[Lecture] More than words

Autrice : Mia Sheridan
Editeur : Hugo Roman
Nombre de pages : 380

Histoire : Lorsqu’à onze ans, Jessica Creswell rencontra Callen Hayes, elle sut immédiatement qu’il était un prince brisé. Son prince. Ils étaient devenus un refuge l’un pour l’autre, un havre de paix magique, loin de leur vie respective pertubée. Jusqu’au jour où Callen l’a embrassée – le premier véritable baiser de rêve de Jessica – puis a disparu de sa vie sans un mot. Des années plus tard, nul n’ignore qui est Callen Hayes. Un compositeur consacré. Un bad boy tristement célèbre. Ce que personne ne sait c’est que sa musique est verrouillée profondément de l’intérieur, comme prisonnière de ses propres démons. Lorsqu’il s’exile en France pour tenter de se sortir de l’obscurité par l’alcool, Callen tombe sur la seule personne capable de redonner vie à sa musique. Jessica. Sa Jessie. Et elle a encore le goût, la fraicheur de la tendre innocence… et elle le rend fou de désir. Mais ils n’appartiennent plus au même monde. Trop d’erreurs. Trop de secrets. Trop de mensonges. Tout ce qui leur reste, c’est cette attirance instinctive, ce désir, et quelque chose qui ressemble dangereusement à l’amour.

Mon Avis : ★★★★☆. More Than Words de Mia Sheridan s’inscrit dans la lignée des romances poignantes et pleines de profondeur auxquelles l’autrice nous a habitués. Après les tragiques histoires d’Archer et Travis, on retrouve ici un duo tout aussi intense et touchant, marqué par un passé commun et des blessures profondes qui continuent de les hanter.

Sheridan explore encore les traumas de l’enfance, les blessures émotionnelles et l’impact de ces fardeaux sur l’âge adulte, thèmes qui lui sont chers. Cette fois, elle nous embarque dans la vie de Callen, un musicien en proie au syndrome de la page blanche, enfermé dans une spirale d’autodestruction, et de Jessica, une traductrice passionnée d’histoire. Enfants, ils se réconfortaient mutuellement dans un vieux wagon abandonné, loin de leurs foyers brisés. Devenus adultes, c’est à Paris qu’ils se retrouvent, chacun portant en soi les cicatrices de son passé.

La romance entre Callen et Jessica est une de ces secondes chances que le destin semble avoir préservées pour eux, malgré les années et la distance. Mia Sheridan excelle dans la manière de décrire ce lien immuable entre les deux personnages, à travers une tendresse quasi magique. L’amour renaît doucement, teinté d’une nostalgie et d’un désir de rédemption, que Sheridan rend palpable au fil des pages.

Cependant, malgré ce cadre de rêve, More Than Words souffre de quelques maladresses. L’évolution de Jessica, d’abord complexe et résiliente, s’affaiblit dans la deuxième partie du roman, où elle glisse malheureusement vers un stéréotype de la jeune femme douce, novice, et totalement dépendante de son héros torturé. Ce schéma, un peu simpliste, affaiblit un personnage féminin qui avait pourtant tout pour être une héroïne forte. Callen, lui, reste intense mais parfois prévisible dans ses dilemmes, l’autrice rendant ses souffrances et ses hésitations d’une manière assez linéaire.

L’inclusion de la traduction des mémoires d’un compagnon d’armes de Jeanne d’Arc est une idée audacieuse, et bien que cet élément apporte une dimension historique intéressante, elle reste finalement peu exploitée. L’ombre de l’histoire de Jeanne d’Arc et des amours du passé sert de métaphore, certes, mais manque de profondeur pour réellement s’intégrer au fil rouge de l’histoire d’amour contemporaine.

En conclusion, More Than Words est une lecture émotive et agréable, mais moins aboutie que les précédentes œuvres de Sheridan. Elle touche sans bouleverser complètement, et si les thèmes abordés sont forts et les personnages attachants, ils manquent parfois de profondeur dans leur traitement. Malgré tout, Sheridan sait provoquer des émotions, et c’est sans regret que l’on referme ce livre, les yeux humides et le cœur serré, avec une douce pensée pour Callen et Jessica.

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