La série Cat's Eyes continue son parcours avec les épisodes 3 et 4, proposant une expérience contrastée entre rythme effréné et langueur presque soporifique. Ces deux épisodes explorent des contextes variés, mais peinent à maintenir une qualité homogène. L'épisode 3 nous emmène dans le cadre majestueux du Château de Versailles, où les sœurs volentuses infiltrent une vente aux enchères exclusive. Dès les premières minutes, l'ambiance semble prometteuse : des costumes d'époque, des dialogues tendus, et un objectif clair, celui de récupérer un tableau lié à leur passé familial. Cependant, cette belle promesse s'effondre rapidement sous le poids de maladresses scénaristiques.
Le début de l'épisode instaure un rythme rapide, presque trépidant. Les scènes s'enchaînent avec une cadence qui capte immédiatement l'attention, mais cette vitesse masque mal les incohérences. Comment les héroïnes parviennent-elles à contourner aussi facilement les mesures de sécurité draconiennes du château ? Et que dire de l'arrivée miraculeuse des costumes nécessaires pour l'infiltration ? Ces facilités narratives affaiblissent la crédibilité de l'intrigue. C'est surtout dans l'écriture des personnages que l'épisode trébuche. Si Tamara affiche un tempérament énergique et déterminé, sa dynamique avec ses sœurs manque de nuances. Les tensions entre elles semblent artificielles, répétitives, et réduisent l'impact émotionnel.
Ce qui dans l'œuvre originale transparaissait comme une solidarité teintée de légers conflits devient ici un enchaînement incessant de disputes stériles. Quentin, quant à lui, continue d'être présenté comme un personnage comique, mais son rôle frôle ici le ridicule. Ses interactions avec Tam manquent cruellement de subtilité, caricaturant davantage sa position de flic maladroit qu'elles ne le rendent attachant. Versailles aurait pu jouer un rôle plus important dans l'atmosphère de l'épisode. Bien que la mise en scène tente de capitaliser sur le faste des lieux, les prises de vue manquent de créativité. Un décor aussi riche aurait mérité une réalisation plus ambitieuse, mais l'éclairage plat et les cadrages peu inspirés réduisent l'impact visuel. Après l'énergie débordante (mais désordonnée) de l'épisode précédent, le quatrième chapitre de cette saison offre une expérience diamétralement opposée.
Centré sur une intrigue autour d'une péniche parisienne, cet épisode adopte un ton plus calme, mais tombe dans un excès de langueur. L'histoire avance à pas de tortue. Alors que l'épisode aurait pu approfondir la psychologie des personnages ou explorer de nouveaux aspects de leur passé, il s'enlise dans des scènes prolongées et répétitives. Le manque d'enjeux clairs rend difficile l'investissement dans l'intrigue, qui semble étirée artificiellement pour remplir le format. L'épisode se déroule principalement le long de la Seine, mettant en avant des plans de péniches et de quais. Si l'effort pour capturer la beauté de la capitale est notable, cette approche touristique frôle parfois le cliché. Loin de rendre Paris mystérieux ou dangereux, les décors renforcent l'impression d'une série cherchant à plaire à un public international sans réellement approfondir son contexte.
L'un des points les plus décevants de cet épisode réside dans ses antagonistes. Leur absence de charisme et leur manque d'envergure en font des obstacles oubliables. Les scènes de confrontation manquent de tension, et les résolutions se révèlent prévisibles. L'épisode aurait pu explorer les motivations des méchants ou leur donner une dimension plus complexe, mais ils se réduisent à de simples caricatures. Ces deux épisodes illustrent parfaitement les forces et les faiblesses de la série Cat's Eyes jusqu'ici. D'un côté, l'épisode 3 réussit à maintenir un rythme captivant, mais trébuche sur une écriture bâclée et des incohérences flagrantes. Le décor somptueux de Versailles aurait pu rehausser l'expérience, mais il est sous-exploité. Malgré tout, cet épisode conserve une certaine énergie qui, malgré ses maladresses, parvient à divertir.
De l'autre, l'épisode 4 souffre d'un rythme trop lent et d'une intrigue qui peine à justifier son existence. Les personnages ne montrent aucune évolution notable, et l'absence de tension dramatique rend l'ensemble laborieux à suivre. Là où l'épisode précédent, malgré ses défauts, tentait au moins de maintenir l'attention, celui-ci semble s'enliser dans une monotonie frustrante. Après ces deux épisodes, la série Cat's Eyes laisse une impression mitigée. Si certains éléments, comme la musique ou les décors, rappellent l'héritage de l'œuvre originale, l'ensemble manque de cohérence et d'ambition. L'espoir réside peut-être dans une prise de conscience de ces lacunes et une réorientation pour les épisodes suivants.
Note : 5/10. En bref, je tente d'être indulgent car je salue le courage de TF1 de produire une telle série hors de ses sentiers battus mais la série oscille entre potentiel gâché et promesses non tenues. Une évolution rapide sera nécessaire pour convaincre, sans quoi elle risque de sombrer dans l'oubli des adaptations ratées.