L'histoire: Après une déception sentimentale et un bref passage en prison, Aymeric (Karim Leklou) voit revenir dans sa vie Florence (Laetitia Dosch), une ancienne connaissance. Enceinte de six mois, elle vit seule et n'a pas vraiment d'attaches. Ils entament une relation. Aymeric la supporte et assiste à la naissance de Jim. Devenu père d'adoption, Aymeric reste aux côtés de Florence et prend soin de Jim comme si c'était sa propre progéniture. Mais lorsque Christophe, ancien amant de Florence et père biologique de l'enfant (Bertrand Belin), refait surface, les choses se gâtent... Florence quitte sèchement Aymeric et part vivre à Montréal avec Christophe et Jim. Les promesses de visites ne sont pas tenues et le temps passe. Entre-temps, Aymeric a rencontré Olivia (Sara Giraudeau). Ensemble, ils écoulent des jours paisibles dans une maison de la campagne jurassienne qu'ils ont soigneusement rénovée.
Passage à Cinemania: le 17 novembre 2024 - Sortie en salle au Québec: 22 novembre 2024 (K-Films Amérique)
Mon avis
C'est entre douceur et amertume que l'on navigue dans ce Roman de Jim, nouveau long métrage d'Arnaud Larrieu et Jean-Marie Larrieu, auteurs d'une dizaines d'œuvres subtiles et délicates au regard décalé, un peu en marge de la production habituelle française, telles que (2021, mon préféré), Vingt et une nuits avec Pattie (2015) ou encore Peindre ou faire l'amour, film de 2005 qui les avait révélé.
Se déroulant sur une période de 25 ans et portée par une voix hors champs mélancolique, cette adaptation du roman éponyme de Pierric Bailly est un peu plus sage et convenue que leurs films précédents. Il y a moins de folie douce ; les thèmes de la paternité et du poids des remords étant traités sur un ton plus académique, plus monocorde aussi, parfaitement dans la norme d'un cinéma d'auteur de qualité, mais assez conventionnel, dirons-nous.
Cela dit, le traitement pudique et tout en délicatesse réservé au Roman de Jim évite de verser dans le mélo larmoyant. C'est déjà beaucoup. Du reste, malgré un sujet qui s'y prête pourtant, l'émotion peine à affleurer, tandis que certains rebondissements manquent de force dramatique (les retrouvailles père-fils après 15 ans de séparation).
Au final, on glisse sur le temps sans ennui, mais sans être transporté non plus. Heureusement, il y a la présence lunaire de Sara Giraudeau (Le sixième enfant, Petit paysan), la compagne apaisante et, à l'opposé, la toujours étonnante Laetitia Dosch (Jeune femme, Gaspard va au mariage), ici dans la peau d'une mère dérivant au gré de ses incertitudes amoureuses. Dans le rôle du père, Karim Leklou (, , L'amour ouf), tout en retenue, s'avère très convaincant.