Devant l’ampleur que prend le phénomène de l’immigration clandestine en Algérie ainsi que les autres pays du Maghreb les plus touchés (Maroc, Tunisie et Libye), des universitaires ont plaidé pour une meilleure prise en charge interne des jeunes dans les pays du Maghreb et de l’Afrique, afin d’éviter le phénomène migratoire des harraga vers l’Europe, appelant, aussi, à trouver des solutions d’intérêt commun, à cette situation, entre les deux rives de la Méditerranée. Mme Farida Merabet, maître de conférence à l’institut de sociologie de l’université de Constantine, a qualifié le mouvement des harraga en Algérie, d’une « sorte de suicide », car ces personnes, a-t-elle indiqué « ne sont pas assez armées pour pouvoir partir, croyant retrouver un autre Eldorado, alors qu’elles se dirigent vers l’incertain et sans aucun but ». Elle a tenu à mettre en garde sur les « conséquences désastreuses et malheureuses » de part et d’autre des deux rives de la Méditerranée, « dans le cas où ce phénomène prend de l’ampleur et se propage, notamment lorsqu’il s’agit de pertes en vies humaines », a précisé Mme Merabet.
L’universitaire a souligné, à titre préventif, l’importance à « donner plus de possibilités matérielles et morales aux jeunes pour qu’ils puissent faire fructifier leurs projets dans leur pays », citant, à titre d’exemple les domaines de l’artisanat et de l’agriculture, et affirmant que « ce ne sont ni les potentialités, ni les idées qui manquent chez les jeunes algériens, mêmes chez ceux qui n’ont pas suivi une scolarité ou un cursus universitaire ». Concernant ce mouvement dans la région du Maghreb (Algérie, Maroc, Tunisie, Libye...etc), devenue centre de transit pour d’autres populations d’Afrique, un autre universitaire a estimé qu’« il faut s’interroger, d’abord, sur l’origine de ce besoin de partir qui ravage ces jeunes, habités par le désir de s’arracher à leur pays », rejetant l’idée que les harraga optent pour l’émigration illégale « par désir de l’Europe ». Ce phénomène « renvoie plus à la situation interne économique et sociale », a noté l’interlocuteur qui estime que ce mouvement migratoire est une question qui pose le problème du sort fait à la jeunesse des pays où l’immigration clandestine est fortement pratiquée.
Synthèse de Mourad, www.algerie-dz.com
D’après le Jeune Indépendant