En Italie, où je travaille en ce moment, le mois de mai est, comme en France, la période des impôts. Nous avons donc participé à la grande campagne du “cinque per mille”. Qu’est ce que c’est ?
L’otto per mille : la loi italienne prévoit qu’une part de 8‰ des impôts payés par les citoyens soit dédiée à une institution religieuse au choix. Le particulier coche la case correspondante à son choix et, sauf en cas de besoin urgent de l’état, ces 8‰ sont reversés à l’Eglise.
L’initiative du cinque per mille, lancée en 2006, est basée sur le même schéma : le particulier peut choisir la destination de 5‰ de ses impôts, au choix entre des organisations pour la santé, la recherche universitaire, la recherche scientifique et la recherche sanitaire. Encore mieux, il peut choisir vaguement (ex : la recherche scientifique en général) ou précisément (ex : l’Institut de lutte contre le cancer - nom fictif). Le jeu a donc été d’amener le plus de gens possible à inscrire une entité particulière. Je n’étais pas peu fière de montrer les belles affiches à mes copains ou de reconnaître mon boss dans le spot publicitaire.
Je vous livre ici une observation faite par le médecin suédois Dr. Malcom Tottie* au début des années 60 qui reflète assez bien mon impression:
“Les suédois, comme beaucoup de gens dans le monde, accordent un intérêt croissant à la recherche scientifique. Est-ce la peur de mourir? Est-ce autre chose ? Désormais, on donne de l’argent à la recherche scientifique comme autrefois on payait pour les messes, probablement pour tenter d’éloigner la mort.”
Enfin, les résultats sont plus faciles à mesurer que ceux des messes. Mais l’angoisse de la mort, elle, a-t-elle reculé?
*citation tirée de Le retour du tragique de Jean-Marie Domenach, lui-même tirant sa citation de Une révolution sexuelle de Yves de Saint Agnès
Jeu de briques
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