pour les lecteurs. Leur mission première - informer et analyser - a été sacrifiée sur l'autel des tendances et des algorithmes. Résultat : une actualité transformée en spectacle, où l'émotion prime sur les faits, et où l'on dit aux gens quoi penser au lieu de leur donner les clés pour se forger leur propre opinion.

La vérité, c'est que ces grands médias n'ont jamais vraiment quitté X. Ils ont quitté leur rôle, leur éthique, leur responsabilité. Alors, qu'ils partent ou qu'ils restent, la question n'est pas là. Ce qui est certain, c'est qu'ils ont échoué à protéger ce qui fait la noblesse du journalisme : l'indépendance, la rigueur, et le courage de se retirer quand le jeu devient dangereux.

En attendant, Trump est réélu, Musk continue de rire sur son trône de chaos, et les lecteurs, eux, sont toujours en quête de vérité dans un océan de bruit.

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Angry Mum, maman active, maman geek et toujours à l'écoute d'Internet... Elle adore les vacances mais pas toujours les vacances scolaires ! Blogueuse depuis 2013. S'abonner à Angry Mum sur Google News


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