Doctor Odyssey // Saison 1. Episode 6. I Always Cry at Weddings.
Le sixième épisode de Doctor Odyssey, intitulé "I Always Cry At Weddings", marque une rupture intéressante dans le ton de la série. Co-écrit par nul autre que Ryan Murphy, cet épisode propose un mélange surprenant de drame profond et d'humour décalé, nous transportant dans un tourbillon d'émotions sur fond de mariage chaotique. Pour la première fois, Doctor Odyssey trouve un équilibre inattendu entre son humour surréaliste habituel et des moments touchants, rendant l'épisode à la fois attachant et déroutant. Contrairement aux épisodes précédents qui s'appuyaient sur des "semaines thématiques", "I Always Cry At Weddings" brise ce schéma et plonge directement dans un événement singulier : un mariage sur le pont de l'Odyssée. Dès le départ, les spectateurs sont plongés dans un suspense émotionnel, où les promesses d'amour éternel se transforment en disputes acerbes.
Le couple de mariés, joué par une guest star de choix, Kelsea Ballerini, semble dès le début au bord de la rupture. Entre le fiancé en proie au doute, avouant que tout cela est un mensonge, et la mariée, en larmes et se reprochant que c'est de sa faute, le mariage prend des allures de tragédie imminente. Ce mariage pas comme les autres sert également de catalyseur pour un événement inattendu et sombre : en pleine nuit, le fiancé, en crise psychologique, décide de mettre fin à ses jours en se jetant par-dessus bord. Ce basculement soudain de la comédie au drame donne à la série un poids émotionnel nouveau, permettant d'aborder des thèmes sensibles comme la santé mentale et le suicide, un tournant qui pourrait bien changer la perception des spectateurs sur Doctor Odyssey. Avec la touche caractéristique de Ryan Murphy, cet épisode parvient à jongler entre l'absurde et le tragique, tout en intégrant des personnages secondaires hauts en couleur.
On retrouve ici une marque de fabrique qui a fait le succès de Murphy dans des séries comme Glee ou American Horror Story : le mélange d'un humour sombre, parfois provocateur, et de moments émotionnellement puissants. La série parvient ainsi à élever son scénario sans perdre le ton farfelu qui la définit. Par exemple, avant que le drame du fiancé ne survienne, l'épisode met en scène un autre invité de mariage, le meilleur ami du marié, qui se retrouve dans une situation médicale totalement loufoque : une captivus, ou le blocage d'un organe sexuel durant un rapport. Ce mélange improbable entre les problématiques de santé sérieuses et les situations absurdes est l'essence même de la série, et ici, Murphy en fait un élément clé pour alléger la tension. Les fans de Doctor Odyssey attendaient ce moment depuis plusieurs épisodes, et il est enfin arrivé ! Dans un élan d'ivresse nocturne, Avery, Max et Tristan franchissent le pas et entament une relation à trois.
Cette intrigue, qui semblait longtemps frôler le ridicule, finit par se concrétiser dans une scène finale étonnamment sincère et intense. La série ose ainsi plonger dans un sujet peu traité à l'écran, sans pour autant lui accorder une importance trop sérieuse, restant fidèle à sa tonalité légère. Le trio devient ainsi un axe narratif central et prometteur pour les épisodes à venir, permettant de rajouter encore plus de complexité aux relations déjà tumultueuses entre les personnages. Bien sûr, il n'y aurait pas d'épisode de Doctor Odyssey sans une succession de situations médicales improbables. Outre la captivus, la mariée elle-même subit une crise de santé : voulant entrer dans une robe vintage signée Vera Wang, elle s'est injectée une double dose d'Ozempic, risquant ainsi une défaillance hépatique. Lorsque son état de santé la contraint à manquer les répétitions de son mariage, Max et Avery se retrouvent à jouer les rôles de mariés lors des essais.
Ce passage, aussi absurde que drôle, reflète parfaitement le ton décalé de la série et son habileté à transformer chaque situation en quelque chose de comique. À ces éléments s'ajoute la présence de Margo Martindale, qui vient apporter une touche d'excentricité et de gravité à l'épisode. Martindale, connue pour ses performances nuancées, interprète ici un rôle secondaire marquant, ajoutant une touche d'authenticité et de profondeur qui ancre les événements, même les plus absurdes, dans un semblant de réalité. Sa présence renforce l'ambiance étrange de l'épisode et montre bien que Doctor Odyssey a su attirer des talents notables malgré son style inhabituel. En conclusion, cet épisode de Doctor Odyssey marque un tournant dans la série. Avec Ryan Murphy à l'écriture, l'intrigue mêle un drame émotionnel à un humour désinvolte, réussissant à maintenir le charme décalé de la série tout en l'ancrant dans des thématiques plus profondes.
On peut presque parler d'un mauvais épisode devenu bon grâce à la touche Murphy, qui insuffle une dose d'émotion sincère sans jamais abandonner le ton déjanté de la série. Les fans fidèles et les nouveaux venus y trouveront chacun leur compte : entre rire et larmes, l'épisode touche à des sujets aussi délicats que la santé mentale et la recherche d'identité. Si Doctor Odyssey parvient à maintenir cet équilibre entre drame et comédie, il est possible que la série parvienne à séduire au-delà de son cercle habituel. Cet épisode, bien qu'imparfait, a le mérite d'oser, d'expérimenter, et d'apporter des émotions inattendues. Alors, que nous réserve la suite ? Si la série continue dans cette voie, il se pourrait bien que Doctor Odyssey s'affirme comme une série à part, qui trouve peu à peu son chemin entre l'absurde et l'émotion.
Note : 7/10. En bref, pour la première fois, Doctor Odyssey trouve un équilibre inattendu entre son humour surréaliste habituel et des moments touchants, rendant l'épisode à la fois attachant et déroutant.
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