Magazine Beaux Arts
La fascination d'Emil Nolde pour les masques, comme celle de James Ensor, m'avait toujours fait songer à des images déformées, des cauchemars issus d'une imagination bousculée par l'expédition scientifique à laquelle il participa en Nouvelle-Guinée de 1913 à 1914.
La chasse aux têtes était bien encore une réalité ! Mais il n'en est rien, puisque ces tableaux datent de 1911.
Ce fut plus certainement sa fréquentation assidue du musée ethnographique de Berlin qui apporta une grande contribution dans sa recherche de nouvelles expressions plastiques.
En Nouvelle-Irlande, en 1914, ce furent des tableaux aux titres apaisés Soleil du Tropique, Floraison de crocus qu'il peignit, tant bien même demeurait-il un "extrémiste de la couleur"!
Mais à la fin de la même année, à son retour en Allemagne, lorsqu'on retrouve dans ses peintures, les masques comme ceux du Trophées des sauvages, l'on doute un peu plus de cette sérénité trop vite déclarée.
Quelle sauvagerie contemplait-il alors ?
Ce merveilleux peintre, sa biographie, je les redécouvre à l'annonce de la prochaine exposition qui se tiendra au Grand Palais à partir du 25 septembre 2008.
Une mise en bouche avec cette vidéo de 2007 :
Photo 1: Masks, 1911, @ The Nelson-Atkins Museum of Art, Kansas City.
Photos 2 et 3 : Soleil du Tropique et Trophées des sauvages, 1914, @ Nolde Stiftung Seebüll, Nürnberg.