Les pièges de la retraite progressive sont de grands risques qui pèsent sur chaque travailleur souhaitant bénéficier de ce dispositif. Obnubilés par les avantages offerts par ce dispositif, de nombreux travailleurs s’y engagent sans se poser de questions. Toutefois, prendre sa retraite de façon progressive peut avoir des inconvénients qu’il convient de considérer. Quels sont alors les pièges de la retraite progressive à éviter en 2025 ? Veuillez lire cet article pour en apprendre plus.
Définition et explication du concept de la retraite progressive
La retraite progressive est un dispositif qui permet à un salarié de réduire progressivement son temps de travail tout en percevant une partie de sa pension de retraite. C’est une sorte de transition en douceur entre la vie active et la retraite complète, offrant ainsi la possibilité de concilier activité professionnelle et temps libre.
Il s’agit d’une préretraite basée sur un principe assez simple. Le salarié demande à réduire son temps de travail tout en continuant à cotiser à la retraite. En contrepartie, il perçoit une partie de sa pension. Le montant de cette pension est proportionnel à la réduction de son temps de travail. Le dispositif permet de moins travailler en fin de carrière, sans une incidence particulière sur le niveau de vie. De plus, lorsqu’une fois la retraite arrive, le montant de la pension est calculé convenablement.
Qui peut bénéficier de la retraite progressive ?
En principe, tous les salariés peuvent bénéficier de la retraite progressive sous réserve de remplir certaines conditions. Vous pouvez jouir de ce dispositif en tant que :
- Fonctionnaire civile de la fonction publique d’État ;
- Salarié du secteur privé rattaché au régime général ;
- Salarié multi-employeur ;
- Travailleur agricole rattaché au régime général ;
- Travailleur qui a conclu une convention de forfait en jour au titre de l’année ;
- Salarié saisonnier ;
- Professionnel libéral, etc.
En général, tout le monde peut déposer une demande pour la retraite progressive en 2025, sauf les chauffeurs taxis ayant adhéré à l’assurance volontaire du Régime général de la Sécurité sociale. Seules les modalités peuvent varier légèrement selon le statut du salarié (fonctionnaire, privé, indépendant). Autre chose, vous devez respecter la condition primordiale, celle d’être salarié en fin de carrière.
Quelles sont les conditions pour bénéficier de la retraite progressive ?
Avec la réforme des retraites, tout le monde peut désormais demander une retraite progressive. Depuis le 1er septembre 2023, le dispositif devient même ouvert aux travailleurs libéraux, avocats, fonctionnaires et agents contractuels de la fonction publique d’état, hospitalière et territoriale. Mais, pour en profiter, il faut respecter des conditions spécifiques selon votre secteur d’activité.
Les conditions pour un fonctionnaire d’État souhaitant bénéficier de la retraite progressive
Les fonctionnaires peuvent bénéficier de la retraite progressive sous certaines conditions liées à leur âge, à leur ancienneté et à leur état de santé. Il faut en réalité être à 2 ans ou moins de sa retraite, exercer son activité à temps partiel (entre 50 % et 90 % du temps complet) et avoir cotisé au moins 150 trimestres auprès d’une ou plusieurs caisses de retraite. Pour les fonctionnaires d’État qui souhaitent profiter d’une retraite progressive, il est néanmoins très important de se renseigner auprès de sa caisse de retraite pour connaître les conditions exactes.
Les conditions pour les travailleurs du privé
Les travailleurs du privé peuvent également bénéficier de la retraite progressive. Mais en plus des critères pour un fonctionnaire, ces derniers doivent respecter certaines prédispositions définies par les conventions collectives. Il est donc essentiel de consulter son accord collectif de branche.
Les conditions pour un travailleur indépendant
Comme tout salarié, les travailleurs indépendants peuvent également profiter de la retraite progressive. Les conditions sont pratiquement les mêmes en ce qui concerne l’âge et le nombre de trimestres cotisés. Mais, à cela s’ajoute aussi l’exercice d’une activité indépendante à titre exclusif.
Les démarches à suivre pour jouir du concept
Il est bien vrai que tout le monde peut bénéficier d’une retraite progressive. Mais, pour cela, il convient de suivre une procédure bien élaborée.
Demander à passer au travail à temps partiel ou temps réduit
Avant toute chose, vous pouvez contacter directement votre caisse de retraite. Elle est votre interlocuteur privilégié pour obtenir des informations personnalisées sur votre situation et les modalités de mise en place de la retraite progressive. Après cela, vous pouvez demander à votre employeur à passer au travail à temps partiel ou à temps réduit, si vous ne l’êtes pas encore.
Demandez le changement de régime de travail quelques mois à l’avance en lui adressant une lettre avec accusé de réception. La lettre doit faire mention du nombre d’heures de travail et de la date de mise en application souhaitée. L’employeur doit formuler une réponse à la lettre dans un délai de deux mois, sinon votre demande est considérée comme acceptée.
Il peut toutefois réfuter la requête pour le seul motif de l’incompatibilité des activités de l’entreprise avec la durée de travail demandée. Mais, si une convention collective au sein de votre région prévoit déjà des aménagements de fin de carrière dans l’entreprise, l’employeur est obligé d’accepter la requête.
Constituer son dossier et l’adresser à la caisse de retraite Carsat
Après les aménagements préalables pour bénéficier de la retraite progressive, vous devez remplir un formulaire disponible en ligne sur le service de l’Assurance retraite. Il faut aussi faire remplir une attestation de retraite progressive par votre employeur. À ces documents, vous devez également ajouter :
- Une copie de l’acceptation du travail à temps partiel par votre employeur ;
- La déclaration sur honneur de non-exercice d’une autre activité professionnelle que celle pour laquelle vous travaillez à temps partiel ou réduit ;
- Les 12 derniers bulletins de salaire.
Tous ces documents réunis, vous devez les envoyer par courrier recommandé avec accusé de réception à votre caisse de retraite. Il faut compter quelques mois pour obtenir un retour.
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Les avantages de la retraite progressive
La retraite progressive est une retraite anticipée. Elle permet au travailleur de se préparer progressivement à l’arrêt total du travail. Vous travaillez moins, tout en bénéficiant d’un salaire satisfaisant. Le montant du salaire est revu à 50 % pour une personne travaillant à mi-temps, et de 75 % pour un salarié qui participe aux activités pendant un temps partiel de 25 %. La retraite progressive est un gage de flexibilité. En bénéficier permet de réduire le stress du quotidien, tout en profitant de plus de temps libre.
Les pièges de la retraite progressive
Si la retraite progressive offre de nombreux avantages, il est essentiel de souligner les potentiels inconvénients et pièges qu’elle peut renfermer. Voici quelques aspects à considérer avant de se lancer dans cette démarche :
Les pièges financiers de la retraite progressive
La réduction du temps de travail entraîne inévitablement une diminution des revenus salariaux. Il est crucial d’avoir effectué une projection précise de ses finances pour s’assurer que ses besoins seront couverts. En outre, les cotisations aux régimes complémentaires étant souvent liées au salaire, leur diminution peut avoir un impact sur le montant de la pension complémentaire.
Les difficultés professionnelles
Si après une période de retraite progressive, on souhaite reprendre un emploi à temps plein, cela peut s’avérer compliqué, notamment en raison de l’âge et des évolutions du marché du travail. Aussi, en passant à temps partiel, vous pouvez perdre certains avantages liés à l’emploi à temps plein comme la mutuelle entreprise, l’intéressement ou la participation.
Le blocage de votre pension pendant la première année de retraite
À partir du moment où vous commencez par bénéficier d’une retraite progressive, le montant de votre pension demeure constant, et ceci, même si vous déclarez une réduction de votre durée de travail à la CARSAT. Si vous réduisez davantage votre durée de travail pendant la première année, cela ne sera donc pas pris en compte. Les caisses de retraite ne prendront en compte ce changement qu’à partir du premier jour, du premier mois de la deuxième année.
Le risque de ne pas valider tous les trimestres par année
L’un des pièges de la retraite progressive est que le taux de cotisation pour votre complémentaire baisse. En plus de cela, vous risquez de ne pas cotiser 4 trimestres par an, comme cela se doit. En réalité, pour valider un trimestre avec le régime de la retraite de base, vous devez avoir perçu 150 fois le montant horaire brut du SMIC qui est de 11,65 €/h, soit 1 747,50 euros par mois.
Si le montant de votre salaire mensuel est réduit ou que des situations particulières comme les congés non payés sont récurrentes au cours de l’année, vous risquez de ne pas atteindre le seuil requis pour valider les 4 trimestres.
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