Cosmopaark
Howlin' Banana Records et Stellar Frequencies
C' est la contraction de cosmonaute et du film Paranoid Park, explique un des protagonistes du projet.
Du shoegaze bordelais, c'est moins saignant qu'une entrecôte girondine arrosée de vin du cru, mais c'est à la fois très digeste et propice à la méditation qui éloigne le stress et réduit l'anxiété, rien à craindre donc si tu dois surveiller ton taux de cholestérol.
Le groupe naît en 2018 à l'initiative de Clément Pelofy, guitariste, chanteur, vidéaste, accessoirement cordonnier, il recrute le batteur Baptiste Sauvion et après avoir usé deux bassistes, il enrôle une ex - Colision, Wanda Meha ( on ignore si son signe astrologique est le poisson), à la basse et synth.
Un premier EP ( Sunflower) naît dans un champ de tournesols en 2019 , le full album "And I Can't Breathe Enough", voit le jour en 2023, on a lu à ce propos: saine alternance de puissance sonique et de rêveries éthérées.
Une multitude de concerts aux quatre coins de la République ( dont une prestation en première partie de Ride) mais aussi à Bruxelles et puis, en ce chaud octobre 2024, Cosmopaark se promène dans l'arrière-cour et propose l'EP ' Backyard'.
2. Olive Tree
3. Pure Intention
5. Tiny Shelter
Clément Pelofy (vocals, guitar), Baptiste Sauvion (drums, percussion), and Wanda Meha (bass, synth, vocals)
Artwork: le responsable se fait nommer buvard, il s'est probablement inspiré de la pochette que Keith Macmillan a signée pour le premier album de Black Sabbath ( sans la madame).
Scratch, scratch, scratch... entends-tu au démarrage de ' Starve', normal, ces gargouillis si ton estomac crie famine!
Après cette introduction en forme de borborygmes, la plage trouve sa voie entre les couches de guitares saturées typiques du shoegaze et des vocaux éthérés évoquant une dream pop élégante.
Les rapprochements avec Ride, Slowdive ou Cocteau Twins se justifient.
Tu oscillais plaisamment en apesanteur sans te rendre compte que petit à petit une certaine tension avait fait place à la rêverie, après un bridge apaisé, au chant murmuré, les guitares ont commencé à entrer en vrille noisy pour perforer ton cerveau trop candide.
'Olive tree' démarre mollo, le tempo flegmatique semble vouloir t'inviter à une balade dans une oliveraie. Après une promenade, au ralenti, tu choisis l'arbre le plus imposant , tu t'assieds, à l'ombre, contre son tronc noueux pour contempler le ciel, d'un bleu méditerranéen , à travers le feuillage. Et tu imagines de compter ses fruits en pensant à l'huile vierge que tu en extrairas afin d'arroser la salade grecque que tu envisages de picorer en soirée en l'accompagnant d'un Bandol rosé.
'Pure Intention' , c'est moche de vider les poches de son jeans et de voir un truc s'échapper pour aller se coincer entre les lames du plancher, tu râles un peu, car le machin est irrécupérable, donc tu chantonnes de manière hallucinée ... there is no solution, there is no solution... .sur une tapisserie sonore aussi dense que le smog qui a envahi Londres en 1952.
Merde, pas question de laisser la déprime s'emparer de ton esprit et de tes sens, il reste une Sherlock ( brassée dans les Landes), tu la décapsules pour la vider d'un trait.
'Hole' joue sur l'antagonisme entre le timbre fragile de Clément et les déflagrations violentes des guitare, basse et percussions.
Climax surprenant ( larsen et moteur qui crachote) en vue du terme, méfie-toi si tu échoues dans ce trou, personne ne viendra te secourir !
T'as pu t'en sortir par miracle, c'est le moment de prendre une pause in the ' Tiny shelter' , bien à l'abri dans le noir, tu vas récupérer en douceur.
Sur un canevas vaporeux, la plage au chant mélancolique se noie dans une brume shoegaze enveloppante qui vient au bon moment pour nous rappeler que Mogwai vient de sortir un nouvel album.
Rien à ajouter, Christian?