Magazine Culture
Non, je n'ai pas fait d'erreur de frappe. Il ne s'agit pas de Meryl Streep qui se serait mise au post-punk braillard et politique. Pas trop le genre de la maison - enfin, je suppose. Ici, point de romantisme. D'emblée, "The Begining" balance un état des lieux lapidaire de la situation sociale de son pays, l'Irlande et du nombre croissant de pauvreté. N'en déplaise aux chiffres officiels qui stipule que le pays est pourtant un des plus riches en Europe. "Songs for the deceased" est le deuxième album de Meryl Streek. Le premier à arriver à mes oreilles et je peux dire que c'est une petite claque. "If This Is Life" est un hit en puissance, peu importe qu'aucune radio ne diffuse le titre pour le crier à la face du monde. La rage du bonhomme n'est pas feinte et la musique percutante et variée - grosse basse bien sûr mais aussi quelques claviers plus légers - qui accompagne les textes vindicatifs met magnifiquement en valeur ces derniers. On pense à du Fontaines DC plus virulent, plus brut, qui n'a pas pris le temps de se regarder dans la glace et crache son indignation sans aucun filtre. A l'heure où la bande de Grian Chatten est en train de décrocher la timbale avec son dernier disque, certains les plaçant volontiers comme le groupe rock le plus important du moment (Elton John ???), ça serait dommage d'oublier que les Fontaines DC ne sont pas seuls dans leur style. Si leurs chansons deviennent de plus en plus partagées (plus mainstream ?), on peut aussi écouter des albums comme "Songs for the deceased" et considérer comme moi que le dernier album de Meryl Streek est le meilleur album de post-punk irlandais de 2024, désolé sir Elton. Merci une fois de plus à Benjamin Berton - joli parallèle avec Whipping Boy, un autre groupe irlandais trop méconnu, qui a connu un léger succès pendant les années 90 - et au webzine Far Out Magazine pour la découverte, deux de mes sources musicales les plus sûres du moment.