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Let It Be… Naked : Quand Paul McCartney révèle la vraie essence des Beatles

Publié le 20 novembre 2024 par John Lenmac @yellowsubnet

Paul McCartney est souvent désigné comme l’homme qui a définitivement causé la séparation de The Beatles après avoir intenté un procès contre les autres membres du groupe en 1970 pour les libérer de leurs contrats d’enregistrement. Cependant, alors que le groupe se désintégrait en 1969, McCartney faisait tout son possible pour trouver une solution afin de les garder unis.

Aucun autre groupe n’a jamais eu — ni n’aura probablement jamais — l’impact culturel des Beatles. Aucun autre groupe n’a concentré autant de créativité et d’exploration en si peu de temps. Seulement sept années séparent leur premier et leur dernier album, mais ils ont semblé y condenser un million de vies, d’innovations et d’univers différents.

Les sessions pour l’album blanc en 1968 ont révélé que, malgré leur talent collectif, ils s’éloignaient les uns des autres en grandissant. Les tensions étaient telles que Ringo Starr a quitté le groupe pendant une période. Pour l’album suivant, McCartney pensait que la solution résidait dans un retour à l’essence même de leur relation en tant que groupe de rock.

Let It Be a été conçu comme un album qui ramènerait le groupe à ses racines, à l’époque où ils jouaient dans les clubs de Hambourg ou sur des scènes légendaires comme le London Palladium ou Shea Stadium. L’idée était de se libérer des astuces de studio complexes et des orchestrations massives qui avaient marqué leurs récents chefs-d’œuvre pour redevenir simplement les Beatles.

Cependant, les tensions ont de nouveau surgi pendant les répétitions, comme le montre le film Get Back de Peter Jackson. Cette fois, c’est George Harrison qui a quitté le groupe. Malgré tout, ils ont réussi à composer un nouvel album et à conclure ces sessions par leur légendaire concert sur le toit. Malgré leurs différends, lorsqu’ils jouaient ensemble, ils restaient les meilleurs.

Insatisfaits du mixage final de leurs nouvelles chansons par l’ingénieur Glyn Johns, le groupe s’est tourné vers un nouveau projet : leur magnum opus, Abbey Road.

En 1970, ce fut au tour de John Lennon de quitter le groupe. Les autres membres sont revenus au matériel abandonné un an plus tôt. Après que George Martin ait été sollicité pour ajouter des cordes à certaines chansons, Lennon a recruté Phil Spector pour produire la version finale de l’album.

Conçu à l’origine comme un retour épuré aux sources par McCartney, l’album a finalement été travaillé par l’un des producteurs les plus interventionnistes de l’époque. Pourtant, Spector a évité son célèbre « mur de son » en ajoutant surtout des dialogues de studio, des instruments supplémentaires et des effets sonores. L’album final, sorti un mois après la séparation officielle des Beatles, a dominé les charts, mais a été un échec commercial.

Let It Be… Naked : une vision épurée

En 2003, avec la bénédiction de George Harrison donnée avant sa mort, McCartney a réédité l’album sous le titre Let It Be… Naked, le débarrassant des overdubs et des distractions de la version Spector. Certains morceaux gagnent en liberté et en authenticité, laissant transparaître la puissance et l’énergie de chaque membre. Mais d’autres semblent exposés et perdent leur impact sans les effets additionnels.

Par exemple, « Across the Universe », qui avait déjà été magnifiquement réinterprété par Fiona Apple entre-temps, semble fade sans les ajouts de Spector. De même, « The Long and Winding Road » réclame désespérément les orchestrations cinématographiques qui convenaient si bien à son ambiance mélancolique.

En revanche, la chanson-titre, « Let It Be », n’a pas besoin d’artifices pour atteindre sa puissance émotionnelle. La version épurée met en lumière les forces du groupe : leur talent musical extraordinaire, leur sensibilité et leur capacité à créer des chansons historiques et intemporelles. C’est l’un des morceaux où Spector aurait dû tout simplement « Let It Be ».


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