Thom Yorke sur ses inspirations vocales : John Lennon, Schubert et la quête d’authenticité

Publié le 19 novembre 2024 par John Lenmac @yellowsubnet

Dans son livre The Singers Talk (2023), Jason Thomas Gordon a interviewé une impressionnante liste d’icônes musicales pour discuter de leurs techniques vocales, routines, inspirations et héritages. Parmi les artistes interrogés figuraient Bruce Springsteen, Willie Nelson, Mavis Staples, Rod Stewart, Robert Smith et Thom Yorke de Radiohead.

Lors de cet entretien, Gordon a permis à Yorke de poser sa propre question : « Si vous pouviez poser une question à n’importe quel chanteur au sujet de sa voix, qui choisiriez-vous et que lui demanderiez-vous ? »

Yorke a répondu sans hésiter : « Ce serait John Lennon. L’attitude de Lennon envers le chant m’obsède un peu. En surface, il a ce côté brut, ce je-m’en-foutisme… Mais la façon dont il chante est étrangement brutale. J’aimerais lui parler de la manière dont il était incroyablement précis tout en donnant l’impression qu’il était toujours à deux doigts de rater. Et particulièrement de toutes les idées qu’il avait sur la manière dont sa voix devait être traitée. Je me disais : “Comment voyais-tu cela ?” Parce qu’ils avaient des outils assez simples à l’époque, mais ils faisaient des choses vraiment intéressantes. J’aimerais avoir une conversation avec lui là-dessus. »

Cette obsession pour Lennon ne s’arrête pas là. Quand Gordon lui a demandé avec quel chanteur il aurait aimé faire un duo, Yorke a de nouveau pensé à Lennon. Bien qu’il ait admis : « Ce serait affreux, affreux. Nos voix ne se mélangeraient pas du tout. »

De Queen à Schubert : les influences variées de Thom Yorke

Au-delà de Lennon, Yorke a évoqué d’autres inspirations marquantes. À l’école, il était fan de Queen, mais il se voyait davantage comme un Brian May que comme un Freddie Mercury. Il a également parlé de son expérience de chant classique, lorsqu’il était obligé d’interpréter des pièces de Schubert. Bien qu’il n’ait pas choisi ces morceaux de lui-même, il a admis que cette expérience a eu un grand impact sur son futur en tant que chanteur. « Étrangement, j’ai assez aimé le défi de faire quelque chose d’aussi structuré et classique, avec une technique spécifique pour utiliser mon corps, » a-t-il confié.

Il a poursuivi : « J’ai fait un récital d’un morceau de Schubert devant environ 20 personnes, et c’est la première fois que je me suis dit : “OK, je suppose que je suis un chanteur”, parce que les gens ont vraiment aimé, ou plutôt, j’étais surpris du son qui sortait de ma bouche. »

De Michael Stipe à Morrissey : les modèles de Yorke

Quand on lui a demandé s’il imitait d’autres chanteurs au début de sa carrière, Yorke a reconnu avoir émulé Michael Stipe de R.E.M. et Morrissey « pendant plusieurs années ». Ces influences ont marqué ses premières compositions, avant qu’il ne trouve sa propre voix.

Quant à ses chanteurs préférés, Yorke a cité Michael Stipe à nouveau, mais aussi Ella Fitzgerald, Nina Simone, Scott Walker, Billie Holiday, Tom Waits et Bob Dylan. Cependant, malgré son admiration pour ces grandes voix du jazz et du rock, il a appris une leçon essentielle : « La chose la plus difficile à apprendre, c’est d’être soi-même. » Il a avoué que cela lui a pris des années pour vraiment accepter cette idée.