Synopsis officiel: Paris 1952, Niki s'est installée en France avec son mari et sa fille loin d'une Amérique et d'une famille étouffante. Mais malgré la distance, Niki se voit régulièrement ébranlée par des réminiscences de son enfance qui envahissent ses pensées. Depuis l'enfer qu'elle va découvrir, Niki trouvera dans l'art une arme pour se libérer.
Passages à Cinemania: les 12 et 13 novembre 2024 - Sortie en salle au Québec: 15 novembre 2024 (Axia Films)
En quelques mots
Ce premier long métrage réalisé par l'actrice Céline Sallette (L'Apollonide : Souvenirs de la maison close) est une biographie parcellaire de la plasticienne Catherine de Saint Phalle, dite Niki (1930-2002). Le scénario, coécrit avec Samuel Doux, se concentre sur une dizaine d'années, alors qu'elle commence à prendre la mesure de la personne et de l'artiste qu'elle sera quelques années plus tard. Modeste dans ses moyens, sobrement filmé, donne une idée assez juste de la folie et des drames lourds à porter de cette franco-américaine qui avait commencé sa carrière comme mannequin.
Niki est à prendre avant tout comme un drame psychologique d'époque centré sur l'éclosion d'une figure culturelle marquante du siècle dernier. Bien qu'il soit assez intéressant parce que l'on connait peu ses oeuvres, et qu'il y ait plusieurs passages intenses et émouvants, le film peine cependant à captiver pleinement. La raison principale tient du fait que nous ne voyons jamais à l'écran les tableaux ou les sculptures de l'artiste, faute d'accord trouvé entre les producteurs et ses ayants droit. C'est d'autant plus frustrant que ce qui se cache derrière la personnalité trouble et troublante de Niki est le moteur même de sa création. Le spectateur ne peut donc faire aucune corrélation.
Reste alors l'image indistincte d'une féministe engagée, d'une femme courageuse qui a vécu dans son enfance des traumas à tout jamais marquants. Dans le rôle-titre, la comédienne Charlotte Le Bon (Yves Saint Laurent) se donne corps et âme pour traduire la complexité de son fascinant personnage. Dans la peau du sculpteur et peintre suisse Jean Tinguely (1925-1991), qui fut son mari 20 ans durant, Damien Bonnard (Les intranquilles, Les Misérables) est tout aussi convaincant.