Barack Obama a été "écrasé" par la gestion des "Clinton" lors de la Convention de Denver. C'est au tour de McCain d'éprouver maintenant l'épreuve de la gestion du "passé" avec Bush.
La Convention Républicaine sera testée par sa façon de gérer l'administration Bush. Si elle est envahie par cette "référence", ce sera un échec pour McCain.
George Bush bat des records d'impopularité.
Sur quoi repose cette impopularité ?
Fondamentalement, l'opinion américaine lui reproche d'être un menteur. C'est le socle réel du divorce.
L'opinion américaine ne pardonne pas le mensonge. Il vaut mieux reconnaître une erreur que de chercher à fausser les faits.
Quand le parti démocrate cherche à surfer sur cette impopularité en annonçant l'éventuel mandat de McCain comme le "troisième mandat de Bush", c'est une accusation grave pour le candidat Républicain.
McCain a incarné pendant de nombreuses années l'opposition interne à Bush.
Son parcours personnel est tout sauf celui de Bush.
McCain n'a pas été "un planqué" en temps de guerre, loin s'en faut.
Au Sénat, son travail inspire le respect.
Il sait travailler avec des démocrates. Il a combattu les circuits de décision trop opaques de Washington. Son indépendance l'a éloigné de financiers classiques du Parti Républicain.
Pour toutes ces raisons notamment, McCain ne peut pas être Bush pour l'opinion.
Par conséquent, l'enjeu consiste à montrer que le parti républicain peut vivre l'alternance en son sein.
C'est l'intérêt de Bush comme de McCain.
Bush n'a pas intérêt à avoir un pouvoir politique entièrement tenu par le parti démocrate.
McCain ne peut concevoir une campagne scotchée par une relation supposée trop proche avec un Président aussi impopulaire. Il n'est pas si loin en 2000 où les échanges entre les deux candidats étaient d'une réelle agressivité.
Si Bush est "discret", c'est que le Parti Républicain lance toutes ses forces dans la bataille 2008.
Si Bush est trop présent c'est que McCain n'a pas assez d'autorité pour imposer un cadre positif et les dernières semaines seront délicates.