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À ma femme Amel, partie bien trop tôt, bien trop vite

Publié le 08 novembre 2024 par Batihouman @batihouman

femme Amel, partie bien trop tôt, vite

Amel, te voilà partie, emportée par le souffle implacable du destin, sans un mot, sans un dernier adieu, sans que je puisse te dire une ultime fois combien je t'aime. Te perdre, si brutalement et si tôt, a brisé quelque chose en moi. J'avais toujours espéré que la vie m'accorderait ce privilège insensé : celui de partir avant toi, de ne pas avoir à connaître ce vide, cette absence déchirante. Mais la vie en a décidé autrement, me laissant ici, prisonnier d'une existence qui a perdu tout sens sans toi.

Chaque jour, ton absence se fait plus oppressante. Le vide que tu laisses derrière toi est un gouffre immense, un océan de chagrin dans lequel je me perds un peu plus à chaque instant. On dit que le temps apaise les souffrances, mais je refuse ce baume illusoire. Je ne veux pas oublier, je ne veux pas m'habituer. Je veux sentir ta présence, entendre le murmure de ta douce voix dans ma mémoire, voir ton sourire éclore dans mon esprit, même si chaque souvenir me déchire un peu plus.

Amel, partout où je regarde, tu es là, dans chaque instant précieux que nous avons partagé. Ces souvenirs me réchauffent le cœur tout en me rappelant amèrement ce qui m'a été enlevé.

Je me souviens de nos soirées à choisir des films d'auteur et des séries que nous regardions ensemble avec passion. Je revois encore ton regard émerveillé devant Perfect Days de Wim Wenders, cette histoire si humaine qui t'avait tellement touchée. Et puis, il y avait ces séries danoises, Borgen et Bron, qui nous avaient tellement captivés que nous rêvions d'aller au Danemark pour traverser ce fameux pont-tunnel de Copenhague à Malmö. Un rêve simple, qui résonne encore en moi comme l'écho d'un bonheur partagé.

Nos promenades à Sidi Bou Saïd étaient des rituels, comme si ce village bleu et blanc était le cadre naturel de notre histoire. Et la plage d'Amilcar, en hiver, où nous aimions marcher au bord de l'eau, enveloppés dans la douceur mélancolique des jours gris. Ce sont ces moments volés au temps, où rien d'autre ne comptait que nous, qui aujourd'hui me reviennent avec une douleur douce et lancinante.

Je pense à nos trajets en voiture, bercés par les musiques d'une autre époque - Brel, Françoise Hardy, les Beatles, Pink Floyd, Majda Erroumi, Fayrouz... Ces chansons qui racontaient notre histoire, ces refrains qui nous étaient devenus familiers. Et cette visite à Thala, avec Si Azzam, où tu m'as montré les lieux de ton enfance, comme pour m'offrir une part de toi-même, de tes racines, pour que j'en garde l'empreinte à jamais.

Ton rire résonne encore en moi, ce rire joyeux qui illuminait chaque moment, même les plus ordinaires. Tes éclats de rire à mes maladresses, aux dictons de ma mère que tu aimais répéter à Kamel pour qu'il les traduisît littéralement en te faisant rire, transformant chaque instant en une source de complicité.

Je me souviens aussi de ta patience et de ta tendresse envers ta mère, que tu chérissais. Elle comptait les minutes jusqu'à ton retour, et je savais que, pour elle comme pour moi, tu étais un phare, une présence douce et rassurante.

Dans cette épreuve, je puise la force dans la richesse de ce que tu m'as laissé. Amel, tu étais bien plus que ma femme, tu étais mon amie, ma complice, mon refuge. Avec toi, je me sentais complet, en harmonie. Ta douceur, ton sourire, ta bienveillance ont marqué tous ceux qui ont eu la chance de te connaître. Rien ne pourra remplacer ta présence, mais malgré le chagrin, je ressens une immense gratitude : pour chaque moment passé à tes côtés, chaque rêve partagé, chaque épreuve traversée main dans la main.

Aujourd'hui, même si tu n'es plus là physiquement, ton amour reste une force en moi, une lumière qui continue de me guider, comme une étoile bienveillante dans la nuit. Alors, pour toi, mon amour, je promets de chérir ton souvenir et de te faire vivre à travers mes mots, mes gestes, mes pensées. Tu es partie, mais tu demeures à jamais dans mon cœur, où chaque battement murmure ton nom.

Merci, Amel, pour chaque instant, pour chaque rire, pour chaque rêve. Je t'aimerai pour l'éternité, et même au-delà. Repose en paix, mon amour.


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