Enfin, un peu d'activité du côté de Vanikoro ! La nouvelle provient de Tahiti Press en date du 30/08 (article en version intégrale)
Société :30/08/2008 à 11:42 Fouilles sur des navires de La Pérouse: Le Dumont d'Urville parti pour Vanikoro
(Tahitipresse) - Le bâtiment de la Marine nationale Dumont d'Urville a quitté Papeete vendredi pour une mission peu ordinaire puisqu'il sera le navire logistique de l'expédition "Vanikoro 2008". Soixante-cinq scientifiques de l'association Salomon et dix tonnes de matériel seront convoyés jusque sur le récif de Vanikoro aux îles Salomon où, en 1788, les deux navires de l'explorateur français La Pérouse ont fait naufrage.
Sous le drapeau tricolore de la base marine de Papeete, une dizaine de femmes et d'enfants font un dernier signe d'au revoir aux marins du bâtiment Dumont d'Urville qui se détache du quai. Le navire se dirige vers Nouméa (Nouvelle-Calédonie) où, le 10 septembre, soixante-cinq scientifiques et une dizaine de tonnes de matériel archéologique, embarqueront sur le bâtiment qui sera, durant deux mois, le navire logistique de la "Mission Vanikoro 2008".
Où êtes-vous monsieur de La Pérouse ?
L'arrivée en Polynésie française est prévue pour le 5 novembre." Le Dumont d'Urville quittera ensuite Nouméa le 15 septembre, puis après une escale à Lata (République des îles Salomon), le temps de régler le volet administratif de la mission, se rendra à Vanikoro. L'équipage participera également aux travaux avec, entre autres, une unité de plongeurs de la Marine nationale. "Nous avons espoir de trouver une trace de monsieur de La Pérouse", commente Jean Michel Gilles, commandant le Dumont d'Urville qui fait remarquer, par ailleurs, que lors des dernières fouilles entreprises, en 2005, tout ce qui avait été découvert n'avait pas pu être remonté du fond.
"Nous avons également espoir de faire des découvertes à terre, notamment des traces de la présence du camp des Français et du chantier naval qui aurait pu servir aux naufragés à reconstruire un bateau", précise-t-il. Les archéologues de l'expédition, sous le contrôle de Robert Veccella, le responsable de l'antenne polynésienne du Groupe de recherche en archéologie navale (GRAN), en charge de l'ensemble de la partie sous-marine de l'opération, espèrent découvrir de nouvelles traces des marins de l'Astrolabe et de la Boussole. Aujourd'hui, on a la certitude qu'un certain nombre d'entre eux ont pu survivre après le naufrage sur le récif de Vanikoro. Parallèlement, les fouilles en mer devraient permettre d'atteindre la cabine de l'explorateur, sur l'épave de la Boussole. Les plongeurs tenteront d'accéder à la cabine de La Pérouse, qu'ils n'avaient pu explorer en 2005, lors de la dernière expédition, faute de temps.
Curieux hasard
Pour le bâtiment de la Marine nationale, cette mission est loin de son théâtre habituel, mais revêt un caractère symbolique puisqu'un monument à Vanikoro, érigé par le navigateur Dumont d'Urville, lors de son passage à la recherche de La Pérouse, rappelle qu'il a été le premier, après Peter Dillon, à trouver quelques restes de l'expédition La Pérouse, à Vanikoro. Après la disparition des deux frégates et de leurs 220 membres d'équipage, la mission de sauvetage lancée par la France, en pleine Révolution, avait manqué de peu Vanikoro. Ce n'est qu'à la fin des années 1820 que Dumont d'Urville a découvert sur l'île, les vestiges de l'Astrolabe, mais aucun signe des survivants.
Un vrai trésor...
En 2008, c'est à bord d'un navire portant son nom de ce même célèbre marin que les archéologues français vont donc tenter de trouver un épilogue à une enquête de près de deux siècles. "L'équipage est excité. C'est une chasse au trésor. Pas de trésor en Louis d'or, mais il y a un vrai trésor scientifique", souligne le commandant du navire. Le Dumont d'Urville restera au mouillage sur place, à Vanikoro, jusqu'au 10 octobre, après quoi il regagnera Tahiti, via la Nouvelle-Calédonie. L'arrivée en Polynésie française est prévue pour le 5 novembre.