J'écoutais dernièrement une collègue me narrer quelques unes de ses randonnées spirituelles. Quarantaine aidant, dans ce siècle fluctuant, elle mène depuis quelques années une âpre bataille avec elle-même, cherchant à mettre du sens dans son quotidien et traquant notamment la religion qui lui conviendrait le mieux.
Elle eut ainsi sa période bouddhiste, fit du Taï-chi et du yoga pendant des années, arpenta le catholicisme, lu beaucoup de choses, expérimenta pas mal de médecine dites parallèles, rencontra régulièrement un prêtre, se rendit à des conférences, 'engagea dans des vies associatives dont certaines l'usèrent bien vite et dont d'autres la séduisirent.
Je me disais que c'était cela, un cheminement. Cette permanence d'interrogations, cette quête, ces actions, ces renoncements, le tout assumé. Et alors qu'elle m'expliquait l'une de ses énièmes résolution, elle me donna l'explication fondamentale. Elle me dit en effet ceci :
J'ai un projet. Il ne va pas se mettre en place tout de suite et ça va être difficile pour moi de continuer à bosser ici au quotidien. J'en ai marre de bosser ici. J'en ai parlé à la présidente de l'association. Et elle m'a dit : rêve-le, ton projet, rêve-le, apprend à le voir, chemine dans ta tête et un jour, tu verras, il pourra se faire. Et même s'il ne se fait pas, tu auras rêver, rempli ton intérieur d'énergie positive, et rien que cela, c'est beaucoup.
L'écoutant, je me disais en pensant à mes proches et à quelques lointains : N'empêche, c'est vrai ça. Combien continuent à rêver ? Combien ne rêvent plus ? Pire, combien se sont escrimés à fracasser leurs rêves ? Au jeu des chaises musicales, y'en a un paquet qui ont quitté l'aire de jeu.