The Penguin // Mini-series. Episode 8. A Great or Little Thing.
La mini-série The Penguin a captivé bien plus qu'elle n'était attendue, surtout avec cet épisode final qui boucle avec intensité l'arc de Sofia Falcone et d'Oz Cobb. Ce dernier épisode, intitulé " A Great or Little Thing ", a su apporter une conclusion tragique et captivante aux luttes de pouvoir qui ont marqué cette série sombre et complexe. À première vue, il semblait que la série allait simplement exploiter l'image de Oswald "Oz" Cobb, alias le Pingouin, en s'appuyant sur la popularité du personnage introduit dans The Batman. Mais The Penguin a su développer quelque chose de plus ambitieux, ajoutant des couches de nuance et des perspectives inattendues sur le pouvoir, la famille, et la société patriarcale qui domine Gotham. Le parcours de Sofia dans cette série est l'un des éléments les plus fascinants de l'histoire. Dans cet ultime épisode, elle atteint un point culminant en achevant sa transformation en Sofia Gigante, une figure de pouvoir sans la moindre hésitation à écraser ses ennemis.
Elle incarne à merveille la tragédie d'une femme piégée dans une société qui refuse de lui accorder un véritable pouvoir. Le scénario de Lauren LeFranc utilise habilement Sofia pour aborder les thèmes du patriarcat et des limites auxquelles les femmes de pouvoir font face. La relation de Sofia avec son père, Carmine Falcone, la modèle de manière perverse, lui offrant le pouvoir tout en la condamnant à répéter ses erreurs. La scène finale où elle est renvoyée à Arkham incarne parfaitement cette boucle tragique : malgré toute son intelligence et son ambition, le monde de Gotham n'est pas prêt pour une femme au sommet, et encore moins une femme qui n'obéit pas aux règles établies. La narration souligne cette fatalité à travers une fable que Sofia raconte à Oz et sa mère, Frances. Elle évoque deux oisillons et une mère oiseau, où le plus faible finit par éliminer le plus fort pour s'attirer les faveurs de la mère.
Cette histoire résume sa propre tentative d'éliminer ses rivaux pour s'imposer, tout en nous laissant entrevoir une Sofia dévastée par le système qui refuse d'accepter sa force. En fin de compte, elle perd face aux forces patriarcales qui l'entourent, trahie par les hommes qu'elle croyait contrôler. C'est un commentaire puissant sur la difficulté pour les femmes de briser le moule, surtout dans un monde aussi brutal et dominé par les hommes que Gotham. Si Sofia est la figure tragique, Oz incarne un antihéros sombre et dénué de toute humanité. Là où Sofia cherchait une forme de respect et d'héritage, Oz n'aspire qu'au contrôle absolu. Le regard de la série sur Oz, particulièrement dans cet épisode final, est une exploration fascinante de la folie et de la cruauté humaine. En revoyant la façon dont il trahit et élimine ses ennemis, même ses plus proches alliés, on comprend rapidement que Oz n'est pas un personnage en quête de rédemption.
La série ne cherche pas à justifier ses actions ; au contraire, elle expose sa monstruosité brute sans fard. Les flashbacks et scènes avec sa mère, Frances, ajoutent une dimension émotionnelle glaçante à son personnage. Frances est le produit d'un amour maternel tordu et manipulateur qui a fini par transformer Oz en une figure de haine et de pouvoir solitaire. Le contraste entre la relation toxique avec Frances et la façon dont Oz finit par manipuler son entourage, comme Eve Karlo, montre comment il a internalisé ces dynamiques destructrices. Ce dernier épisode explore cette transformation de façon glaçante, montrant qu'Oz est prêt à tout sacrifier, y compris sa propre humanité, pour atteindre ses objectifs. Ce qui rend The Penguin si fascinant, c'est sa capacité à se distancier des codes traditionnels des séries de super-héros. Contrairement à la plupart des séries dérivées de l'univers de DC, celle-ci ne se repose pas sur des scènes d'action ou des cameos de personnages connus.
Au contraire, elle prend le temps d'explorer les aspects psychologiques et sociétaux de ses personnages. Avec des showrunners comme LeFranc et une réalisation soignée, The Penguin ose remettre en question les attentes du public en ajoutant de la profondeur à des personnages souvent sous-exploités. L'ultime scène, dans laquelle Oz observe la ville depuis son nouveau penthouse, alors qu'une version contrôlée de sa mère prononce les mots qu'il a toujours voulu entendre, est un clin d'œil brillant à sa quête de pouvoir. La série souligne ici la tragédie d'Oz : il n'atteint jamais réellement ce qu'il souhaite, car il est pris au piège de ses propres traumatismes. Cette vision d'une montée en puissance sans âme, d'un homme qui ne vit que pour détruire, est le cœur de The Penguin. La série nous invite à réfléchir sur la nature même du pouvoir et sur les sacrifices qu'il implique, rappelant que derrière chaque conquête se cache une solitude insurmontable.
En conclusion, The Penguin se termine sur une note sombre et ambiguë, montrant que la quête de pouvoir à Gotham est un jeu sans fin, marqué par la violence, la trahison, et les illusions de grandeur. Sofia et Oz, deux personnages diamétralement opposés dans leur quête de contrôle, sont finalement des figures tragiques, chacune à leur manière. La série ne nous laisse pas de victoire héroïque, mais plutôt une réflexion sur les conséquences d'une ambition dévorante. Pour une série qui aurait pu être une simple exploration en surface du Pingouin, The Penguin réussit à capturer la noirceur et la complexité de Gotham avec une profondeur surprenante. Ce dernier épisode, au-delà de son action, offre une analyse subtile des personnages et de leurs luttes internes, tout en nous rappelant qu'à Gotham, tout pouvoir a un prix.
Note : 8/10. En bref, fin de mini-série réussie.