Dans ce roman, Amélie Nothomb imagine comment un homme ordinaire prend la vie d'un mort.
Un conte dans lequel la romancière renoue avec le décalé et l'absurde.
Il y a dans l'œuvre d'Amélie Nothomb une habitude des accroches courtes et inattendues, des dialogues surréalistes et légers. Le fait du prince s'ouvre sur l'une de ces discussions anodines, pendant un dîner. Un homme explique à quel point il est désagréable, lorsqu'on reçoit, de voir l'un de ses invités mourir chez soi. L'un des convives va ensuite assister, dans son propre corridor, à la mort d'un illustre inconnu, et décider alors de lui prendre son identité.
Avec son 17e!! roman, Amélie Nothomb renoue avec l'absurde. Car Baptiste Bodave ne va rencontrer que peu de difficultés à prendre l'identité d'Olaf Sildur, un riche malfrat - on le devine - qui cache chez lui une femme superbe qui se fait chier. On vit chaque journée dans le même état de stupeur que ce héros, qui s'étonne sans cesse que son plan fonctionne si bien. Il s'habitue jour après jour à cette vie luxueuse quasi surréaliste; l'unique question du jour n'est-elle pas de choisir la marque du champagne qu'on ouvrira?
Reste à convaincre cette femme qu'il est bien son mari, un défi beaucoup plus délicat... Pour rythmer ce récit, simpliste sur le fond, Amélie Nothomb insère des discussions légères, souvent sur le mode de la plaisante philosophie de comptoir.
Pas forcément du grand Amélie mais à lire sans aucun regret.