(Tahitipresse) - Le bâtiment de la Marine nationale Dumont d'Urville a quitté Papeete vendredi pour une mission peu ordinaire puisqu'il sera le navire logistique de l'expédition "Vanikoro 2008". Soixante-cinq scientifiques de l'association Salomon et dix tonnes de matériel seront convoyés jusque sur le récif de Vanikoro aux îles Salomon où, en 1788, les deux navires de l'explorateur français La Pérouse ont fait naufrage.
Sous le drapeau tricolore de la base marine de Papeete, une dizaine de femmes et d'enfants font un dernier signe d'au revoir aux marins du bâtiment Dumont d'Urville qui se détache du quai. Le navire se dirige vers Nouméa (Nouvelle-Calédonie) où, le 10 septembre, soixante-cinq scientifiques et une dizaine de tonnes de matériel archéologique, embarqueront sur le bâtiment qui sera, durant deux mois, le navire logistique de la "Mission Vanikoro 2008".
Où êtes-vous monsieur de La Pérouse ?
"Nous avons également espoir de faire des découvertes à terre, notamment des traces de la présence du camp des Français et du chantier naval qui aurait pu servir aux naufragés à reconstruire un bateau", précise-t-il. Les archéologues de l'expédition, sous le contrôle de Robert Veccella, le responsable de l'antenne polynésienne du Groupe de recherche en archéologie navale (GRAN), en charge de l'ensemble de la partie sous-marine de l'opération, espèrent découvrir de nouvelles traces des marins de l'Astrolabe et de la Boussole. Aujourd'hui, on a la certitude qu'un certain nombre d'entre eux ont pu survivre après le naufrage sur le récif de Vanikoro. Parallèlement, les fouilles en mer devraient permettre d'atteindre la cabine de l'explorateur, sur l'épave de la Boussole. Les plongeurs tenteront d'accéder à la cabine de La Pérouse, qu'ils n'avaient pu explorer en 2005, lors de la dernière expédition, faute de temps.
Curieux hasard
Pour le bâtiment de la Marine nationale, cette mission est loin de son théâtre habituel, mais revêt un caractère symbolique puisqu'un monument à Vanikoro, érigé par le navigateur Dumont d'Urville, lors de son passage à la recherche de La Pérouse, rappelle qu'il a été le premier, après Peter Dillon, à trouver quelques restes de l'expédition La Pérouse, à Vanikoro. Après la disparition des deux frégates et de leurs 220 membres d'équipage, la mission de sauvetage lancée par la France, en pleine Révolution, avait manqué de peu Vanikoro. Ce n'est qu'à la fin des années 1820 que Dumont d'Urville a découvert sur l'île, les vestiges de l'Astrolabe, mais aucun signe des survivants.
Un vrai trésor...