Saint Georges terrassant le dragon
L’homme prison
Nous avions trouvé la bonne distance
« Il est des jours où Cupidon s’en fout » certaine fleurs ont besoin d’être arrosée sans que le jardinier ne s’attarde
Je pensais à elle et je parvenais à cette conclusion: un homme oui, mais un homme qui n’était pas dans ses pattes. Une femme de marin heureuse de son retour autant que satisfaite de son départ. Vent contraire je constatais cette trivialité commune à tous les hommes, si tous les hommes sont des hommes comme moi, que l’on a du mal à oublier une bonne suceuse. A l’évidence cette femme avait du goût puisqu’elle appréciait le mien. Au gré des vents nous allions l’un vers l’autre selon l’axiome célèbre des extrêmes qui se rejoignent. J’entrai dans sa bouche comme on entre à cheval dans une église. J’ignore l’avantage qu’elle trouvait à mes manières de soudard. Sans doute étions nous deux épidermes de confiance d’un commerce équitable et qu’elle prenait satisfaction de son pouvoir sur mon …ma … moi. Pour ma part l’idée de n’avoir pas un dragon à défoncer ou une tour à escalader pour jouir d’une princesse moite était confortable. Parfois j’imitais le comportement standard du gentleman, resto, cinéma ou théâtre et je la déposais en bas de son immeuble. L’invitation au classique dernier verre ne comportant aucun mystère, je déclinais l’invitation avec beaucoup de fierté.
Je me souvins d’un précédent quand je perçus à J+1 un imperceptible « Ne joue pas trop à ça, petit bonhomme! » en langage non verbal. Ensuite, eIle me fit comprendre d’un interminable silence ce que mon esprit chevaleresque et ridicule lui était dommageable. Alors je souhaitais un « bonne nuit » en forme de SMS « Qu’est ce que je fous là au lieu d’être dans ta bouche » et je faisais demi tour, vaincu.
Elle n’aimait pas que je m’attarde me laissant seul en proie à des démons qui bataillaient avec mon ego. Je survivais ce masculinisme pitoyable de la chair heureuse le cœur malheureux, l’être réduit à quelques centimètres
En fond sonore bruissait la mélancolie du bonheur d’un mâle heureux l’âme en peine, n’ayant d’autre issue que de confier ce pouvoir à une inconnue de transition.
Adieu sa gorge, ses joues, son cou, la pulpe de mes doigts sans sa chevelure ne caressait plus que la vitre de mon smartphone
Service aprés vente: « Mais de grâce est-ce à moi que ce discours s’adresse? » Andromaque Acte 2; scène 2