La Géorgie déclare la guerre à la Russie

La Géorgie et la Russie sont en guerre. L’information m’est tombée dessus hier entre 2 séries de pompe ; Un peu stupéfaite, je rassemble mes souvenirs sur la Géorgie : la révolution des roses de novembre 2003 et l’arrivée au pouvoir presque enchantée de Mikhail Saakashvili, avocat d’une trentaine d’année et qui était … pro-occidental, ce qui éloignait le pays de son séculaire « grand frère ». J’imagine aussi les neiges éternelles de l’Elbrouz. Oui, il est temps de se replonger dans ma bible « Les nouveaux mondes rebelles » de Jean Marc Balencie et Arnaud de la Grange pour recadrer mes connaissances parcellaires de cette république du Caucase aussi grande que l’Irlande et voisine de la Turquie, de la Russie, de l’Armenie et de l’Azerbaïjan, soit que des pays en « i » et au nom baroque. L’article, court et lumineux, commence et termine avec la même prédiction, qui apparaît aujourd’hui comme un jugement infaillible et fataliste : ça va pêter… Et nous y voilà depuis ce jeudi 07.08.08. Certes, c’est osé d’employer la première personne du pluriel, qu’ai-je à faire de ce pays en chemin contraire ( pour ne pas dire à rebrousse poil) de ma zone d’attraction, mais je m’y risque… J’espère ne pas voir tomber en désuétude l’intérêt des médias fiction pour ce conflit qui me fait déjà sentir la mort. D’ailleurs, l’éditorial du Monde publié aujourd’hui ne s’y trompe pas : « le réalisme, sinon la morale, devrait inciter les Géorgiens à ne pas provoquer les Russes, et à ne pas répondre à leurs provocations ». Et pourtant, c’est bien parti. Les médias fiction tente de nous transmettre l’info en temps réel, alors que confusion et manipulation se relaient pour créer une grande opacité : l'armée russe affirme avoir «libéré» Tskhinvali, la capitale de l'Ossétie du Sud que les Géorgiens disaient contrôler. Moscou a reconnu avoir perdu deux avions militaires, samedi matin, et démenti avoir «bombardé des populations civiles», contrairement à ce qu'affirme la Géorgie (article du Figaro). Je suivais cet après midi les messages de bas d’écran sur I Télé, et les victimes apparaissaient déjà ; Des nombres sont balancés, des images sont agitées au nez de l’ennemie. Il y a 4,630,841 habitants (Juillet 2008 CIA Factbook) en Géorgie.
La confrontation entre la Russie et la Géorgie était prévisible, comme me l’a montré ma bible et les lectures que j’ai faites sur le web. Les deux pays ont une relation spéciale et proche. La Russie a autrefois maintenu la Géorgie sous sa coque opaque communiste, comme un pion œuvrant à la poussé russe dans le Caucase. Puis, l’implosion de l’URSS a laissé à la Géorgie, et d’ailleurs à tous les pays nouvellement libres, une situation politique et économique chaotique. D’abord aidé par l’Union Européenne à travers son aide humanitaire et son assistance technique, le pays trouve difficilement sa stabilité dans une région ou existe une forte concurrence internationale en raison du développement des gisements offshore et de la maitrise des voies d’accès à ces ressources. Il y a aussi ces provinces ( la Géorgie en compte 9 ) et leurs velléités d’indépendance que certains sauront attiser pour mieux les éteindre… Comme la Russie et son soutien aux régimes séparatistes de l'Adjarie, l'Abkhazie ( qui sont d’ailleurs des républiques autonomes) et l’Ossétie du Sud sous couverts d’opérations de maintiens de la paix. C’est d’ailleurs l’Ossétie du Sud qui a fournit l’étincelle pour mettre le feu aux poudres. Les Etats Unis eux, après avoir aidé grâce à leurs ONG l’accession au pouvoir de Saakashvili, ont profité de cette « dette » pour prendre pieds dans cette zone, arguant de son combat contre le terrorisme, bonne rengaine bien connue. Nous avons donc une situation parfaite pour le combat : Un pion au milieu d’un beau gâteau qu’il est devenu pressant de partager en raison des promesses miroitantes d’investissement et de développement pétrolier.
Question :
- Les Etats Unis vont-ils aider leurs alliés ? ( La Géorgie avait elle envoyé 1000 soldats dans le bourbier irakien… qui sont d’ailleurs rapatriés pour aider à l’effort contre les russes… ).
- L’Union Européenne va t-elle surmonter son sombre et mauvais souvenir du Kosovo pour jouer un rôle dans la pacification de la zone ?
Pour pousser plus loin après la lecture de mon article sans prétention et ou j’ai tenté de noyer toute velléités de naïveté, je recommande cet article que j’ai lu sur le site internet du Monde.
Voir aussi le coin Cartothèque de la documentation française