Embargo sur le vin géorgien

Je continue la Géorgie…
Après avoir fouillé dans mes livres de géopolitique, témoins d’un temps resplendissant où les connaissances étaient récoltées à la binette et l’érudition flamboyait sur mon front, la Géorgie suscite de plus en plus mon intérêt.
C’est ainsi que je suis au boulot les informations fictions de nos journaux spécieux : Entre deux histoires mélodramatiques de mes clients gâtés, un coup de Géorgie. J’exagère à peine.
Aujourd’hui, j’apprends que la Géorgie produit du vin, ce qui ne manque pas de me surprendre. Et la Russie en a même interdit l’importation depuis le 27 mars 2006 ! Décision étrange pour un produit qui avait (eu) pourtant ses aficionados, entre autres le grêleux Staline.
C’est sous le motif d’un ras le bol contre le vin frelaté que la décision a été prise. Il est vrai que la Géorgie, confectionne, en plus de ses vins de qualité, de véritables piquettes que même un vénézuélien n’aimerait donner à son chien. Le genre de vinasse faite d’eau, de saccharose dont le goût est couvert par l’acide sulfurique, d’engrais et d’une goutte d’acide chlorhydrique pour le fun… Les vins frelatés de Géorgie, ils existent, comme en Italie (OUI ! ) mais ils ne sont pas en train de se déverser dangereusement en Russie pour répandre diarrhées et nausées. Ils représentent une part non négligeable de la production nationale vinicole, à côté des vins de grande qualité et d’intérêt notable.
La vraie cible de l'interdiction russe d'importer des vins de Géorgie est de couler l’économie géorgienne : Prés de 10% des bénéfices des exportations proviennent des vins exporter en Russie. Cet embargo économique est donc une étonnante asphyxie… Car ce sont prés de 11,2 millions de bouteilles de vin géorgien qui sont vendues sur le marché russe (période décembre 2005-février 2006 ) soit prés de 80% de la production vinicole.
La levée de bouclier a été soutenue ; Recherche de nouveaux débouchés ( aujourd'hui le marché s'est déplacé principalement dans les Pays Baltes), élévation de la qualité pour amener les produits aux normes internationales et se frotter aux marchés européens qui profitent de la vague des vins du nouveau monde. Dans ma petite entreprise, pas de vins géorgiens, ni dans mon Super U…
Mais je vais rester attentive…
Pour plus d’infos sur le vin géorgien, lire ce joli article " Le vin géorgien au cinéma, expression d’un nationalisme original " de Sophie TOURNON ( revue Regards sur l'Est ).