Le premier marathon n'a pas eu lieu13 septembre 490 avant Jésus Christ victoire athénienne à Marathon
En cette époque anniversaire …. !
Couru sur 40 km en 1896 (1ers Jeux Olympiques d'Athènes), sa distance fut modifiée en 1908, à Londres. L'épouse du roi Edouard VII souhaitant voir le départ des coureurs, celui-ci fut donné sous les fenêtres du château de Windsor.
La distance passa donc, pour satisfaire le bon vouloir de l'épouse du roi Edouard VII de 40 à 42,195 km.
Aujourd’hui, la meilleure performance mondiale est actuellement détenue par Paul Tergat (Kenya) en 2h 04min 55 s, chrono établi à Berlin le 28 septembre 2003…, à quand le prochain record quand on sait que la dite performance se situe vers une moyenne d’un peu plus de 21 km/heure ! Tout à fait étonnant.
La meilleure performance d'Europe du marathon est aussi celle de France puisqu'elle est détenue par le français Benoît Zwierzchlewski (plus souvent appelé Benoît Z) en 2h 06min 36s depuis le 6 avril 2003 (marathon de Paris)
Ok, mais voilà que 2497années étant passée l’histoire traite la légende de Marathon qu’un regard peut être différente que celle que l’école a pu nous enseigner :
Selon la légende, l’épreuve sportive du marathon est un hommage à Philippidès (ou Pheidippidès). Après la bataille, cet homme aurait couru sur la distance séparant Marathon d’Athènes et, après avoir annoncé la victoire, serait mort d’épuisement. C’est hélas trop beau pour être vrai. Retour sur une bataille à la portée bien autre que sportive.
La bataille de Marathon est le principal engagement de la Première Guerre médique (490: toutes les dates ici sont avant Jésus-Christ). Cette guerre, qui sera suivie d’une autre bien plus dure (481-478), trouve son origine dans la révolte des cités grecques d’Ionie (est de la mer Egée, sur la côte ouest de la Turquie actuelle), sous tutelle perse depuis le VIe siècle. En 499, ces cités profitent de nombreuses révoltes contre Darius, le roi des rois, pour se révolter; la cité de Milet prend la tête de la révolte et appelle les autres cités à l’aide. Athènes envoie 20 navires, et la petite cité d’Erétrie 5. La ville de Sardes, qui est la principale ville de l’Anatolie perse, est prise et incendiée par les révoltés. Après avoir rétabli la situation dans l’Empire, Darius passe à l’offensive, et les cités ioniennes sont de nouveau soumises: en 494, Milet est rasée, et sa population réduite en esclavage. Mais Darius ne compte pas en rester là.
Le récit d’Hérodote
En ce qui concerne les guerres médiques, il faut suivre le récit d’Hérodote, très légèrement postérieur à l’événement (il est né v. 495), ce qui lui permet de transmettre un récit assez fidèle après avoir enquêté sur les événements (il écrit en effet une « historia », en grec « enquête », qui est la première œuvre historique).
A la nouvelle de la prise de Sardes, Darius aurait demandé à un de ses serviteurs de lui rappeler, à chaque repas: « maître, souviens-toi des Athéniens ». L’expédition perse part dans l’été 490, soumet quelques îles de l’Egée avant de prendre Erétrie et de réduire sa population en esclavage. Côté athénien, on se prépare. Une ambassade est envoyée à Sparte; les Spartiates répondent qu’ils ne peuvent agir avant la fin de la fête d’Apollon. Seule la petite cité de Platées envoie un contingent. Les Athéniens se retrouvent seuls face à une armée perse très supérieure en nombre.
Début septembre, les Perses débarquent à Marathon, bourgade située à l’autre bout du territoire athénien. Miltiade, un des dix stratèges, convainc les Athéniens de se porter contre l’ennemi. Le 13, les Athéniens et les Platéens remportent une victoire éclatante sur l’armée perse. Celle-ci rembarque et décide de contourner le cap Sounion pour débarquer de nouveau, face à Athènes cette fois. Comprenant la manœuvre, Miltiade fait parcourir cette distance en armes à ses troupes. Lorsque les Perses arrivent, ils voient l’armée athénienne de nouveau prête à combattre. Ils rompent le combat et retournent en Perse.
Pour Athènes, cette victoire est très importante. Elle ne cessera de se présenter comme le rempart qui a empêché la conquête de la Grèce par la Perse. Pendant la Deuxième Guerre médique (481-478), elle devra partager ce rôle avec Sparte.
Politiquement, le rôle des stratèges, au départ chefs militaires élus, se trouve remplacé: ils deviennent alors les principaux magistrats de la cité.
Une vision faussée?
Pourtant, les choses ne sont peut-être pas si simple, d’autant que nous n’avons qu’un point de vue, celui des Athéniens transmis par Hérodote.
Il est ainsi fort vraisemblable que les Perses n’envisageaient pas de conquérir la Grèce: les effectifs déployés et l’absence de persévérance semble indiquer qu’il s’agit plutôt d’une expédition punitive. En revanche, le fils de Darius, Xerxès, tentera véritablement de soumettre les Grecs lors de la Deuxième Guerre médique en envoyant des forces bien plus conséquentes, et il faudra toute la ténacité des Grecs pour y échapper.
On a même pensé que des Grecs réfugiés à la cour perse ont pu être à l’origine de l’expédition de 490. Les Perses transportent avec eux Hippias, fils de l’ancien tyran d’Athènes Pisistrate, et qui avait exercé éphémèrement sa tyrannie sur Athènes.
Quelques vagues allusions d’Hérodote semblent indiquer l’existence d’un complot visant à faire chuter la démocratie. La présence d’Hippias peut d’ailleurs expliquer le choix de Marathon. La présence de l’armée perse n’est pas une menace pour le cœur de la cité. En revanche, c’est une région qui avait semble-t-il soutenu Pisistrate: peut-être Hippias espérait-il y trouver du soutien pour rétablir la tyrannie à son profit en cas de victoire perse?
Bref, quoi qu’il en soit, un événement comme la bataille de Marathon, en apparence bien connu, cache bien des zones d’ombre.
Et notre coureur dans tout ça? Hérodote, pourtant friand d’anecdotes pittoresques, n’en parle pas. Il mentionne bien un coureur, mais avant la bataille. C’est un certain Philippidès (que la tradition transformera en Pheidippidès) qui a été envoyé à Sparte pour demander de l’aide. Comme messager, les Grecs utilisaient des coureurs.
En chemin, celui-ci a vu au loin le dieu Pan, qui lui a dit qu’il aiderait les Athéniens si ceux-ci restauraient son sanctuaire. La victoire de Marathon a été effectivement attribuée à l’intervention de dieux et de héros comme Artémis, Pan ou Thésée; le sanctuaire de Pan a été relevé, et un temple d’Artémis construit à Marathon. Pour autant, ce coureur a fait bien plus qu’un marathon, et n’est pas mort en arrivant.