Critiques Séries : Chicago Med (Saison 10, épisode 6), Chicago Fire (Saison 13, épisode 6), Chicago PD (Saison 12, épisode 6)

Chicago Med // Saison 10. Episode 6. Forget Me Not.

La saison 10 de Chicago Med nous a habitués à des intrigues intenses et émouvantes, mais cet épisode 6, intitulé "Forget Me Not", laisse un goût d'inachevé. Après plusieurs épisodes de suspense autour des menaces de mort contre Sharon Goodwin, on s'attendait à une résolution dramatique et à la hauteur de l'angoisse installée. Pourtant, cet épisode ne parvient pas vraiment à capitaliser sur cette tension, reléguant cette intrigue au second plan avec une fin précipitée. L'histoire des menaces contre Goodwin avait pourtant tout pour captiver le public. Depuis le début de la saison, chaque épisode ajoutait une couche de mystère et d'inquiétude, laissant présager une confrontation palpitante. Mais voilà que cette intrigue, pleine de potentiel, se termine d'une manière frustrante et expéditive. Dans cet épisode, le détective Kevin Atwater fait une apparition qui laisse penser que l'affaire prend une tournure sérieuse.

Mais, plutôt que de vivre une montée en intensité, nous voyons Goodwin mise à l'écart dans une salle de sécurité. Finalement, elle apprend que son harceleur présumé a mis fin à ses jours, ce qui clôt brutalement une intrigue prometteuse. Ce choix narratif pose une question : pourquoi tant d'accumulation de suspense pour une conclusion aussi abrupte ? Outre l'histoire de Goodwin, cet épisode continue de mettre en lumière les conflits entre Lenox et Archer. Ces deux personnages, avec leurs approches diamétralement opposées, ne cessent de s'affronter. Ici, Archer défend une approche axée sur le bien-être à long terme du patient, tandis que Lenox reste fidèle aux méthodes médicales conventionnelles. Lenox semble d'abord prendre position contre les pratiques des camps disciplinaires, mais lorsqu'elle découvre qu'un des conseillers du camp a le pouvoir d'autoriser la chirurgie, elle change de camp pour atteindre son objectif.

Cette volte-face soulève des doutes sur son intégrité et son engagement envers le bien-être des patients. La chirurgie, bien que justifiée selon Lenox, se solde par un échec avec la perte du patient, ce qui accentue encore plus ses contradictions. Archer, quant à lui, présente une alternative que Lenox refuse catégoriquement. Cette situation met en lumière la rigidité de Lenox face aux décisions médicales et la question de sa place dans l'ED devient plus pressante. Si elle veut vraiment prétendre à des responsabilités accrues, elle devra montrer plus de souplesse et apprendre à collaborer avec ses collègues plutôt que de s'accrocher uniquement aux méthodes traditionnelles. Cet épisode aborde également la question des camps disciplinaires pour adolescents, un sujet rarement évoqué à la télévision mais extrêmement pertinent. En plus de mettre en lumière les effets physiques de ces camps, Chicago Med plonge dans les répercussions psychologiques sur les jeunes qui les subissent.

Cette attention à la santé mentale rappelle la constance de la série à explorer les aspects émotionnels et psychologiques de ses personnages et patients, même si toutes les approches ne font pas toujours l'unanimité. Ici, le Dr Charles adopte une nouvelle méthode pour aider un patient à retrouver sa mémoire, montrant une fois de plus son ouverture d'esprit et sa capacité à aller au-delà des symptômes physiques. Cet aspect est d'autant plus touchant que le scanner du patient, Cody, ne révèle aucune anomalie apparente ; son amnésie est donc davantage liée à un traumatisme qu'à un problème physique. Dans cet épisode, l'histoire de Maggie prend une tournure personnelle qui résonne profondément avec son parcours. Lorsqu'elle rencontre Sylvie, une adolescente en difficulté, Maggie trouve une connexion sincère, car elle a vécu des situations similaires par le passé. Grâce à cette intrigue, Chicago Med nous rappelle la richesse de son personnage et sa capacité à se connecter avec ceux qui l'entourent.

Elle parvient à voir les deux côtés de la situation, comprenant aussi bien les sentiments de la jeune fille que ceux de sa mère. De plus, cet épisode met en lumière une facette souvent mise en avant par les fans : l'empathie de Maggie. Elle est un pilier pour les autres personnages et les spectateurs, et cet épisode ne fait que renforcer cette perception. Son histoire rappelle également celle de sa fille biologique, Vanessa, que la série n'a pas totalement mise de côté, ce qui ajoute de la profondeur à sa personnalité. Alors que beaucoup pensaient que le concept de la clinique mobile serait centré sur Hannah, cet épisode surprend en plaçant Maggie au centre de ce projet. La clinique mobile, qui vise à offrir des soins aux femmes en difficulté, semble être l'endroit idéal pour elle, surtout au vu de son passé et de sa capacité à comprendre les épreuves des autres. Cette nouvelle intrigue promet d'enrichir davantage la série en abordant des questions sociales et médicales qui touchent une population souvent négligée.

Voir Maggie en tant que responsable de cette initiative apporte une dimension humaine à cette idée et renforce le lien entre le personnage et sa propre histoire. Cet épisode de Chicago Med laisse une impression mitigée. Bien qu'il propose des développements intéressants pour des personnages comme Lenox, Archer, et surtout Maggie, la résolution de l'intrigue autour de Goodwin semble bâclée. Le potentiel de cette histoire de menace de mort, qui aurait pu devenir le fil rouge de la saison, se voit réduit à une simple anecdote, un choix décevant pour une série qui a habitué ses fans à des scénarios mieux ficelés. Malgré cette faiblesse narrative, l'épisode "Forget Me Not" compense avec des explorations de thèmes importants, comme les traumatismes, la santé mentale, et la nécessité d'adapter la médecine aux besoins individuels des patients. L'introduction de la clinique mobile et l'engagement de Maggie dans ce projet laissent entrevoir des perspectives passionnantes pour la suite de la saison.

Note : 3/10. En bref, une promesse inachevée mais des tensions grandissantes qui laissent de l'espoir pour la suite de la saison. Le plus gros souci c'est la façon dont cet épisode conclut l'intrigue de Goodwin comme une simple anecdote d'épisode alors que cela aurait pu être un fil rouge percutant sur toute la saison.

Chicago Fire // Saison 13. Episode 6. Birds of Prey.

Après la déception de l'épisode précédent, l'épisode 6 de la saison 13 de Chicago Fire, intitulé " Birds of Prey ", parvient enfin à redonner un peu de souffle à la série. Même si je ne suis pas un grand fan de Severide - personnage qui m'a souvent ennuyé par son côté trop monolithique -, je reconnais que cet épisode centré sur lui offre une dose de fraîcheur bien nécessaire. Dans cet épisode, Severide est confronté à un véritable défi, et il faut admettre que cela lui va plutôt bien. En général, ce personnage a tendance à m'ennuyer lorsqu'il stagne, sans évolution personnelle significative, mais ici, son côté obstiné se révèle plutôt stimulant. Sa persévérance et son dévouement au travail permettent de donner un peu de relief à cet épisode. Le voir s'investir avec intensité, même si cela provoque des frictions avec Pascal, apporte une dynamique intéressante et, pour une fois, Severide devient un peu plus supportable.

Cet affrontement avec Pascal est d'ailleurs un autre point fort de l'épisode. Il révèle des tensions sous-jacentes au sein de la caserne, des tensions qui mériteraient d'être explorées plus en profondeur pour dynamiser la saison. Même si l'histoire ne révolutionne rien, on sent qu'il y a là matière à développer pour les prochains épisodes. L'épisode met également en avant le chef Pascal, personnage qui semble osciller entre bienveillance et méfiance. Cette ambivalence me laisse perplexe. D'un côté, il peut être chaleureux et à l'écoute, mais l'instant d'après, il devient distant et mystérieux. Ce qui intrigue, c'est son incapacité à s'intégrer pleinement dans l'esprit de la caserne. Il semble avoir du mal à se dévoiler aux autres et reste souvent sur la réserve, comme s'il gardait toujours une carte cachée. Cette relation tendue avec Severide pourrait être un moyen de le voir sous un angle plus nuancé.

Malheureusement, cet épisode ne répond pas aux nombreuses questions que le personnage soulève. Son lien avec Stella est toujours teinté de tension, et bien qu'il fasse preuve de respect envers Herrmann - absent dans cet épisode -, sa relation avec les autres membres de la caserne reste floue. La série doit-elle en faire un antagoniste masqué ou un chef qui trouve lentement sa place ? Le mystère reste entier. L'intrigue secondaire de Carver est sans doute l'élément le plus touchant de cet épisode. Contrairement aux autres personnages qui avancent doucement, Carver semble piégé dans une spirale destructrice. On le sent totalement perdu, incapable de maîtriser ses émotions ou ses relations. La manière dont il se raccroche à Tori, malgré l'évidence de la toxicité de cette relation, laisse entrevoir un personnage en souffrance, en quête d'évasion.

Il est clair que Carver utilise sa relation avec Tori pour masquer ses sentiments envers Violet et éviter de faire face à ses propres traumatismes. Cette tentative de tout enfouir fonctionne temporairement, mais il est évident que cela ne mène nulle part. Ce refus de faire face à la réalité devient un fardeau de plus en plus lourd, et on ne peut qu'espérer que la série finisse par aborder de manière plus directe les blessures profondes qui semblent miner le personnage. Carver est dans une situation critique, et cette descente aux enfers ajoute une note dramatique intéressante, mais encore une fois, la série se contente de frôler le sujet sans l'explorer à fond. Malgré des éléments de suspense et un léger regain d'intérêt, cet épisode reste globalement " correct " sans être exceptionnel. Le rythme s'améliore un peu, mais on sent toujours que la série cherche sa direction cette saison. La question de l'ambiguïté de Pascal est intrigante, mais il serait temps que la série prenne un parti clair sur son rôle.

La tension avec Severide pourrait être un ressort narratif efficace, à condition que les scénaristes aient un plan concret et ne se contentent pas de maintenir des conflits sans but précis. En somme, cet épisode laisse entrevoir quelques pistes de développement pour les personnages, mais reste timide. Pour ceux d'entre nous qui espéraient retrouver l'intensité des saisons précédentes, l'épisode est un léger soulagement après la catastrophe de l'épisode 5, sans pour autant donner de véritables raisons de se réjouir pour la suite. Avec l'épisode 6, Chicago Fire semble légèrement redresser la barre, mais le chemin reste long avant de retrouver l'énergie et l'équilibre qui ont fait le succès de la série. Severide, même s'il ne reste pas mon personnage préféré, réussit ici à capter un peu d'attention en retrouvant son rôle de pompier tenace face à un défi. Mais cet épisode, malgré ses quelques points positifs, n'apporte pas grand-chose de neuf à l'intrigue.

Les enjeux relationnels et professionnels sont à peine explorés, et l'ambiguïté de certains personnages reste une frustration plutôt qu'un point fort. Si Chicago Fire veut conserver l'intérêt de ses fans, il lui faudra offrir bien plus que cet entre-deux un peu tiède. Les personnages ont le potentiel pour développer des histoires plus intenses et mieux équilibrées entre action et drame. J'espère que les épisodes à venir sauront saisir cette occasion, sinon le risque est grand que la saison 13 se perde dans une routine sans saveur.

Note : 4.5/10. En bref, c'est mieux que l'épisode précédent mais cela reste un plat bien tiède pour me satisfaire pleinement.

Chicago PD // Saison 12. Episode 6. Pawns.

L'épisode 6 de la saison 12 de Chicago PD, intitulé "Pawns", est avant tout un épisode consacré à Kim Burgess, à son incroyable talent pour son travail et à sa persévérance face aux doutes. Depuis ses débuts, Kim s'est imposée comme un pilier de l'équipe Intelligence, et ce nouvel épisode est une reconnaissance bien méritée de son parcours. Il aborde des thèmes essentiels comme la confiance en soi, l'accomplissement professionnel, mais aussi le soutien inconditionnel, incarné par son partenaire et amour de longue date, Adam Ruzek. Depuis plusieurs saisons, Chicago PD suit la transformation progressive de Kim Burgess. Elle est passée de simple agent de patrouille à membre essentiel de l'équipe Intelligence, démontrant au passage ses qualités d'enquêtrice. De nombreux fans attendaient le moment où elle passerait enfin le cap pour devenir détective.

Cet épisode marque ce pas décisif, non seulement pour Kim, mais aussi pour la série elle-même, qui met en avant un personnage féminin fort dans un univers souvent dominé par Voight et ses méthodes radicales. Le parcours de Kim n'a pas été sans embûches. Elle a traversé des épreuves qui auraient pu la briser, mais elle s'est toujours relevée avec une détermination exemplaire. Son ascension vers le titre de détective représente plus qu'une promotion ; c'est une victoire personnelle, un signe de sa résilience et de ses compétences indéniables sur le terrain. Elle réussit l'examen écrit, elle sait lire une scène de crime et elle a cette intuition qui fait les meilleurs détectives. Kim n'a pas besoin d'être protégée, et c'est peut-être là la leçon la plus importante que cet épisode met en lumière. Cependant, malgré ses réussites, l'épisode soulève un point sensible : la difficulté de Kim à échapper à l'influence de Voight. Detective Suarez soulève une question légitime : serait-elle mieux ailleurs, loin de la zone d'influence de Voight ?

Pour beaucoup, il est évident que Kim pourrait s'épanouir et devenir encore meilleure en dehors de l'équipe Intelligence, où elle pourrait évoluer sans l'ombre du chef d'équipe. Mais le choix final de l'assigner à nouveau à Intelligence, par ordre du nouveau Deputy Chief, pose d'autres interrogations. La décision de la maintenir dans cette unité est-elle véritablement un atout pour Kim, ou y a-t-il des motivations cachées de la part de Reid ? La série semble ici nous inviter à remettre en question les raisons de cette décision, et surtout, elle laisse présager que le choix de la maintenir aux côtés de Voight pourrait être plus complexe qu'il n'y paraît. Un des éléments marquants de cet épisode est le soutien inconditionnel d'Adam Ruzek envers Kim. Bien que Kim ait prouvé à maintes reprises qu'elle pouvait réussir par elle-même, la présence d'Adam à ses côtés apporte une dimension émotionnelle précieuse. Leur dynamique est un rappel que le soutien mutuel au travail, comme dans la vie personnelle, peut faire toute la différence.

Adam ne doute pas une seconde des capacités de Kim. Il est là pour lui rappeler, dans les moments de doute, qu'elle est parfaitement capable et qu'elle a sa place en tant que détective. Son soutien n'est pas là pour minimiser ses capacités, mais pour lui rappeler que peu importe les obstacles, elle peut les surmonter. Cette relation est à la fois touchante et puissante : ils ne sont pas seulement partenaires au travail, mais aussi dans la vie, et cela rend chaque moment entre eux d'autant plus significatif. Ce soutien réciproque est ce qui rend leur relation si essentielle pour la série. Adam ne peut même pas envisager l'idée que Kim soit affectée ailleurs, pas même temporairement. Il incarne cette certitude que Kim doit rester dans l'équipe, et c'est en grande partie grâce à cette dynamique que la série continue d'intéresser les fans, même après tant de saisons.

À la fin de cet épisode, Kim est officiellement détective. Elle a atteint ce statut par elle-même, sans faveur ni privilège, mais avec un travail acharné et une détermination sans faille. Et bien qu'elle n'ait pas besoin de quelqu'un pour réussir, il est réconfortant de savoir qu'elle a un allié prêt à la soutenir inconditionnellement. L'équipe Intelligence ne se dissoudra pas, et Kim continuera à travailler avec les mêmes collègues, assumant pleinement ses nouvelles responsabilités. Cet épisode est un tournant pour la série. Chicago PD semble enfin prêt à diversifier ses intrigues et à laisser d'autres personnages, en dehors de Voight, occuper le devant de la scène. L'épisode précédent avait commencé à explorer cette voie avec l'introduction de Kiana Cook et le développement de Dante Torres, et "Pawns" continue dans cette direction en mettant Kim en avant.

En regardant l'évolution de cette saison, il est encourageant de voir que Chicago PD s'oriente vers une meilleure répartition de ses intrigues et personnages. Avec la montée en puissance de Kim comme détective, l'introduction de nouvelles relations comme celle entre Torres et Cook, et la possibilité d'explorer des arcs narratifs différents de ceux centrés sur Voight, la série semble enfin prête à se renouveler.La nomination de Kim Burgess en tant que détective est donc un jalon essentiel. Ce n'est pas seulement la consécration d'un personnage qui le mérite amplement, mais aussi un signal que la série est capable de reconnaître et de célébrer les talents de son équipe. Cette étape franchie, il sera intéressant de voir comment Kim naviguera dans son nouveau rôle, et si Chicago PD continuera d'enrichir ses intrigues autour de ses autres personnages.

En somme, cet épisode "Pawns" illustre parfaitement le potentiel de Chicago PD pour continuer à captiver son audience. Les intrigues autour de Kim et le soutien indéfectible d'Adam sont autant de rappels que la série a encore de belles histoires à raconter - tant qu'elle continue de miser sur la richesse et la diversité de ses personnages.

Note : 6/10. En bref, en donnant la part belle à Kim et son évolution en détective, Chicago PD apporte un peu de fraicheur et de nouveauté.