Le portrait est réussi, mais le reste ne suit pas. Pour la première fois, les Dardenne rencontrent des difficultés à extraire d'une histoire classique mais ramifiée la substantifique moelle qui fait le sel de leur oeuvre. Pour tout dire, on a parfois l'impression d'assister à un film policier pas très inspiré, avec ses rebondissements gros comme des maisons et ses déviations téléphonées. La mort, la drogue et la douleur ont beau être omniprésentes, Le silence de Lorna peine à être aussi poignant qu'il aurait dû l'être. Le suspense ne prend pas, alors que c'est l'une des spécialités de ces cinéastes qui, derrière l'apparente simplicité de la caméra à l'épaule, cachent un gigantesque talent de mise en scène. Heureusement que la direction d'acteurs est comme toujours impeccable, et qu'un Dardenne mineur reste un bon film...
6/10