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Continuez de vous amuser sur la plage, je vais au petit café là-bas.Un visage parfois me redonne confiance. Je regarde beaucoup, je m'exerce.Autrefois, j'étais vaguement obsédé par plein de choses, plein de petites actions réconfortantes.Des gestes quotidiens. Des accumulations d'objets. Des instants répertoriés et archivés.Je me suis calmé avec les années. Les idées se sont diluées dans un ciel cotonneux.Les romances me laissent indifférent. Il n'y a guère que la beauté pour m'interpeller.Je n'aime pas voir mes jours se rider. Mais ils se brident malgré tout.Sauter, courir, plonger, soudain je respire à travers tous les pores de ma peau. Je m'ouvre au monde.Quand je prends la plume, je prends de l'élan, je m'arrête en plein saut dans le ravin.Une peine me transperce. C'est le grand blanc.Je vois les jeunes qui s'agitent. Je vois les vieux qui sont assis.Un bruit infini. Une cacophonie assourdissante. Je cherche le silence dans le noir.Les êtres auxquels je tiens sont réels, mais ceux qui ne sont pas réels me tiennent.Je vous quitte, je n'ai pas le coeur aux plaisirs de la plage. Je vais dans le petit café là-haut, je trouverai bien un journal ou quelqu'un avec qui discuter. Le temps est court. Je prends celui qu'on me donne sans rechigner. Modèle: Patricia