Chine et Inde

France Inter, il y a quelques jours, faisait état d’un sondage selon lequel près de 60% des français pensaient que, dans les années qui viennent, la Chine et l’Inde allaient dominer le monde. Cela rejoint des discussions que j’ai eu à la maison, ces derniers temps, avec différents amis.

A mon avis, la Chine va devoir, obligatoirement, se démocratiser peu à peu et cet empire, patchwork autoritaire de nations et de cultures va alors vraisemblablement subir le poids des tendances centripètes d’une partie de ses composantes, ce qui l’obligera les gouvernements d’alors à consacrer une partie importante de leurs finances publiques à résoudre, dans les pleurs et les grincements de dents, ces problèmes difficilement résolvables rationnellement. En outre, les niveaux d‘éducation moyen étant sensiblement plus élevé qu’en Inde, la Chine va se trouver confrontée, ce qui a déjà commencé, à des exigences d’augmentation des salaires réduisant de plus en plus ses avantages concurrentiels.

Il risque fort d’arriver à la Chine ce qui est arrivée à l’ex-URSS, avec tous les risques d’un grand bond en arrière de 30 à 50 ans et, un peu plus tard, la mise en place d’une régulation démocratique tempérant ces idéologies de puissance.

En Inde, où, comme au Pakistan, la démocratie survit tant bien que mal aux assassinats politiques, si les problèmes inter-religieux du Cachemire restent localisés, les inégalités tant économiques que culturelles sont beaucoup plus criantes qu’en Chine, aggravées par les appartenances de castes. Une paysannerie misérable, soumises aux usuriers, une grande misère urbaine, m’amènent à penser que là encore, la violence interne risque de faire capoter des désirs de puissance moins affirmés qu’en Chine. Et ce sans parler des risques que l’entité Afghanistan-zones tribales pakistanaise fait peser sur la paix dans cette région.