Une Française condamnée par l'islam... et la République (2)

Publié le 30 août 2008 par Drzz



Nous avons eu la confirmation
de Benoît Chabert, son nouvel avocat : le procès se tiendra le 3 septembre, à Nancy, à 13 heures 30. Cette nouvelle nous a à la fois inquiétés et réjouis. Certes, cela fait peu de temps pour mettre en place tout ce que nous avions prévu : pétition, solidarité financière, mobilisation pour le procès.

Mais l’essentiel n’est pas là. Nous ne sommes pas de ceux qui instrumentalisent des êtres humains. Ce qui compte, c’est d’abord Fanny Truchelut. Aujourd’hui, cette femme est épuisée, et elle a besoin de tourner la page d’une histoire commencée il y a deux ans. Ce jour là, sa vie a basculé, quand elle a demandé à Horia Demiati de retirer son voile dans les parties communes de son gîte. Elle ne s’attendait pas à ce que le ciel lui tombe sur la tête. Elle n’avait pas imaginé une seule seconde que son nom allait se retrouver à la une de la presse locale, avec le qualificatif de « raciste ». Elle n’avait pas pensé un instant qu’une année après, elle serait insultée grossièrement, en plein tribunal, par les avocats du Mrap et de la LDH, Wetzler et Tubiana, qui osèrent la faire passer pour une analphabète raciste.

 Elle s’est retrouvée bien seule, abandonnée, parfois diffamée par le camp féministe et laïque, qui aurait dû voler à son secours. Mais une Fanny Truchelut, simple rurale vosgienne issue du peuple, c’est beaucoup moins tendance que Ayaan Hirsi Ali.

Aujourd’hui, elle a tout perdu, son gîte est en vente, elle se retrouve seule avec ses deux derniers enfants, et sa situation économique est des plus délicates. Mais elle veut, à travers cet appel, oublier les propos ignobles qu’elle a entendus lors du premier procès, et effacer un verdict (4 mois de prison avec sursis, 8.490 euros d’amende et de dommages et intérêts) qu’elle n’a jamais accepté. Alors, que ce procès vienne au plus vite, et qu’elle puisse se reconstruire et tourner la page.

Nous constatons que depuis une année, le contexte a changé. Des journalistes nous appellent, alors que c’était silence radio auparavant. Nous sentons bien, au plus profond de l’opinion, que les habitants de ce pays sont aux côtés de Fanny, qu’ils ne supportent plus l’offensive du voile, porte-drapeau de l’islam politique en France.

Ils ne trouvent pas normal qu’on doive subir cette tenue discriminante quand on a choisi de se reposer tranquillement, avec sa famille, dans un gîte de montagne. Nous avons entendu, tout l’été, lors de conversations, l’inquiétude, mais aussi l’exaspération de voisins, d’amis, qui disent tout haut ce que tout le monde remarque : le nombre de voiles, mais aussi de burqas, en France, progresse de manière visible et spectaculaire. Ils en ont de plus en plus marre de cette tenue discriminante qui insulte les combats des femmes, et la laïcité !

Nous avons lancé notre pétition au lendemain du 15 août, et en sommes déjà à près de 4000 signatures. Notre site n’a jamais autant été visité, malgré la période estivale. On ne peut comprendre le succès de cette initiative si on n’intègre pas que le discours compassionnel et compatissant d’une partie de la classe politique, et de toute la bobocratie, exaspère l’opinion publique, sur un sujet où elle souhaite un signal fort de la République.

Signer la pétition

Vous lirez, dans le courrier des lecteurs, que nous avons entamé une discussion vive avec certains signataires de la pétition, qui affichaient leur appartenance à des partis d’extrême droite. Un conseiller régional nous menace même d’une action judiciaire contre nous.

Nous aurions pu régler cette affaire en douceur, et les retirer sans mot dire. Nous estimons que nous devons la transparence à nos lecteurs. Vous avez lu le parcours de l’équipe de Riposte Laïque, et les combats que certains ont mené contre les idées de l’extrême droite, tout au long de leur vie militante.

Rappelons que le FN ne dépassait pas 1 % en 1980. Pour nous, le 21 avril 2002 est d’abord le résultat de l’abandon des classes populaires par toute une partie de la gauche, et le refus d’aborder des sujets incontournables, comme l’immigration, l’insécurité, la Nation, l’Union européenne, la République, etc. En niant les réalités, en laissant le monopole de ces questions à l’extrême droite, la gauche bien-pensante a jeté dans les bras du Front national des pans entiers des couches populaires, abandonnées par le pouvoir, désespérées par le chômage, effrayées par la violence, de plus en plus juvénile, et l’insécurité quotidienne.

Nous ne tomberons jamais dans ce mépris élitiste d’une gauche des beaux quartiers pour des franges de la population, y compris issues de l’immigration post-coloniale, qui ont voté Le Pen le 21 avril, pour dire qu’il fallait changer la politique qui se menait en France depuis trente ans. Nous sommes favorables à l’approfondissement d’un débat que nous ne fuyons avec personne, vous le verrez dans le courrier des lecteurs.

Pour autant, nous connaissons la connivence de certains milieux d’extrême droite avec l’intégrisme catholique, avec des thèses négationnistes et avec des discours racistes et antisémites. Il est d’ailleurs intéressant de voir que la complaisance avec le Hamas et le Hezbollah (que partage une partie de l’extrême gauche) permet aujourd’hui au parti de Jean-Marie Le Pen de se rapprocher de Dieudonné, qui combattit, dans une autre vie, le FN à Dreux, et d’intégrer Alain Soral, essayiste qui se réclame du marxisme.

Il est tout aussi intéressant qu’un militant comme Alain Soral soit également d’une complaisance étonnante avec le voile islamique (lire texte de Christine Tasin).

Accepter que l’appartenance à des partis d’extrême droite apparaisse sur la pétition, au nom d’une fausse tolérance, serait rendre le plus mauvais service à Fanny Truchelut. Cela serait faire passer un message contraire à ce qu’est cette femme.

Riposte Laïque prend donc ses responsabilités, et est prêt à en assumer les conséquences, sans fermer pour autant la porte au dialogue avec certains lecteurs qui ne partagent pas ce point de vue.

Par ailleurs, on ne dénoncera jamais assez le rôle honteux dans cette affaire, de la direction du Mrap et de la LDH, qui, gavés des subventions de la République, font preuve, depuis des années, d’une complaisance scandaleuse avec l’offensive de l’islam contre la laïcité, et vont oser demander des dommages et intérêts conséquents à une femme seule et ruinée. Ils devraient avoir honte, le Mrap d’Aounit, la LDH de Tubiana-Dubois. Non seulement ils ont insulté et frappé une femme à terre, mais ils osent vouloir la pousser à s’endetter pour eux !

Mais assez perdu de temps, il nous reste une petite semaine pour aider du mieux que nous pourrons Fanny Truchelut.

Pour cela, il y a trois manières. D’abord, continuer à signer massivement une pétition que nous ferons parvenir à Nicolas Sarkozy et à Rachida Dati.

Ensuite, continuer à aider financièrement Fanny à payer son nouvel avocat, en faisant parvenir les chèques à l’ordre de Riposte Laïque, avec l’indication sur l’enveloppe de « Solidarité Fanny ».

Enfin, ne pas la laisser seule, le 3 septembre, à Nancy. Nous avons des contacts locaux qui se proposent de mobiliser des amis. Il faut qu’on se retrouve devant le tribunal, à 13 heures 15, et que la presse et les juges sentent qu’elle est beaucoup moins seule que la première fois.

Fanny Truchelut n’est pas une militante. Mais elle a bien plus de courage, de détermination et de convictions que beaucoup de ces « bien-pensants » qui, à l’abri dans leurs bureaux parisiens, se sont permis de mal parler d’elle. Elle est bien plus laïque et féministe que bien des théoriciens autoproclamés, qui, sur cette affaire, se sont rangés, en dernière analyse, du côté des islamistes. Depuis deux ans, elle a forcé tout notre respect, et elle est notre amie.

Ce procès est un véritable enjeu pour la société française. Une défaite de Fanny Truchelut serait ressentie par l’extrême droite islamiste comme une faiblesse de la République, et un encouragement à multiplier provocations, intimidations et poursuite judiciaires.

On compte donc sur vous.