The Irrational // Saison 2. Episode 4. Formal Ties.
Dans l'épisode 4 de la saison 2 de The Irrational, notre brillant psychologue Alec (interprété par Jesse L. Martin) quitte son environnement habituel pour se retrouver dans une enquête au cadre inhabituel : un mariage. Le format de cet épisode est un vrai clin d'œil aux romans policiers classiques, où chaque invité pourrait être le coupable, et où les rebondissements rythment le récit de manière plus ludique que dramatique. C'est ce changement de cadre qui apporte un souffle nouveau à la série, offrant une intrigue bien plus divertissante que les épisodes précédents. Le mariage est un cadre parfait pour une enquête criminelle, et The Irrational ne déçoit pas en plaçant Alec et Marisa au cœur de l'action. Invités à la cérémonie se déroulant dans une ambassade italienne, ils se retrouvent rapidement plongés dans une enquête sur fond de meurtre.
La victime initiale est un homme du nom de Lewis, mais bien vite, on comprend qu'il ne s'agit que d'une diversion. La véritable cible semble être le père de la mariée, Cosmo, un Roumain au passé trouble. Ce contexte crée un certain suspense, car la série prend un malin plaisir à jouer avec les indices et les fausses pistes. À la manière des meilleurs polars, l'épisode présente des personnages dont les motivations sont ambiguës, tout en laissant croire que le meurtre pourrait être lié à des questions politiques. Un des aspects les plus efficaces de cet épisode est sa capacité à détourner notre attention à plusieurs reprises. Ainsi, on soupçonne d'abord le chef de la sécurité de l'ambassade, un personnage imposant qui n'hésite pas à refuser son aide lorsque Marisa demande sa protection pour Cosmo. Le mystère se tisse habilement et le suspense est maintenu, en grande partie grâce aux talents de déduction d'Alec et à la complexité de l'affaire.
Contrairement aux épisodes précédents où l'intrigue se concentrait surtout sur des crimes financiers ou des vengeances personnelles, cet épisode s'apparente davantage à un whodunit à l'ancienne. Les fans de romans policiers classiques apprécieront cette approche, où le meurtre devient presque une énigme à résoudre en société, entre champagne et petits fours. Ce changement de rythme est particulièrement bienvenu, car il montre la polyvalence d'Alec et sa capacité à analyser des dynamiques humaines variées, même en dehors de son environnement professionnel habituel. Le mariage en tant que cadre pour un meurtre offre à la série une occasion de se démarquer. Les invités deviennent autant de suspects potentiels, et chaque geste, chaque mot prononcé prend un tout autre sens une fois passé sous la loupe des enquêteurs. Ce décor a également permis d'introduire des personnages secondaires hauts en couleur et des rebondissements qui rendent l'épisode léger, mais captivant.
L'épisode fait un excellent usage des fausses pistes pour brouiller les pistes. Le chef de la sécurité de l'ambassade, par exemple, est un suspect plausible jusqu'à la fin, d'autant plus qu'il semble se réjouir de pointer Alec du doigt lorsque ce dernier découvre une arme dans le couloir. Pourtant, grâce à l'esprit analytique d'Alec, nous découvrons que le coupable s'était en réalité déguisé en secouriste pour s'introduire dans l'ambassade et tenter d'assassiner Cosmo. Cette fausse piste fonctionne parfaitement et rappelle les meilleures intrigues à suspense, où le coupable n'est jamais celui qu'on soupçonne en premier lieu. La résolution de l'énigme repose sur une compréhension fine de la communication non-verbale, un des domaines de prédilection d'Alec, introduit dès le début de l'épisode dans un cours. La manière dont cette compétence s'avère cruciale pour identifier la relation secrète de l'ambassadeur avec son petit ami ajoute une profondeur à l'enquête.
Bien que le mobile soit moins convaincant que le contexte politique suggéré au départ, le traitement du sujet est bien ficelé et reste divertissant. En parallèle de l'intrigue principale, Phoebe est confrontée à un dilemme professionnel de plus en plus pressant. Depuis quelques épisodes, sa patronne Rachel s'illustre par des comportements douteux, voire carrément immoraux. L'épisode renforce la tension alors que Phoebe doit décider si elle continue à fermer les yeux sur les agissements de Rachel ou si elle prend une position ferme, risquant ainsi sa carrière. La série met en lumière la complexité de la loyauté professionnelle et les risques associés au fait de dénoncer des pratiques contraires à l'éthique. Phoebe consulte régulièrement Kylie pour obtenir des conseils, une relation de mentorat et d'amitié qui enrichit l'épisode. Cette dynamique féminine forte, encore rare dans les séries télé, ajoute une belle dimension de solidarité entre les deux personnages et permet de voir Phoebe sous un jour plus résolu et courageux.
On sent que sa décision aura des conséquences, et cela crée une tension parallèle intéressante pour la suite de la série. Cet épisode de The Irrational réussit à sortir des sentiers battus tout en restant fidèle à ce qui fait le charme de la série : la perspicacité d'Alec, le charisme de Jesse L. Martin, et un mélange de drame et de mystère. Si le schéma général de la série reste classique, cette enquête au mariage apporte une fraîcheur bienvenue et confirme que The Irrational est capable de surprendre et d'amuser son audience avec des situations plus légères, tout en maintenant le suspense. La force de cet épisode réside dans le choix du cadre et le soin apporté aux fausses pistes, qui rendent l'enquête captivante. Le mariage devient un véritable terrain de jeu pour les rebondissements et met en valeur les talents d'Alec d'une manière inédite.
L'épisode est un excellent exemple de la manière dont The Irrational peut s'amuser avec les codes du genre, tout en restant accessible et divertissant. Une réussite, en somme, qui donne envie de suivre les prochains épisodes pour voir si la série continuera à exploiter des contextes aussi créatifs et divertissants.
Note : 6/10. En bref, un hommage réussi aux romans policiers où tous les personnages peuvent être des suspects.