Encore en écoutant un balado, cette semaine, semaine qui me demandait beaucoup de divertissements puisque l'actualité me rongeait les sens, que les Canadiens continuaient à être ridiculement poches, que la LNH aussi avec des décisions épouvantables, et qu'au travail j'étais sursollicité, j'ai été mis sur la piste d'une productrice des jeunes années 90: Ronna B.Wallace.
Et j'ai réalisé que, sur 5 films de suite sur lesquels elle a travaillé, j'ai 2 des films sur lesquels elle était directrice de production et que 2 autres, sont dans ma mire d'achats. Entre 1992 et 1994, 5 de ses films, j'ai beaucoup aimé. Au point d'en désirer 4. Puisque ma famille me met de la pression pour que je fournisse des idées pour une liste de cadeaux pour Noël, j'ai donc ajouté les deux autres films qui m'intéressent sur une liste fraichement faite.
J'ai envie de vous parler de ces 5 films qui me sont toujours pertinents, quelques 30 ans plus tard. Par ordre de diffusion publique. Le hasard a voulu qu'ils se présentent par les deux que je projettes peut-être un jour obtenir en DVD ou Blu Ray pour ma collection personnelle, les deux que j'ai déjà en ma possession et finalement celui qui m'avait aussi intéressé que déçu, et que je reverrais surement, mais ne tiendrais pas à obtenir nécessairement.
Ils sont tous liés par une même productrice indépendante talentueuse, Ronna B.Wallace.
Light Sleeper 21 août 1992.
J'ai toujours peu dormi. Ou légèrement. Encore présentement. Mes nuits ont toujours été actives. Vampirisme oblige. À cette époque, c'est mon dernier été célibataire. Enfin, je serai très agréablement accompagné et toujours chanceux là-dessus. Entre 1990 et l'été 1992, particulièrement toujours avec quelqu'un amoureusement. Ou par plaisirs partagés. Je dors peu. Souvent par choix. Paul Schrader, réalisateur, s'est fait d'abord connaître comme le scénariste de
Taxi Driver. Comme j'étudie à l'Université la scénarisation, je suis d'un oeil intéressé les scénaristes qui font le saut derrière la caméra. Et voilà qu'il utilise un acteur que j'adore depuis
Platoon, qui je n'ai jamais cessé d'aimer, et avec un sujet qui pourrait m'être lié intimement. Schrader présente une trame narrative plus sombre que ce je vivais alors, mais amoureux de New York que je suis, j'y trouverais un fun à visionner. Et ses films sont toujours existentiels. C'est entre un livre de Camus et un autre de Sartre que j'ai été savourer ce petit film indépendant.
Bob Roberts. 4 septembre 1992.
Mockumenteur du comédien/réalisateur Tim Robbins, je m'intéressais aussi beaucoup aux acteurs ou actrices qui passaient derrière la caméra. Et Robbins venait de jouer dans le film des films pour les scénaristes:
The Player, de Robert Altman, un film parfait selon mes critères. Il y avait assez pour me donner envie de voir. Robbins nous présente un politicien des États-Unis en pleine campagne pour se faire élire, et toutes les poulies de manipulation avec ce qu'on est forcé de comprendre encore de nos jours. Le mensonge constant n'a pas pour but faire croire au peuple le mensonge, mais d'assurer que plus personne ne croit plus rien. Un peuple qui ne peut plus distinguer la vérité du mensonge ne peut pas distinguer le bien du mal. Et un tel peuple, privé du pouvoir de penser et de juger est, sans le savoir et sans le vouloir, complètement soumis à la règle de mensonges. Avec un tel peuple, tu peux faire ce que tu veux. Donald Trump le sait très bien. Le dernier plan de ce film est narrativement fameux.
Reservoir Dogs. 8 octobre 1992.
Mon co-locataire d'alors et moi allions au cinéma sans réellement savoir ce qui y était présenté. Sans savoir ce que le film pouvait nous offrir, sur la simple affiche de film, il n'y avait pas d'internet pour nous aider alors. Et on avait 3 stations de télé. Je revois encore le moment de pure excitation qui nous avait habité à la sortie du film, sur cet absolu coup de chance. Qui était-il ? Un ancien commis de club video ? J'étais moi-même commis de club vidéo alors ! et Étudiant en scénarisation ! Cette manière de raconter !!!! Triple excitation !!! C'est encore mon film préféré de QT. J'ai trouvé à me plaindre dans tous les autres, mais celui-là:
un sans faute. On découvrait alors l'acteur britannique Tim Roth que je reverrais dans un petit rôle dans un de mes films préférés à vie, encore aujourd'hui. J'ai un coffret des films de Tarantino que j'ai eu pour un prix ridicule. Il ne manque que 2 films je crois et j'ai tout Tarantino. Mais voilà, les derniers ne m'ont pas beaucoup plu. Pas fan des
uchronies du tout. Ce film (
qui serait un remake d'un film japonais) reste une merveille. QT doit sa carrière à Ronna B. Wallace de son propre aveu.
Bad Lieutenant 17 décembre 1992.
Avec
Reservoir Dogs, était relancé un peu la carrière d'Harvey Keitel qui avait connu un certain passage à vide dans les années 80. Il trouve ici un rôle tout à fait formidable de policier New Yorkais dans un élan auto destructeur où il doit tenter de rembourser les paris qu'il perd entre collègues sur le baseball. On le suit dans son travail, mais on voit surtout la saleté de l'être qu'il choisit d'être. Narine blanchie par la cocaïne, pitstop chez la fournisseuse, perversité obscène privée et dans la rue. Le film est tordu. On découvrait Abel Ferrera et son style. Je verrais 7 de ses films. Le dernier étant
The Funeral. 7 de ses 12 premiers, qui comprennent un film pornographique (
que je n'ai pas vu). Il en fait 12 autres depuis. Pas mal tout le temps des films indépendants. Son meilleur, de ce que j'ai vu, reste
Bad Lieutenant. Que je suis content d'avoir dans ma besace à film. J'aime l'esthétique sur pellicule d'Abel Ferrera. 4 jours plus tard, la Femme de ma vie et moi devenons un couple. Jusqu'à nos jours.
Killing Zoe Octobre 1993.
Finalement, le co-scénariste de
Pulp Fiction, ami et ancien collègue de Quentin Tarantino, Roger Avary, avait à son tour, la chance de tourner son premier long-métrage. Ronna B.Wallace a aussi cru en lui. Pendant le tournage de
Reservoir Dogs, un des producteurs, Lawrence Bender devait faire du repérage pour la scène de banque. Mais QT ne tournera pas tant dans la banque. Suggérant plus que ne montrant. Ce sera payant au montage final où on laisse beaucoup de place à l'imagination et où ne prends pas le spectateur pour un con. Bender demande alors à Avary de lui pondre un scénario où le décor serait l'intérieur d'une banque. Scénario que Roger signera en seulement deux semaines.
Ça parait un peu. J'avais trouvé maigre. Et plus pièce de théâtre que film, avec ce lieu unique. J'aime beaucoup Anglade et Julie Delpy est plus poseuse qu'actrice. Mais je suis en revanche pas mal fan d'Eric Stolz qui a la carrière que j'aurais aimé avoir au cinéma, Assez connu pour pouvoir vivre du métier, mais pas assez pour être constamment assailli par fans et paparazzis. De plus, il était le conjoint de Bridget Fonda dont j'étais follement amoureux dans les années 90. Je ne tiens pas posséder ce film que j'avais trouvé assez près de A Dog Day Afternoon. Mais en plus sérieux. J'ai en revanche acheté, il y a longtemps, l'adaptation d'Avary d'un livre de Bret Easton Ellis.
Mais je reverrais volontiers Killing Zoe.
Merci Ronna B.
On a tous besoin parfois de s'évader de certaines réalités.