Je me demande parfois si des skieurs de haut niveau comme Hirscher et Braathen qui choisissent de courir pour un autre pays pour lequel ils ont la double nationalité, est quelque chose de raisonnable et équitable, surtout si ils continuent de résider et de s’entraîne dans leur pays d’origine, en dépit du fait que ce dernier a contribué à leur développement athlétique dès leur plus jeune âge.
Cette pratique est-elle éthique et ne devrait-il pas y avoir des limites afin de contrôler plus étroitement ou simplement d’empêcher ces transferts juste sur un coup de tête de l’athlète ?
De toute évidence, les cas de Marc Girardelli, Estelle Alphand, Marcel Hirscher ou Lucas Braathen, parmi bien d’autres, sont tous uniques et complexes. Changer leur représentation nationale grâce à une double nationalité ou l’acquisition d’un passeport étranger, demande de prendre en considération de nombreux facteurs.Il semble juste que tout sportif devrait être libre de choisir le pays qu’il veut représenter, surtout si il existe des liens forts avec celui-ci. Il est également vrai qu’avec la mondialisation croissante du sport, les athlètes établissent toutes sortes de liens faciles avec de multiples pays. Ces changements devraient dépendre des instances dirigeantes concernées et de la définition du vrai lieu de résidence de l’athlète.
L’argument contre l’autorisation de ce type de « transfert » est qu’il peut donner à certains pays un avantage injuste en attirant des compétiteurs de haut niveau « déjà formés » par un pays concurrent. De plus, n’est-ce pas une forme de vol ou d’exaction à l’encontre des communautés, des clubs sportifs, des entraîneurs passionnés, mal payés mais souvent critiqués, et des bénévoles qui ont contribué au développement long et tortueux de ces athlètes ?
Cela devrait nécessiter une indemnité financière représentant le coût de la formation et du développement de l’athlète dès le début de sa formation ! Certaines personnes pensent également à juste titre que les athlètes doivent représenter leur pays de naissance ou le lieu où se trouve leur résidence principale.
C’est pourquoi je ne suis pas un fan de la pratique telle qu’elle existe aujourd’hui, et qui trouve souvent son origine dans des désaccords entre les athlètes, leurs parents et leur fédération ou, plus grossièrement, dans leur propre cupidité et le désir de gagner plus d’argent.
En fin de compte, la décision d’autoriser ou non les athlètes de profiter d'une double nationalité est une décision complexe qui doit être anticipée et bien encadrée par les fédérations nationales afin que chacun y trouve un règlement autant justifiable qu’équitable.