Samedi, 30 Août 2008 02:52
Menaces sur les 1260 emplois de General Motors : Un « coup de massue » et surtout un coup de semonce pour « La Belle endormie » des bords du Rhin...
Commentaire Relatio-Europe de Daniel RIOT
Ainsi la multinationale américaine Général Motors affiche-t-elle : « Usine à vendre » ! Comment ? A qui ? Quand ? Mystère... 1260 emplois menacés en Alsace, dans une région qui n'est en flèche (c'est le moins que l'on puisse dire) en matière d'emplois et de créations d'entreprise, c'est grave.
C'est surtout révélateur. Ce que Valéry Giscard d‘Estaing appelait la « vitrine de la France sur le Rhin » a une réputation de « région nantie » de moins en moins justifiée. Et sa prospérité relative est de plus en plus soumise aux aléas de la conjoncture internationale (proche en raison du nombre des travailleurs frontaliers) et lointaine. Son développement est rendu plus difficile en raison d'une double concurrence territoriale : En France, le dynamisme encouragé du littoral et du Sud. En Europe, le développement de l'Est.
Ce « coup de massue » de GM, à quelques jours de la « rentrée » (traditionnellement marquée par l'ouverture de la Foire dite « européenne » de Strasbourg) devrait logiquement avoir l'effet d'un « coup de semonce ». D'un électrochoc salutaire...
C'est le drame industriel de trop qui devrait favoriser (enfin) une prise de conscience et le lancement d'actions concrètes chez les politiques et chez les acteurs socio-économique alsaciens en général et strasbourgeois en particulier dans une région « Belle trop endormie », prise de vitesse dans son entrée » dans le XXI è siècle
D'autres signes n'ont pas été suffisamment pris au sérieux : le départ de sièges sociaux, par exemple... Il ne s'agit pas seulement d'attirer des investisseurs, mais de conserver ceux qui y sont déjà ! C'est la « facture » (qui risque de s'alourdir) d' une série de retards structurels, d' un manque d'audace entreprenariale, politico-économique, d'une autosatisfaction paresseuse, de la persistance d'une vision stratégique à 180 degrés en dépit des progrès de ce qui reste, dans ce que l'on appelle le Rhin supérieur, une « coopération » transfrontalière.
Elargir le champ de vision et d'action à 360 degrés (« le Rhin n'est pas plus une frontière que la Loire », redirait Tomi Ungerer), vivre mieux le présent en préparant l'avenir, mieux tirer parti d'atouts considérables (humains notamment) par des initiatives (européennes, notamment) audacieuses et coordonnées... Voilà des années que l'on sait ce qu'il faudrait faire. Pourquoi ne le faisons-nous pas ?
« J'attends vos propositions » avait lancé Sarkozy aux élus locaux et régionaux lors du Conseil des ministres décentralisé tenu à Strasbourg (le premier d'une série qui s'est arrêté au deuxième, en Corse...). Pour l'heure, seul Roland Ries, avec ses audaces sur l'eurodistrict, propose du « neuf ». Puisse-t-il aller au bout de sa logique : ce n'est pas évident ! Il ne s'agit pas que de demander et de proposer. Il faut aussi FAIRE et IMPOSER. Prendre l'initiative. Et tirer parti des opportunités.
Il en existe plus que l'on veut le dire ou le croire : avenir du numérique, économie sociale, recherche et université, « Eurodom » (mais oui, sous une forme ou sous une autre), développement démocratique européen... Sortir des conformismes. Et de ce qui reste un « escargotisme » trop provincial au sens péjoratif du terme. De l'audace, svp ! De l'audace chez les politiques, mais aussi chez les entrepreneurs. La compétitivité de chaque entreprise de chaque secteur dépend de la compétitivité générale. Dans cette France budgétairement malade, économiquement faible, commercialement handicapée, l'Alsace peut et doit redevenir une région « en flèche », pilote, modèle. Si elle compte d'abord « sur ses propres forces »...en triomphant de ses faiblesses connues depuis longtemps.
Que les discours de cette « rentrée » marquée par ce nouveau « mauvais coup porté à l'économie locale et régionale » soient à la hauteur des attentes et surtout des défis de cet avenir qui s'écrit au présent ! Avec des faits et des réalisations concrètes, des ACTIONS, dès la fin des discours !
Daniel RIOTSur relatio-europe: Le décryptage de William PETITJEAN
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